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10 on Ten, d'Abbas Kiarostami (suite)

Publié le 25 mai 2021 par Onarretetout

Abbas Kiarostami poursuit sa route. Il parle de l’acteur, d’abord de l’acteur non professionnel puis du non-acteur. Il dit que l’apprentissage est réciproque entre l’acteur et le réalisateur et que le jeu consiste surtout à ne pas jouer. Le choix qu’il fait est la ressemblance que le réalisateur trouve avec le personnage qu’il a en tête. Si ne pas jouer est la règle, il y a aussi des exceptions.

Le chapitre suivant fait le point sur les costumes et les accessoires. Abbas Kiarostami dit qu’il n’a rien acheté pour les acteurs : nul ne sait mieux que les personnes elles-mêmes comment s’habiller, quels accessoires porter. Et cela permet aussi aux spectateurs de comprendre qui est à l’écran.

« Dissocier la couleur verte d’une feuille d’arbre nous permet de regarder différemment la feuille ». Ni metteur en scène, ni réalisateur, le cinéaste affirme que le cinéma ne montre la réalité qu’en dissociant son et image et en les reconstruisant. Un film n’est pas à comprendre, les êtres humains sont situés entre le paradis et l’enfer : c’est cette ambiguïté qui nous attire et non la compréhension. Il cite aussi Bresson : « Nous créons non en additionnant mais en réduisant ».

Enfin, Abbas Kiarostami parle du cinéma américain, plus dangereux selon lui que l’armée américaine. Pense au cinéma américain, ajoute-t-il en forme de conclusion. Et puis, sa voiture arrêtée, il nous invite à regarder le paysage que nous avons vu défiler pendant près d’une heure et demie, le temps d’aller éteindre la caméra. 

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Et l’évènement se produit. Juste derrière la voiture, au milieu du chemin où elle est arrêtée, d’un trou parmi les cailloux sortent des fourmis, par dizaines, petites, que nous n’aurions pas vues sans l’attention d’Abbas Kiarostami qui donne à ce moment la dernière leçon : « Attise le feu pour que je te montre quelque chose à voir, qui est invisible si tu ne veux pas voir, et qui est inaudible si tu ne veux pas entendre le souffle de sa respiration ».

L'image des fourmis est extraite du film.

J’ai vu ce film dans le cadre de la programmation de MK2 Curiosity.


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