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Test Call of The Sea : Voyage Voyage

Publié le 02 février 2021 par Linfotoutcourt

Call of the Sea, édité par Raw Fury et développé par Out of the Blue - vous entendez comme un écho, c'est normal - est un walking simulator marin et ensoleillé. S'il avait tapé dans l'œil d'un bon nombre de gens pour sa direction artistique et ses inspirations lovecraftiennes, c'est aujourd'hui pour d'autres raisons que l'on va en dire du bien.

Pression dépression

Cela dit, si on utilise un "souvent sublime" c'est aussi parce tout n'est pas toujours au beau fixe. Déjà, il y a, et c'est particulièrement visible sur le premier chapitre, beaucoup de changements d'ambiance brusques. Le jeu altère les couleurs, ajoute du vignettage, vient "filtrer" le rendu de l'image. Le souci, c'est qu'en à peine 6 secondes, on peut passer par trois bouleversements visuels. Cela marche sur le principe, comme dans The Witness , sur des zones plus larges et dans des proportions moindres. Sauf qu'ici, les nuances d'ambiance sont rarement légères, tout comme leur accompagnement post-traitement. Il aurait fallu des transitions plus douces et moins fréquentes. Encore une fois, ce reproche ne s'adresse qu'au chapitre 1, le reste du jeu ne souffrant quasiment pas de ce souci. Comme si le début de l'aventure en faisait trop pour émerveiller le joueur.

Test Call of The Sea : Voyage Voyage
©Raw Fury ©Out of the Blue Games S.L.

Le second souci, c'est que la direction artistique, mais aussi dans une moindre mesure, la finition technique, vont doucement décliner après le chapitre 4 - sur un jeu en comportant sept, en comptant l'expéditif épilogue. D'ailleurs, tout le jeu va péricliter passé le chapitre 4, pas dramatiquement, il garde un certain standard, mais de façon notable tout de même.

Deep Blue

Le jeu de Out of the Blue est sinon une belle montée en puissance jusqu'au chapitre 3, sorte d'apothéose de sa proposition, poursuivi par le néanmoins très agréable chapitre 4. Le jeu se construit finalement de façon assez surprenante. Ses chapitres sont assez ouverts et laissent le joueur picorer le narratif, apprécier les lieux, tranquillement essayer de résoudre les quelques puzzles surprenamment bien pensés.

Il y a sur ces deux premiers tiers un excellent équilibre : narration, puzzle et exploration. Un dosage bien mené où aucun des aspects ne s'éclipse, où tous cohabitent, se superposent ou se jouent tour à tour. Malgré cela, c'est bien la partie puzzle qui nous a le plus surpris.

Test Call of The Sea : Voyage Voyage
©Raw Fury ©Out of the Blue Games S.L.

C'est le plus souvent ni trop simple, ni trop dur. Mine de rien, c'est un équilibre compliqué à trouver, là où beaucoup peuvent être tantôt abscons, tantôt extraordinairement simplistes. Qu'autant de pans cohabitent sans se nuire est un vrai miracle. On est content de voir que le jeu est finalement plus qu'un long tapis rouge déroulé entre son début et sa fin.

Accessibili-quoi ?

Cela dit, au-delà de sa seconde partie en deçà, , soucis mineur, certes, mais persistants tout de même. il y a aussi dans Call of the Sea des soucis persistantsPremier contact facheux, les options.

Déjà, il y a ces quelques couacs d'ergonomie. Pourquoi le bouton pour valider mes options vidéo n'est-il pas avec les autres commandes génériques, en bas à gauche ? Pourquoi à la suite des options ? C'est pas très clair tout ça. D'autant moins clair que les sliders de résolution et de FOV (Field of view, soit l'angle qui définit la largeur du cône de vision du joueur) ne semblent pas fonctionnels. Ajoutez à cela que le jeu n'a pas de feedback lorsque vous appliquez vos options et vous obtenez une bonne minute de confusion. A-t-il bien pris en compte mes modifications ?

Test Call of The Sea : Voyage Voyage
©Raw Fury ©Out of the Blue Games S.L.

Call of the script

Test Call of The Sea : Voyage Voyage
©Raw Fury ©Out of the Blue Games S.L.

Enfin, il y a aussi : " quelques problèmes d'ordre narratif. Le premier est assez typique lorsque le level design s'ouvre : les réactions fonctionnent de façon indépendante et ne sont donc pas impactées par l'ordre de découverte du joueur. Typiquement, vous pouvez apprendre que quelqu'un est mort via des notes et autres documents textuels, mais être surpris plus tard en trouvant sa tombeJean-Michel est mort ! Mais que s'est-il passé ? ". Il s'est passé ce que je viens de lire dans des dossiers à la minute d'avant, ce que le personnage commentait pourtant sans trop s'émouvoir.

Les réactions ne sont pas conditionnées par ce que le personnage sait ou ne sait pas en fonction de comment le joueur a exploré la zone. Si le souci est mineur pour des points de détail, pour quelques découvertes clés, il peut être un poil dérangeant. Si le joueur n'a pas suivi "le bon ordre" alors la réaction de Norah - notre protagoniste - est un peu déconcertante, sauf qu'il n'existe plus de bon ordre dès lors que l'on est libre d'aborder les lieux dans l'ordre que l'on veut.

Il est bleu

Tout compte fait, Vous ouvrez une boîte : " Norah, bien qu'attachante, est parfois déconcertante. Déjà parce que son évolution de personnage est un poil étrange au début du troisième tiers, mais surtout parce qu' elle ne peut pas s'empêcher d'absolument tout commenter.Waouh la boîte s'ouvre ! ". Oui, elle s'ouvre, je le vois bien qu'elle s'ouvre, j'ai des yeux.

Test Call of The Sea : Voyage Voyage
©Raw Fury ©Out of the Blue Games S.L.

Le moindre bout de papier est propice à une remarque. Si cela permet de rendre le jeu plus "vivant" ou de faciliter la compréhension de certains points de récit ou puzzle, il semble quand même y avoir un zeste d'excès dans le blablatage incessant de l'héroïne. On aurait aimé que la version " audio descriptive " de l'aventure soit une option désactivable. Au moins le doublage est bon, c'est déjà ça.

Si le jeu n'est donc pas dénué de défauts, loin s'en faut, handicapé d'un dernier tiers largement moins percutant, il en reste pourtant une expérience étonnement maîtrisée sur une bonne moitié de sa trame. On rouspète un peu - beaucoup ? -, mais on en sort malgré tout presque ravi. C'était agréable, offrant tout compte fait une ouverture et une découpe surprenantes. Pour tout vous dire, on l'a fini d'une traite, c'est plutôt bon signe en général.

Call of the Sea est disponible depuis le 8 décembre 2020 sur PC, Xbox One, Xbox Series X.


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