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Cameroun – commerce des poissons : Voici pourquoi Foning avait été neutralisée

Publié le 26 avril 2021 par Tonton @supprimez

« Je veux aussi me lancer dans le commerce des poissons »: Dixit madame Françoise Foning, au cours d’une réunion des hommes et femmes d’affaires de son pays. Elle venait juste de découvrir la mafia qu’il y a dans le monopole de la vente de poissons par la société CONGELCAM.

Ce que dame Foning avait dans la tête, elle ne l’avait pas ailleurs.

Des jours passent, personne ne fait suite à sa requête.
Les mois passent, ses amis du RDPC et le patron de CONGELCAM lui font du chantage.

Madame Foning ramasse son micro et menace d’aller tout dire au président…
C’est comme ça que les gars du RDPC demandent à monsieur Sylvestre Ngouchinghe patron de CONGELCAM de laisser une petite fenêtre à dame Foning. Misant sur la faillite de madame en moins de 6 mois.

Madame Françoise Foning crée une société d’import-export alimentaire. La société s’appelle « SOCAMAC ». Elle commence la commercialisation du poisson maquereau.

Congelcam n’a plus le monopole, le prix du kilogramme de maquereau chez madame Foning coûte 350 Fcfa, nous sommes en 2003 Le même kilogramme coûte 625 Fcfa dans les poissonneries de Congelcam.

Tous les camerounais des grandes villes se ravitaillent chez madame Foning désormais. Congelcam ne sait plus où se donner de la tête. Il est obligé de baisser lui aussi les prix à 350 Fcfa le kilogramme malgré lui.

Congelcam reste tout de même le grand mastodonte qui importe en très grosse quantité par rapport à Socamac.

CONGELCAM utilise la tactique de l’offre et la demande, mais en sens inverse, c’est-à-dire il inonde le marché avec un trop plein de poissons superieur à la demande. Le but étant d’asphyxier SOCAMAC pour faire capituler madame Foning.
Mais c’est mal connaître Madame Foning.

Dame Foning utilise à son tour la tactique du « Tire à la corde » qui consiste à laisser du mou à l’adversaire. Quand l’adversaire commence à prendre ses aises, tu fais un tire bien SEC et tu arraches toute la cordes.

Dame Foning commence par verrouiller le port pêcheur de Youpwe à Douala. Aucun poisson n’entre ni ne sort s’il n’est pas de Madame Foning alias 《La MÈRE》. Et elle vend meilleur marché pour le grand plaisir des revendeuses qui trouvent aussi très bien leur compte.

Ensuite elle prend son avion, elle va voir des pêcheurs français à Marseilles qui ravitaillent Congelcam, elle demande des maquereaux de bonnes qualités à quelque francs plus chers que les autres et en très grosse quantité…

《La MÈRE》retourne tranquillement à Douala et attend sa cargaison.
Quelques jours plus tard madame Foning inonde le marché avec son nouveau maquereau que les mamans camerounaises avaient appelé en son temps: Maquereau « Oya oya » C’était des maquereaux bien dodus, gros noirs et fermes. Pendant que Congelcam se contentait de la mauvaise qualité et très souvent son poisson arrivait déjà pourri et le recongelait. La société de madame Foning raflait tout.

Elle achetait un peu plus cher son « Oya Oya » en grande quantité et revendait moins cher que Congelcam. Elle n’était pas gourmande. Si dans chaque kilogramme vendu, elle ne gagnait que 50 fcfa, en vendant 500 mille kilogrammes de poissons par jour, multipliés par 50 fcfa de bénéfices, elle avait 25 millions de bénéfices par jour. En sachant que la consommation journalière du poisson dans un pays comme le Cameroun, ce sont des centaines de milliers de kilogramme vendus par jours.

Le patron de Congelcam ne l’avait pas vu venir. Ses amis du RDPC qui lui avaient donné le monopole du poisson ne pouvaient rien faire, car Dame Foning était la petite protégée du président. Mais surtout il ne fallait pas la contrarier car sa bouche n’avait pas de frein. Il lui suffisait d’un petit meeting et d’un micro pour tout mettre dehors.

Lorsque madame Foning est mise K.O en 2015, et que le patron de Congelcam a récupéré son monopole, le prix du kilogramme a presque triplé.
Combien coûte le kilogramme de maquereau aujourd’hui chez vous? Je ne parle pas du maquereau chinois fait avec papier zazou…

Une brave femme…


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