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Ivor Gurney – Mal du pays

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Ivor Gurney – Mal du paysQuand nous irons errant par les airs vastes et bleus
Âmes nues, malheureuses, exilées,
Combien songerons-nous, encore et toujours,
À la terre familière, à ces charmants endroits
Où la lumière et l’ombre sans cesse s’entrelacent —
Et tout est connu ; trouées d’azur, chemins —
Où nichent les oiseaux, les fleurs, le roitelet ou la violette,
Le merle, la jacinthe, le mouchet et les petites pâquerettes.

Ô choses infimes mais dont notre âme
Est faite… choses si frêles… souvenez-vous de ce que nous sommes;
Ne nous envoyez pas sur un astre étrange et lointain
Mais là où l’Amour compte. Donnez-nous un foyer.
Là nous attendrons dans le roulis immense des âges
Contents, sereins, devant le vaste avenir.

*

Home-Sickness

When we go wandering the wide air’s blue spaces,
Bare, unhappy, exiled souls of men;
How will our thoughts over and over again
Return to Earth’s familiar lovely places,
Where light with shadow ever interlaces—
No blanks of blue, nor ways beyond man’s ken—
Where birds are, and flowers, as violet, and wren,
Blackbird, bluebell, hedge-sparrow, tiny daisies.

O tiny things, but very stuff of soul
To us … so frail…. Remember what we are;
Set us not on some strange outlandish star,
But one caring for Love. Give us a Home.
There we may wait while the long ages roll
Content, unfrightened by vast Time-to-come.

***

Ivor Gurney (1890-1937)Ne retiens que cela (poèmes de guerre) (Alidades, 2016) – Traduit de l’anglais par Sarah Montin.


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