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Un Homme d’Honneur (Saison 1, 6 épisodes) : qui a tué mon fils ?

Publié le 14 avril 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Si vous avez vu Your Honor, Un Homme d’Honneur ne se déroule pas vraiment de la même façon. Je dirais même que la version de TF1 ose beaucoup plus de choses que la version américaine. Il y a des morts mais des morts différents et mis en scène de façon beaucoup plus dramatique. Le rythme est suffisamment bien entretenu dans ces six épisodes afin de rendre le tout palpitant. L’ambiance est alors très proche d’un polar d’Olivier Marchal où les mafieux sont capables de toutes les horreurs pour arriver à leur fin. Un Homme d’Honneur n’est pas exempt de défauts pour autant, ne serait-ce que dans la gestion de certains personnages qui n’ont pas de grand intérêt. Mais le plus gros défaut de la série est à mes yeux le fils de Kad Merad dans la série. Son fils est un personnage amorphe, ennuyeux, alors qu’il est sensé être le vrai meurtrier. Il y avait un peu du même problème dans la version américaine où le fils donnait parfois l’impression d’être là sans être là, sans expression, le rendant plus amorphe qu’impliqué dans le récit intelligemment.

J’apprécie tout de même de cette façon d’avoir créé un environnement beaucoup moins édulcoré et sage que la version américaine. On se rapproche ici probablement plus de la série originale (israélienne) qui a donné lieu à ces deux adaptations. Le dénouement est différent et les morts aussi : le père mafieux incarné par Gérard Depardieu décède en prison. Cette scène est je dois l’avouer assez peu appétissante. Voir le corps nu de Depardieu dans les douches de la prison n’était peut-être pas ce à quoi je m’attendais le plus. Mais Un Homme d’Honneur prouve aussi qu’elle n’a pas besoin de Depardieu, qu’elle peut se reposer sur le reste de son casting. Petit à petit, l’étau se ressert autour du fils et de Kad Merad, ce qui met d’autant plus en danger tout le monde. Notamment la mère de la femme décédée de Richard Altman. Cette dernière est exécutée de sang froid à l’issue de l’épisode 1.05. Cela me rappelle les meilleures heures des polars sombres dont la France a le secret.

J’ai eu des échos de Braquo parfois en regardant Un Homme d’Honneur. Certes, Braquo est parfois devenue Grand Guignol (dans les saisons 2 et 3 notamment) et cette série a aussi ces défauts là mais avec un rythme suffisamment soutenu grâce à la durée de la saison, on ne prend pas le temps de s’ennuyer. Comment ne pas apprécier Aura Atika sous les traits de Rebecca Riva. Le fait que dans Un Homme d’Honneur cela soit réellement une femme qui prenne les commandes (une fois son mari assassiné en prison) est une occasion de changer aussi la donne dans ce récit pourtant déjà vu. L’actrice que l’on avait déjà vu tuer au début de la saison, démontre qu’elle a la carrure nécessaire afin d’imposer son style. Son face à face avec Richard est notamment excellent.

Avec un casting aussi grand, on peut parfois regretter le fait que Un Homme d’Honneur n’aille pas suffisamment loin avec certains personnages. Disons que certains sont clairement là comme des astuces narratives qui n’attendent que d’être tués ou à passer du côté obscur. Fred Santos incarné par Nicolas Duvauchelle fait partie des gâchis de talent. L’acteur n’a pas grand chose à faire tout au long de la saison si ce n’est de se plaindre d’être tombé dans une histoire dont l’issue est forcément mortelle. L’autre révélation pour moi de Un Homme d’Honneur c’est Eye Haïdara. Dans le rôle de cette jeune avocate prête à tout pour découvrir la vérité, l’actrice est convaincante et ne lâche jamais son rôle. C’est même elle qui à mes yeux reste la vraie héroïne de l’histoire (comme l’avocate dans le récit américain Your Honor).

En somme, grâce à un côté beaucoup moins édulcoré que la version américaine, Un Homme d’Honneur s’en sort avec les honneurs. Ce n’est pas brillant mais cela reste un joli divertissement où les références polars très françaises fonctionnent assez bien. C’est pile poil ce dont j’avais besoin et surtout cela se rapproche beaucoup plus de ce que j’aurais préféré voir dans la version américaine très (trop?) édulcorée.

Note : 5/10. En bref, un polar noir très Olivier Marchal à certains moments qui a certes des défauts mais garde un rythme soutenu et une cohérence narrative qui en fait un divertissement à suivre.

Disponible sur Salto et en replay sur myTF1


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