Special (Saison 2, 8 épisodes) : aimer jusqu'à la tolérance

Après une première saison mignonne mi-figue mi-raisin, Special revient pour huit nouvelles aventures qui s’avèrent aussi être les dernières de la série. En effet, Netflix a annoncé qu’il n’y aurait pas de saison 3. Pour replacer l’histoire, Special est une comédie semi-autobiographique de Ryan O’Connell (qui incarne le héros) et basée sur son mémoire. Deux mois se sont écoulés entre la fin de la saison 1 et ce début de saison 2 ce qui permet d’éviter à l’histoire de devoir conclure la saison 1 plus amplement et mieux intégrer les dernières aventures de Ryan. Si la première saison avait un côté piquant qui n’était pas sans rappeler Please Like Me, la saison 2 en manque cruellement. Disons que Special est une comédie qui n’ose pas lorsqu’elle fait de l’humour, donnant cette fâcheuse impression que la série reste timide. Il y a toujours le côté touchant de l’histoire du héros mais au delà de ça, la saison semble se reposer sur des éléments parfois un brin trop classique, sans surprises.

La série souffre peut-être aussi dans cette saison 2 du fait qu’il s’agit de la dernière de Special. On se retrouve alors avec un catalogue d’intrigues pas toujours brillantes mais toujours avec cette bienveillance qui nous permet de nous attacher aux personnages malgré tout. L’avantage de cette saison 2 est de passer d’épisodes de 15 minutes à des épisodes d’une demi-heure, ce qui permet aussi de développer un peu plus le récit mais casse par moment aussi le rythme qui s’avère plus artificiel que je n’aurais probablement pu l’imaginer au départ. Au delà du coming out en lui-même, Special parvient cette saison à raconter les personnages au delà d’une étiquette et d’intrigues balisées. L’avantage reste donc d’entrevoir quelque chose de plus original que les histoires gays télévisées qui sont souvent trop calibrées à mes yeux. Le fait que Special soit une série inclusive est important aussi, à la fois pour le message mais aussi pour la façon dont la série ne cherche jamais à représenter Ryan comme quelqu’un de différent et l’intègre alors dans sa quête de découverte du monde.

Le seul vrai défaut de la saison 2 est probablement le ton. Si la première saison jouait d’un humour piquant (notamment dans la relation entre Ryan et sa mère), la saison 2 va dans une direction un brin différente afin de se concentrer un peu plus sur la vie romantique du héros. Si c’est une bonne idée afin de faire évoluer le personnage, les scénaristes en oublient parfois les origines même du récit. Special devient donc une comédie romantique qui manque parfois de gags comme ceux de la saison 1. Mais l’énergie qui se dégage du héros reste tellement attachante que l’on enchaîne les épisodes de Special comme des sucreries. C’est mignon, tendre et bienveillant. En soit, c’est le genre de séries qui fait du bien en ces temps difficiles et qui permettent d’ouvrir aussi notre esprit aux autres en offrant un regard différent sur la société. Ryan O’Connell peut être fier de sa série et de ses deux jolies saisons.

Note : 6/10. En bref, une saison 2 qui a parfois du mal à retrouver l’équilibre de la première mais qui transforme le récit en comédie romantique plutôt tendre et mignonne.

Disponible sur Netflix