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L’encre de nous-mêmes : Saphia Wesphael

Publié le 03 juin 2021 par Jacquesmercier @JacquesMercier

Sous le titre « La musique de l’âme », voici la préface écrite avec enthousiasme et admiration pour ce recueil des chroniques de Saphia Wesphael (dans « Les visiteurs du soir » un lundi sur deux, sur LN24).

L’encre de nous-mêmes. Chroniques

Il est rare de croiser dans les métiers de communication une personnalité aussi particulière, originale, puissante. Saphia Wesphael réunit la qualité de la pensée, celle de l’écriture et celle de la diffusion. Sa pensée philosophique réconcilie la recherche de la sagesse, qui était l’idée ancienne, et la réflexion sur des sujets de société, qui en est le sens actuel.

Puisqu’il est toujours question de citation, voici ce qu’écrit Louis Pauwels dans L’apprentissage de la sérénité : « La philosophie, pour quoi faire ? Pour nous faire. » C’est exactement ce que propose l’auteure. Chaque texte nous incite à être nous-mêmes, mais aussi à sortir de nous-mêmes, ce qui est encore mieux. J’ajoute aux mots des chanteurs francophones qu’elle cite, Georges Brassens, Jacques Brel ou Léo Ferré, ceux de Félix Leclerc : « Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère et commenceront les beaux jours, mais nous, nous serons morts, mon frère ». Et pourtant, grâce à la philosophe, nous voici surpris à espérer.

Pour la qualité de la langue, comment ne pas être sensible à cette prose qui rime, qui balance, qui se répand comme des vagues sur le rivage, qui forme ce qu’on appelle un style : « L’aventure est dans notre nature et de chacune de ses ratures est susceptible d’émerger une exquise beauté. »  

La qualité de la prestation tient à un ensemble difficile et délicat à réunir : le charme de la personne et celui de la voix, mais aussi le talent de la transmission. Comment ne pas remarquer ce contact permanent que Saphia établit par les yeux avec les personnes présentes en studio. J’entends encore la réaction sidérée et spontanée de Philippe Geluck qui eut la chance d’assister en direct à la toute première séquence : « Je suis bouleversé ! »

« La voix est la musique de l’âme » écrit Barbara dans Il était un piano noir. Celle de Saphia nous emmène dans les contrées les plus profondes de notre âme. En lisant les textes, nous en comprenons encore mieux toutes les subtilités et si la voix de Saphia surgit dans notre tête, cela ajoute au plaisir.

J’aimerais vous donner à lire des phrases, cueillies comme des fleurs parmi les dizaines que j’ai notées et que vous retrouverez dans le bouquet magnifique de ce livre.

« N’est-il pas préférable de perdre ce que l’on a plutôt que de perdre ce que l’on est ? » (L’audace d’être soi)

« Entre notre tout premier regard sur le monde et le tout dernier, il y a des présences qui rendent tout plus juste, tout plus sensé, tout plus digne d’exister. » (L’amitié)

« Il y a tant de nécessaire dans le secondaire » (Réflexion sur l’essentiel)

Saphia Wesphael questionne l’art et la philosophie, elle passe du singulier au général, de la peur au bonheur avec comme ambition que chacun se sente moins seul.

« Parfois c’est en voyageant dans les yeux de l’autre que l’on découvre le monde ». Il est ainsi des phrases qu’on aurait aimé écrire soi-même tant elles sont belles et évidentes.

L’encre de nous-mêmes : Saphia Wesphael

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