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Cameroun : Le calvaire des fonctionnaires de brousse et de cantons

Publié le 18 mars 2021 par Tonton @supprimez

Affectés à des centaines de Km sans commodités ni mesures d’accompagnement, des fonctionnaires et agents publics passent le plus clair de leur temps dans les agences de voyages et les cars de Transport à aller à Yaoundé pour suivre leurs dossiers.

Albert Ekame Senga est un enseignant de mathématiques affecté dans un établissement d’enseignement technique dans un village perdu à Meyomessala, l’arrondissement natal du président de la République Paul Biya. Sortant fraîchement de la ville de Yaoundé, dans la petite bourgade où il vient d’atterrir, il n’y a pas d’eau potable, pas d’énergie électrique, ni case de passage. Pas de maison d’habitation à louer, ni de route. Il faut se débrouiller dans le transport par moto-taxi. Comme Albert ils sont nombreux ces jeunes qui sortent de l’école et sont acheminés dans l’arrière-pays, à des zones reculées et inaccessibles. Alors mêmes qu’ils viennent de sortir d’une école de formation, ils sont sans rappel déjà disponible. Pour ces personnes qui frappent aux portes de la vie active, l’insertion dans le milieu socio-économique et professionnel commence par le règne des inégalités, les inepties et les dérives. Jeunes fonctionnaires et agents publics, recrutés nouvellement, surtout dans les rangs des personnels soignant et enseignant, pour la majorité ; ils sont affectés dans toutes les régions, même jusqu’à l’arrière-pays.

Commodités de vie

Pas de frais de relève ; pas de salaire ; pas de maisons d’accueil. Pas de moyen de leur déploiement. Comment s’attendre à une présence effective au poste de travail s’ils sont dans le conflit permanent de la « mal-vie » et le mauvais « mieux-être »? Ils doivent s’endetter pour atteindre leur poste de travail, pour se nourrir et se loger. Dans cette incertitude salariale, il est difficile de le trouver en poste. Il doit être trois jours ouvrables sur cinq à Yaoundé pour suivre son dossier. Ce vrai casse-tête se perçoit au niveau du changement brutal de zones de travail. Comment maintenir dans leurs postes de travail les fonctionnaires et agents publics qu’on a sortis des grandes agglomérations pour les périphéries, les zones semi-péri-urbaines si les conditions automatiques de développement ne suivent pas?

En termes d’infrastructures, les espaces de loisirs, les commodités de vie: eau, électricité, routes . . ., il n’en existe aucune. N’est-il pas souhaitable pour le Minetat Sgpr qui répercute les instructions du président de la République Paul Biya de commencer par lui présenter l’essentiel des écueils, les avatars, les dysfonctionnements, les désagréments et les incohérences de l’administration publique du Renouveau. Il y a péril dans la demeure. Il faut commencer par vider le contentieux et les malentendus pour que vive une administration publique moderne et relookée. Ainsi les fonctionnaires et agents publics retrouveront la joie de vivre, d’exercer avec beaucoup de plaisir, de satisfaction. On pourrait ce qui deviendra alors juste, demander aux bénéficiaires, la plénitude de leur présence effective au poste de travail.

Une féminisation urbaine de l’administration

La fonction publique plonge également à cause des effectifs surélevés des femmes. Dans le même temps, il s’observe du plusieurs poids, plusieurs mesures dans la répartition des tâches et des revenus. Un petit groupuscule d’individus en majorité des jouisseurs s’arrogent la grosse part des avantages et privilèges alors que de nombreux fonctionnaires et agents publics crèvent la dalle dans la mendicité, l’indigence, indignation. Tout se passe comme si le Cameroun a décidé d’offrir à ses fonctionnaires exposés à la merci de toutes les injustices et diverses intempéries; juste le numéro de matricule en lieu et place du travail décent, des bonnes conditions humaines.

Au rang des preuves irréfutables: les fonctionnaires et agents publics au Cameroun sont très mal recrutés et très mal rémunérés. L’organisation du travail est mauvaise. Une forte centralisation des fonctionnaires et agents publics dans les zones urbaines; les poches de corruption partout; alors que dans les périphéries et les zones urbaines, les fonctionnaires et agents publics se considèrent comme en transit. Ils sont démotivés, travaillent dans des conditions pitoyables et piaffent d’impatience. En ville vous retrouvez dans le secrétariat de X directeur ou Y chef de service, 04,05 06 secrétaires (surtout des dames) appelées à faire le même travail. Elles y sont regroupées grâce à des connexions curieuses et suspectes En conséquence ces secrétaires font le rationnement du travail. Elles se divisent les jours de travail dans la semaine. Ce qui est à l’origine de la faible présence effective au travail ; l’immobilisme et la contre productivité.


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