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Les notes du jeudi : Ame afro-américaine (3) Paul McCartney

Publié le 18 février 2021 par Adtraviata

« La scène se passe à la fin du mois d’avril 2016. Deux semaines plus tôt, Paul McCartney a débuté une tournée mondiale à Fresno en Californie. Après avoir joué ensuite à Portland, à Seattle et à Vancouver, l’ancien Beatle pose sa basse à Little Rock dans l’Arkansas.

Ce 30 avril n’est pas un jour comme les autres pour deux des Neuf de Little Rock. Thelma Mothershed et Elizabeth Eckford sont invitées au concert. Quelques heures avant le début du spectacle, Paul McCartney les retrouve. Il a quelque chose à leur dire. Une chose que découvriront, ébahis puis émus, les 15 000 spectateurs présents ce soir-là dans le Verizon Stadium.

Après avoir enchaîné « Love me do » et « And I love her », deux chansons des Beatles, McCartney s’arrête et se saisit d’une guitare sèche. Mais avant de chanter, il se met à parler. « Par le passé il y avait beaucoup de problèmes liés aux droits civiques, en particulier à Little Rock. Nous le savions parce que les nouvelles parvenaient jusque en Angleterre, alors ici c’est un endroit vraiment important pour nous, car pour moi, c’est là que les droits civiques ont commencé. Nous pouvions savoir ce qui se passait et cela m’a donné envie d’écrire une chanson qui, si elle arrivait jusqu’au gens qui rencontraient ces problèmes, pourrait peut-être les aider un peu. Cette chanson, c’est celle-ci. »

 j’imagine Paul qui découvre l’histoire d’Elizabeth à Liverpool dans la presse locale. Il vient de rencontrer John. Cet été-là, l’été 57, il a joué de la musique sur scène dans un groupe, les Quarrymen. Il a quinze ans et la vie devant lui. Alors l’histoire d’Elizabeth, d’un an seulement son aînée, le touche, profondément. Cette histoire et d’autres après elle, il ne les oubliera jamais.

McCartney enregistre cette chanson, seul à la guitare, le 11 juin 1968 dans le studio n° 2 d’EMI à Abbey Road. Composée en Inde, à la fin de l’hiver ou au début du printemps de cette année-là, elle figure sur l’album blanc des Beatles.

Et sur scène, un demi-siècle plus tard, McCartney commence les premières notes de « Blackbird ». Les paroles résonnent dans le cœur de Thelma, d’Élizabeth et de tous ceux qui avaient prié ou pleuré pour eux. Pour les Neuf de Little Rock.

Elizabeth était cet oiseau noir, ce merle aux ailes cassées, chantant dans la nuit et qui ne voulait qu’apprendre à voler, pour cette vie, et celle d’après. Le 4 septembre 1957 était ce moment, chantait McCartney, ce moment où elle devait prendre son envol. »

Ce texte est la conclusion du livre de Thomas Snégaroff, Little Rock 1957. Voici donc la chanson de Paul McCartney, Blackbird.

Blackbird singing in the dead of night
Take these broken wings and learn to fly
All your life
You were only waiting for this moment to arise

Blackbird singing in the dead of night
Take these sunken eyes and learn to see
All your life
You were only waiting for this moment to be free

Blackbird fly, blackbird fly
Into the light of a dark black night

Blackbird fly, blackbird fly
Into the light of a dark black night

Blackbird singing in the dead of night
Take these broken wings and learn to fly
All your life
You were only waiting for this moment to arise
You were only waiting for this moment to arise
You were only waiting for this moment to arise


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