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Bal de Givre à New York par Fabrice Colin

Par Ettoitulisquoi @ettoitulisquoi
Bal de Givre à New York par Fabrice Colin

Bonjour, Bonjour,

Voici un livre qui se morfondait dans les méandres de ma Pile à Lire (PAL pour les intimes). Ces livres qui attendent s’avèrent souvent être de véritables révélations et celui-ci n’échappe pas à la règle. Il est même allé au-delà de mes espérances. S’il est dans ma PAL, c’est pour une bonne raison c’est parce que la brillante Coline de Déjeuner sous la Pluie qui m’avait parlé de Fabrice Colin, dont elle est fan et lui avait même consacré une rubrique dans son blog si je me souviens bien. Je vous invite donc à aller y faire un tour.

Pitch de départ : Anna Claramond ne se souvient plus de rien. Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle. Presque malgré elle, la jeune fille accepte les assiduités du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui, mais Anna sent que quelque chose ne va pas. Qu’elle est en danger. Anna sait qu’elle doit se souvenir. Mais que lui réservera sa mémoire, une fois retrouvée ?

Détails techniques :

Auteur : Fabrice Colin Éditeur : Le Livre de Poche Pages : 288 pages ISBN-10 : 2253164666

Mon avis :

Un univers entre imaginaire et réalité absolument bouleversant. Plus on approche de la fin et plus on entrevoit ce qu’il se passe dans cette histoire. Plus on commence à comprendre et plus on envie de rester dans cette douce torpeur, cette innocente candeur qui nous pousser à garder la tête dans le sable, à faire comme Anna, l’héroïne, et refuser de prendre conscience.

Vous vous demandez bien de quoi je parle. Vous vous dites que ces quelques mots pour introduire mon avis sont bien mystérieux et énigmatiques. Ils sont à l’image de cette lecture. Très sincèrement, après avoir tourné la dernière page, je me demandais comment j’allais bien pouvoir écrire cette chronique. Je veux et je dois vous parler de ce roman, mais je doute d’avoir le talent pour le faire. Je doute de lui rendre justice. Les mots me semblent bien insuffisants pour vous exposer mon ressenti. Je vais néanmoins faire de mon mieux.

Avant de vous parler de l’histoire en elle-même, je veux commencer par saluer la qualité littéraire ce roman. L’amoureuse des mots que je suis a vécu un instant de grâce absolu durant toute ma lecture. Je me suis délectée de la moindre phrase, de chaque métaphore, de cette habileté à créer des phrases comme autant d’arabesques et de dentelles fabuleuses dans lesquelles l’auteur nous enroule. Magistral, majestueux, stupéfiant ! Un talent à l’état pur qui n’a pas son équivalent. J’ai été happée par les mots, par l’histoire dès la première page ! Soyons honnêtes, connaissez-vous beaucoup de livres qui vous saisissent le cœur à pleine mains dès la première page ? Je n’en connais pas plus de dix je pense.

A mon sens, ce roman est une longue allégorie du rêve, de l’inconscient, et peut-être même de la mort (rien de sombre pourtant, loin de là). J’espère ne pas me tromper en avançant cette hypothèse. Cette histoire nécessiterait d’être lue à plusieurs (4 – 5 personnes) pour partager une analyse plus profonde que ce que je suis modestement et maladroitement en train de faire.

La plume de Fabrice Colin est magnifique, magique, époustouflante, et pour moi qui ai, bien malgré moi, la fâcheuse tendance à me comparer aux autres, je me suis sentie bien petite et avec beaucoup à apprendre encore. L’auteur a créé un univers riche et onirique bouleversant. Toute la construction du roman-même est captivante. Ce découpage en trois grandes parties, ces titres de chapitre : de la pure poésie !!! (j’ai dégainé les points d’exclamation, attention je vais être à court de vocabulaire

🙂
)

Quant à l’histoire en elle-même, je ne vais faire que la survoler pour ne pas trop en dévoiler, mais ce que je peux dire c’est que vous ne vous attendez pas à ça ! Personne ne peut s’y attendre. A aucun moment au fil de ma lecture, même si je me doutais qu’il y avait anguille sous roche, je n’ai imaginé une seule seconde un tel dénouement. Et là où le lecteur devrait se sentit bouleversé, il ressent en fait une forme d’apaisement, une compréhension, une acceptation. Fabrice Colin nous fait suivre ce chemin dans cette même forme de complaisance qui habite Anna tout du long, à accepter l’impossible et l’inenvisageable pour arriver à ce point qui n’est pas une fin en soi, mais le début d’autre chose. Un « autre chose » qui pour être entendu devait passer par une étape indispensable : la gratitude, la reconnaissance que ce que nous avons est précieux. Une ode à la vie en soi.

Tout le récit se fait à la première personne du singulier et au travers des yeux d’Anna Claramond, une élève brillante d’un lycée huppé de New York. Anna va recevoir une invitation à un bal. Invitation qui lui a été adressée par Wynter Seth-Smith, le fils d’une riche et puissante famille, qui l’avait renversée avec sa voiture et s’est pris d’affectation pour elle. Après ce bal, Wynter va devenir aussi indispensable pour Anna que l’air qu’elle respire. Dans la ville pourtant, rôde le Masque. Un homme qui enlève des gens au hasard et qui semble en avoir après elle également. Je ne vous en dis pas plus parce que je ne le peux pas : ce serait vous enlever le sel et la saveur.

J’ai sincèrement adoré ce personnage d’Anna, j’étais elle tout du long, complètement immergée dans son monde et dans ses aventures. Je comprenais ses hésitations et ses doutes. Je comprenais ses choix et ses décisions. Encore maintenant, mon esprit est en train d’analyser, ce qu’elle a vu, ce qu’elle a vécu, ce à quoi elle a assisté.

Fabrice Colin a rendu la frontière entre imaginaire et réalité bien mince, l’a réduite à un simple voile devant les yeux. J’ai adoré cet univers, cette perte de repère, ces indices dispersés çà et là.

En résumé, un ravissement, une lecture hors du temps, une immersion totale, un univers époustouflant, un roman d’une grande qualité littéraire qui m’a donné la sensation de boire à la source d’une fontaine dont je n’avais pas envie qu’elle se tarisse. L’urgence de lire et de savoir ce qu’il va se passer est omniprésente.

Ma déception vient de la couverture, j’imagine une couverture rigide ornée d’entrelacs et d’arabesques en reliefs dont on ne distingue ni le début ni la fin.

A découvrir absolument !

Vous pouvez vous le procurer ici.

Bonne lecture !

Lucie


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