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Train Express Camrail : Edéa, Messondo, Eseka, Makak, et Ngoumou à nouveau connectés

Publié le 05 juillet 2021 par Tonton @supprimez
Train Express Camrail : Edéa, Messondo, Eseka, Makak, et Ngoumou à nouveau connectés

Ces villes du trajet ferroviaire entre Douala-Yaoundé ont retrouvé le train le 1er juillet 2021, après cinq ans d'absence. Un grand soulagement pour les populations.

Léo Binam est un jeune cadre vivant à Douala dont le village Bondjock se trouve dans l'arrondissement de Makak, dans le département du Nyong Ekelle, région du Centre. Pour résoudre les problèmes de sa famille, cet héritier doit faire le déplacement de Bondjock en moyenne une fois par mois. Depuis cinq ans, Léo Binam a vécu un calvaire : " Depuis le 21 octobre 2016 et le drame d'Eséka, c'est la galère totale. Pour aller au village, je dois prendre le bus pour Boumnyebel à 6000 Fcfa, et accepter de payer le double de la place en cabine de petite voiture à 7000 fcfa pour arriver à Makak avant de continuer sur Bondjock. Le retour est encore plus difficile, car c'est compliqué de trouver une place dans un VIP à Boumnyebel ". Ce 1er juillet 2021 marque la fin d'un calvaire pour Léo Binam et bien d'autres populations de cette partie du pays qui vivent le retour du train et un arrêt dans les gares de leurs villes ou villages. Le jeune cadre montre son soulagement : " Vous ne pouvez pas imaginer le bien fou que cela nous fait de voir ce retour de train. D'abord psychologiquement, financièrement puis un bien fou en termes de temps. Pour nous qui sommes nés ici et qui avons grandi avec le train, c'est un enfer de le voir absent pendant cinq ans. C'est la raison pour laquelle je ne pouvais pas rater ce premier train. En moins de cinq heures, j'ai fait ce que je faisais en une journée. L'occasion de dire merci à Camrail ".

" Deux minutes c'est peu "

Pour son retour, le train Express de Camrail aura cinq arrêts en plus de Douala et Yaoundé, les villes de départs et arrivées. Avant le drame d'octobre 2016, ce sont les habitants des deux grandes villes qui avaient le privilège d'emprunter ce moyen de transport sécurisant. Les autorités de l'entreprise ont introduit les arrêts dans les gares d'Edéa, Messondo, Eséka, Makak et Ngoumou. Un parcours de 4h45 minutes minutieusement réparti avec des arrêts en gare pour deux minutes. Pour rallier la ville de Ngoumou, le passager venu de Yaoundé passe 50 minutes dans le train entre les deux gares. Le trajet Ngoumou - Makak dure 40 minutes, comme Makak - Eséka, Eséka-Messondo et Messondo-Edéa. La partie du trajet la plus longue est celle entre Edéa et Douala qui est évaluée à 75 minutes. Soit un parcours de 4 heures et 45 minutes entre les deux gares de Yaoundé et Douala. Les voitures du nouveau train ont une capacité de 85 places, dont 68 assises en classe prémium. Les plus de 60 journalistes de tous les médias confondus embarqués dans ce train inaugural ont pu apprécier la joie des populations dans toutes les gares traversées par l'engin. Des populations qui n'avaient que deux mots pour exprimer leur satisfaction : " Merci Camrail ". Quelques voyageurs qui ont de la peine à faire monter leurs bagages ont eux aussi envoyé leurs préoccupations : " deux minutes, c'est peu. Si on pouvait nous en ajouter deux autres entre l'arrêt du train et son départ de la gare, ce serait génial ". Le retour du train Express Camrail sur la ligne Douala-Yaoundé et ses arrêts sont un retour à la vie des populations du trajet.

Cabral Libiih : " Ce train doit être régulier "

Le président du PCRN et député à l'assemblée nationale explique le bonheur et la joie des populations des villes traversées et qui ont dorénavant accès au train Express de Camrail. Ils sont nombreux les voyageurs très contents de ce train inaugural, mais qui revendiquent une baisse du prix des tickets. Comment expliquer ce paradoxe ? Connaissant le pouvoir d'achat des personnes principalement desservies par ce train, le prix est toujours au-dessus de la bourse de beaucoup d'entre eux. Et il ne faut pas oublier que le train voyageur fait partie du segment social de la concession. En fait, ça ne relève même pas de la compétence véritable de Camrail. C'est l'Etat qui doit doter les populations d'un train et s'assurer que ce train est régulier. Ce train a une vocation sociale, il ne faut pas l'oublier. Mais en même temps il faut trouver un juste équilibre entre satisfaction des exigences sociales et la rentabilisation qui permet au moins la maintenance. Donc, il faut continuer à réfléchir sur ce sujet et à presser le gouvernement pour qu'on trouve le juste équilibre. Ce n'est pas un outil de luxe. C'est vraiment un outil social qui aide les populations. Je sais de quoi je parle, quand vous venez de Messondo, vous comprenez le soulagement des populations.

Les populations demandent plus de deux minutes c'est compréhensible ?

Absolument ! Je viens encore d'en parler au ministre des transports et au Directeur Général de Camrail en leur disant : moi je connais le train. J'ai passé toute ma jeunesse à emprunter le train. Donc je sais ce que c'est que deux minutes. A peine arrivé, à peine il klaxonne déjà pour partir. Et comme ce sont des zones enclavées, c'est en deux minutes qu'il faut mettre les sacs, les bagages et tout le reste, non ! Ça ne suffit pas. J'ai déjà commencé à en parler aux personnes concernées. On va continuer à en parler pour qu'on arrive au moins à 5 minutes.

Cinq ans d'absence, cela ressemble à une éternité ?

Vraiment ! C'était long, très long. Je vous dis, beaucoup de populations sont soulagées. Maintenant il faut se battre pour que le train soit régulier. Parce que ne l'oublions pas, notre rail est hors d'âge. Le rail métrique n'existe aujourd'hui dans les pays développés que pour les lignes secondaires. Et on va avoir de plus en plus de problèmes pour avoir des outils de rechange sur le train. Parce qu'il n'y a plus d'usine de pointe dans le monde aujourd'hui qui fabrique des équipements pour ce type de train. Il ne faut pas que le soulagement soit de courte durée. Il faut donc que l'Etat mette très rapidement une politique de développement de l'activité ferroviaire au Cameroun, avec un rail moderne et des équipements ferroviaires modernes. Je ne manque jamais l'occasion de rappeler que l'Algérie fabrique les trains.

David Eyenguè


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