La poupée Russe

Notre histoire se passe un jeudi soir du mois de juin, je sors avec 2 amis dans notre st Germain adoré. Un jeudi standard pour nous qui débute par un bon dîner suivi d’un passage par notre bar à vin favori. Ce lieu tenu par un ami est devenu notre point de rencontre, un lieu où faire le point sur nos vies et nos peines de cœur. J’y étais il y a peu avec cette fille que je surnomme l’aristocrate et sa meilleure amie.

La crise du covid nous a laissé des espaces extérieurs plus nombreux et désormais plus chargés que lors de la crise, à notre table nous sommes donc avec 2 voisines, 2 soeurs de toutes évidences, elles échangent très vite avec nous. L’une est ingénieur, l’autre oenologue, elles ont un côté latine comme ça m’a toujours plu. On apprendra très vite qu’elles sont argentines.

Une petite dizaine d’années les sépare, à priori la plus âgée et dans mes âges, je semble lui plaire. Je ne sais pas si mon côté latin combiné au côté ingénieur ont suffit à la séduire mais je pensais avoir réellement toutes les cases au vert.

La soirée avance les verres aussi, l’un de mes amis doit rentrer. Nous sommes donc 2 célibataires pour les 2 soeurs. La plus jeune me donne très vite son numéro sans trop que je comprenne pourquoi. On file dans un bar à cocktails voisin pour finir la soirée. Le bar, on se sépare très alcoolisé en parlant de se revoir, je n’y crois pas.

Le lendemain, l’alcool de la veille accompagne ma journée, je suis extrêmement fatigué. Mon vaccin contre le covid quelques heures avant la soirée ne doit pas m’aider. Je finis par quitter mon travail à 15h, épuisé et fiévreux. Les 2 soeurs dialoguent avec moi par message, surtout la plus jeune. Elles veulent que l’on se voit le soir même mais mon état ne le permet pas.

Samedi arrive, mon ami Stéphane me relance pour les voir, j’organise donc une soirée avec elle dans un restaurant argentin donc on avait parlé. Le rdv est fixé, j’arrive le dernier, moyennement motivé par cette soirée, je trouve souvent mon ami Stéphane soporifique en one to one donc j’ai peur que cette soirée de copilote, car oui c’est comme cela que je m’y projettes, ne soit longue, très très longue.

Le restaurant commence comme je le prédisait, Steph et la plus âgée parle beaucoup, la plus jeune et moi assistons à l’échange. On commence à s’enivrer, pour compenser. L’alcool aidant on se fait rire, on participe pas spécialement à la discussion de l’autre binôme, une bulle se crée.

La nuit arrive, le resto se termine, on vise un bar à cocktails d’un quartier voisin. Une quinzaine de minutes sépare les 2 lieux. Rapidement le groupe se coupe en 2 dans cette escapade. Le rire est toujours là, on s’amuse, nos mains se frôlent, nos corps aussi, j’ai l’impression d’avoir perdu 10 ans, je suis Heureux.

Nous arrivons sur place, le bar est plein, on se retrouve au niveau du piano avec 2 tabourets pour 4 un classic à Paris qui amuse les jeunes et soule les moins jeunes. On continue de rigoler et de nos jeux d’enfants débutent. Elle me regarde avec sa gueule d’ange en me sussurant « ma joue veut des bisous » pour que je l’embrasse, ça me plaît j’adore ce jeu de séduction qui s’installe.

Une table se libère, on va enfin pouvoir se poser. L’alcool continue de couler dans nos gorges et de monter dans nos têtes. Je suis ivre. Ivre d’alcool mais surtout ivre d’elle. Elle finit par me proposer ses lèvres après ses joues, je me laisse aller, je l’embrasse. La soirée continue, nos échanges bucaux et verbaux aussi.

L’heure de partir arrive, on sort du bar en cherchant un moyen de rentrer chez nous. Les vtc annulent les courses les uns derrière les autres, elle me propose qu’on redépose sa soeur pour aller chez moi ensuite. Après une dizaine de minutes, je m’aperçois que j’ai perdu mon porte carte, s’en suit une dizaine de minutes d’ascenseur émotionnel en mode je vais la retrouver, comment je bloqué mes cartes… J’en suis à hésiter de tour plaquer rentrer chez moi, seul.

Elle me soutient et me rassure. On finit par trouver une voiture, déposer sa soeur et rentrer chez moi. La nuit continue on boit encore un peu mais surtout on échange énormément, on parle, on écoute de la musique.

Il est 3h on part se coucher, elle me dit que rien ne pourra se passer ce soir, ça me va. Elle doit partir à 10h de chez moi. Nos discussions ne cessent pas, nos câlins aussi. Il est 5h assez vite et tout bascule, elle est magnifique. On dormira très peu.

Ça restera une des plus belles nuits de ma vie.

éé