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Porte d’entrée de Foumban: La victoire du Sultan sur Patricia Ndam Njoya

Publié le 14 février 2021 par Tonton @supprimez

C’est en revenant sur l’historique des échanges avec le sultan Ibrahim Mbombo Njoya sur la restauration de ce monument, que l’édile de la ville de Foumban a rendu public ses projets au moment où le gardien de la tradition était en phase d’inauguration.

Signée le 12 février dernier, la note rendue publique avec une pointe d’agacement fait une critique des trois lettres reçues du sultan. Une interrogation fuse, résumant à suffisance ces échanges épistolaires : « sa majesté comprend-il qu’il pose un problème de protocole embarrassant ? » Alors que le sultan a fait savoir que l’inauguration de la porte d’entrée était fixée le 14 février 2021, celle qui tient les clés de la ville n’a pas abandonné le projet de démolir l’ouvrage de restauration exécuté en violation de la loi. « N’ayant pas cru devoir obtempérer à la mise en demeure que la mairie a servie à sa majesté, « ses » travaux ainsi que toutes les occupations des emprises publiques constatées, sont définitivement exposés à la démolition », martèle-t-elle.

Pour expliciter son projet, le maire s’appuie d’abord sur les différentes lois qui devraient guider cette entreprise, et par la suite convoque l’histoire pour montrer comment les dernières restaurations de la Porte d’entrée ont été toujours assurées par les différents maires de Foumban. Ainsi, en a-t-il été d’Adamou Ndam Njoya, maire de 1996 à 2020 et de son prédécesseur, sa majesté Njimoluh Seidou. Celle qui est aux commandes de la ville des arts estime que tous les évènements qui ont tourné autour de la Porte d’entrée illustrent une volonté de régression du respect de la loi. « Désormais, hélas, tristement célèbre, la Porte d’entrée de Foumban devient le symbole d’une tentative misérable de retour à la tyrannie monarchique destructrice d’un temps révolu, porteur des germes de la division et de haine », a-t-elle indiqué.

Consignation

Suite à l’inauguration qui a eu lieu hier, la présidente du conseil municipal de la ville de Foumban, envisage aussi, à défaut d’une démolition, d’inscrire la Porte d’entrée dans le registre des différents sites touristiques visités par le « Tour guidé de la ville ». Il s’agit en réalité d’une délibération de l’exécutif municipal qui « vient pour restaurer l’entorse portée à la République à cet endroit. Tout ce qui s’est passé sera consigné et conté, et, la Place inscrite dans le Tour guidé de la ville ». Elle va plus loin en rapportant que les autorités compétentes du pays et la justice sont saisies pour veiller à la protection de la loi dans cette affaire. Elle détaille davantage en indiquant que « sa majesté ayant ordonné à son « armée » de porter atteinte à la vie du maire que je suis et à celle de mes proches, le 2 décembre 2020, aux yeux de tous : les autorités compétentes de notre pays et la justice en ont été saisies, non seulement pour tentative d’homicide, mais aussi, pour imposture et déni d’état de droit qui commencent à s’apparenter à une sorte d’amnésie préoccupante, dangereuse ».

Pour terminer sa note, elle s’étonne de ce que dans cette affaire de restauration et d’inauguration de cet ouvrage, le sultan continue de lui écrire alors que précisément, il n’a pas cru devoir mettre un terme à la poursuite des travaux quand bien même le maire avait ordonné leur arrêt. « Comment comprendre ces correspondances que sa majesté continue à me faire tenir, nonobstant la situation compromettant la tranquillité publique à Foumban voire dans le Noun ? », s’indigne-t-elle. Pour terminer elle révèle qu’elle a écrit pour éclairer davantage ceux qui s’intéressent de près à ce qui se passe. Elle a écrit pour qu’un jour, chacun puisse établir sa part de responsabilité, soupire sentencieusement sa note.


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