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Porte d’entrée de Foumban : Patricia Ndam Njoya somme Mbombo Njoya de déguerpir

Publié le 18 février 2021 par Tonton @supprimez

C’est la quintessence de la lettre adressée au Sultan via le préfet du Noun, trois jours après l’inauguration.

« Veuillez ne pas manquer de récupérer toutes les espèces de tableaux, sièges, figurines, etc., que nous pensons que ce sont autant d’éléments de votre « prestige » qui vous accompagnent à l’instar de votre cour : ils se trouveront mieux, dans un musée ou espace privé », darde l’édile de la ville à l’endroit du gardien des traditions du peuple Bamoun. Déjà, il convient de noter que l’objet de la lettre municipale adressée à « Sa majesté le Fon des Pa’Mum, sénateur » porte sur les motifs suivants : « désordre visuel », « récupération de vos attributs à la Porte d’entrée », « neutralité et appropriation collective ». Dans cette volonté, elle prévient que la commune se réserve le droit d’y « apposer la croix de Saint André » et plus encore invite sans délais le Sultan, à « libérer les espaces occupés ».

Patricia Tomaïno Ndam Njoya insiste aussi qu’à défaut de les enlever, les dispositions seront prises pour que le monarque s’exécute. Pour justifier sa décision, l’édile de la cité des arts estime que la Porte d’entrée étant un espace public, les populations doivent d’une manière ou d’autre, être impliquées dans le processus aboutissant à son aménagement. « Ainsi, selon l’emplacement et la symbolique recherchée », la commune choisit la meilleure offre à l’issue d’un concours public lancé à cet effet. « Aucune figurine donc, ni décoration d’inspiration inconnue, n’ont leur raison d’être sur les murs de notre porte d’entrée commune », réitère-t-elle.

Une République sans médiateur ?

Le clash à Foumban, entre le maire qui est éclairée par les lois et le sultan qui s’appuie sur la tradition, mérite que la République s’en approprie de manière totale et définitive. Cela commence déjà à trop bien faire surtout au moment où le pays entre de plain-pied dans la décentralisation. Il s’agit d’une conciliation entre tradition et développement de nos localités. Que ceux qui estiment que Foumban est un cas isolé se ravisent au plus vite, car il y a quelques jours, c’est Banka dans le Haut-Nkam qui était sur la sellette. Le maire avait maille à partir avec le roi parce que ce dernier s’opposait à l’aménagement du carrefour Patchi.

Le chef a cru devoir empêcher le maire d’effectuer les travaux parce qu’ils n’obéissaient pas aux attentes du monarque. Les deux autorités ont pu finalement trouver un terrain d’entente suite à de nombreuses tractations. Pour revenir à la Porte d’entrée de Foumban, il convient d’indiquer qu’à l’inauguration faite le 14 février dernier en l’absence du maire. Sa lettre trois jours à peine l’inauguration, étale au grand jour une sorte d’abandon de la cité à son triste sort par la République car ce n’est pas le premier clash. On a suivi le maire dire en mondovision qu’elle a été agressée, dans la ville qu’elle chapeaute ! A quand la République fera-t-elle la paix à Foumban ?

Léopold DASSI NDJIDJOU


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