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Chan 2020 : Le « Grimba » et les prières n’ont rien donné au Cameroun

Publié le 08 février 2021 par Tonton @supprimez

Championne des messes de minuit et autres incantations et prédictions orchestrées par des marabouts et des diseurs de bonne aventure recrutés pour pallier les tares d’un groupe mal préparé, jeté en pâture par une administration et une gouvernance chancelante, l’équipe du pays hôte sort la queue entre les jambes. Le temps du bilan.

Pas de place au podium pour le pays hôte. Pas de bronze pour la nation vert-rouge jaune. Le rêve brisé d’un peuple qui a cru au miracle (précocement). La désillusion d’une équipe qui a vu son vrai niveau face à des adversaires coriaces et redoutables. C’était donc trop beau pour être vrai. Premier constat sans appel : le Cameroun n’était pas à la hauteur de cette compétition organisée pour la première fois sur le territoire des Lions indomptables. Au début on n’espérait pas grand-chose de ces enfants sortis de nulle part, sans compétition dans les jambes. Mais le passage au deuxième tour certes par un trou de souris, est venu galvaniser les Camerounais qui se sont embarqués dans une espérance folle de voir leur équipe aller le plus loin possible dans le tournoi. Unie dans la foi et dans les pratiques iconoclastes de toutes sortes, l’équipe subitement devenue chouchou des Camerounais, est portée aux pinacles par l’espoir d’un peuple de soulever le trophée le 7 février. Et les choses se sont précisées avec la brillante victoire sur la Rdc, un des gros favori de la compétition. Pendant ce temps, les bruits les plus incommodants faisaient état des pratiques tous azimuts de conditionnement psychologique au sein de la tanière.

Sans travail, la prière ne vaut rien De ce fait, apprenaient-on, marabouts et prêtres se relayaient pour leur donner les onctions les plus fraiches pour écrabouiller toute adversité sur leur chemin de la conquête du trophée final. Le capitaine Jacques Zoua, une des stars connue de l’équipe avant le début de la compétition va être cloué au banc. On le dit tantôt blessé, tantôt très exigeant pour avoir réclamer les primes du match, tantôt on dit aussi qu’il a refusé de se soumettre aux prières, d’aller dans des endroits peu recommandés, ou même d’avoir refusé de se purifier avec le sang du coq. Tout un chapitre. Quoiqu’on en dise, il n’y a jamais de fumée sans feu. On n’en serait pas là maintenant à faire la fine bouche si les Lions étaient en finale. Pour l’instant les déculottées respectives face au Maroc (4-0) et face à la Guinée (2-0), ont définitivement convaincu grand monde que l’équipe n’avait aucune âme, un ramassis de joueurs en vacances (rien n’est péjoratif), qui s’est battu crocs et griffes pour révéler exactement son impréparation aux demi-finales et au match de classement.

Le Cameroun est bouté hors du podium comme pour indiquer que la magie ou le grimba et toutes les prières ne sont rien sans le travail. La prière est le supplément d’un travail avéré. Si les marabouts ne mentent pas et ne se trompent jamais, et tout le monde le comprend, il en va autrement des envoyés de Dieu. Comment se fait-il que les marabouts et les prêtres se retrouvent sur le même terrain, eux qui sont antipodes de la croyance? A la fin de la compétition, les déclarations fracassantes et croustillantes vont meubler le devant de la scène. Le capitaine oublié sur banc, les bisbilles avec Ndjeng qui a perdu ses nerfs devant l’incurie de ses encadreurs témoignent d’une floraison d’explications émanant de la tanière dans les jours à venir.

Mention spéciale à l’organisation et aux infrastructures

L’unique chose sur laquelle les Camerounais sont unanimes est la parfaite organisation et la qualité irréprochable des pelouses de jeu. C’est donc des points marqués par le pays et surtout une vitrine pour la visibilité du Cameroun à l’international. Il n’est point besoin de rappeler que le pays est abonné présent au peloton de tête de la mauvaise actualité. Du 16 janvier au 7 février, le Cameroun aura vendu son image même si le point d’ombre concernant le test du Covid-19 sur la délégation congolaise est encore sur la table. Plus loin encore, le Cameroun a convaincu le monde entier de sa capacité d’organiser brillamment la Can l’année prochaine. Au-delà de toutes les frustrations nationales générées par ce Chan, l’espoir est plus grand encore de tourner mieux la machine avec pour rampe de lancement ces erreurs répertoriées.

Sur ce point, on ne parle pas de magie, mais de travail. Les esprits les plus enclins à cela sont toujours défaitistes. Pour preuve, le 16 janvier 2021, au match d’ouverture contre le Zimbabwe, le coach de cette équipe avait commencé avec les sensations fortes en annonçant que l’équipe du Cameroun pratique la magie. Il avait de ce fait filmé avant le début des hostilités, au centre de la pelouse, un oiseau mort et un œuf. Il en avait tellement parlé comme s’il en avait été influencé. Au pas de course, on sait que son pays n’a pas franchi le premier tour.

C.T. et Léopold DASSI NDJIDJOU


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