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Cameroun – Arachides bouillies : Les graines qui sauvent de la pauvreté

Publié le 14 juillet 2021 par Tonton @supprimez
Cameroun – Arachides bouillies : Les graines qui sauvent de la pauvreté

Rencontrées en cette moitié du mois de juillet, les vendeuses de ces noix de terre sillonnent les rues de Yaoundé, en quête de tout radis qui leur permettra de soutenir leurs foyers.

Que ce soit la saison des arachides fraîches ou non, elles restent à l'attaque. C'est entre perte et bénéfice, que ces vendeuses d'arachides bouillies se débrouillent chaque jour, à la recherche de quoi pouvoir tenir leurs foyers. Dans les marchés comme dans les carrefours et les rues de la capitale politique, elles sont présentes. Postées en bordure de route, la marchandise est prête à leurs pieds. Le matériel de travail : un plateau, une petite boîte ou tasse qui sert de mesurette et enfin, deux seaux, dont l'un contient le reste de la marchandise, et l'autre qui servira de tabouret ; un coussin aussi, pour permettre au plateau de rester en équilibre sur la tête. Certaines par contre, vendent dans les brouettes aménagées spécialement pour la cause. Là, on peut lire sur un bout de carton planté dans la marchandise : " Village " (race d'arachide cultivée dans les hauts plateaux de l'Ouest-Cameroun, ndlr). " Cent-cent, arachides du village là ", crient-elles aux passants. Pour les plus âgées, elles restent assises, attendant patiemment le prochain client.

Au marché Mokolo, Thérèse, affectueusement appelée " Ma'a Thé " vend tous les jours. Aux environs de midi, elle arrive avec son plateau usé par le temps. Le cinquantenaire s'installe devant le supermarché. Un endroit stratégique pour elle. " Quand je m'installe ici, les riches qui garent à tout instant sont ma cible ", nous fait-elle savoir. Après quelques instants, les clients arrivent. Ils repartent une fois servis, non sans lui faire la remarque sur la saveur sucrée de ses arachides. " Ce sont les arachides du village, nous dit-elle. Dès qu'elles sont présentes sur le marché, les autres variétés ne passent plus bien. Malgré tout, je m'en sors. Si j'ai un bénéfice de 1500 à 3000 Fcfa par jour, est-ce que c'est petit ?" ajoute-t-elle en souriant.

Du côté du quartier Melen, nous rencontrons une autre vendeuse. gée de la quarantaine, elle est femme au foyer avec une dizaine d'enfants. " Je me bats pour leur rentrée scolaire dit-elle. Tous les jours ne sont pas roses. Quelquefois, je ne vends même pas la moitié du plateau ", ajoute-t-elle, le regard dans le vide. " J'achète les arachides au marché le matin. De retour à la maison, je fais nettoyer, préparer et trier. Dès que tout est prêt, je retourne en route pour vendre, parfois jusqu'à 20 heures. J'arrive à gérer les besoins journaliers de la famille. C'est ce qui compte. " déclare-t-elle.

Le lieu de ravitaillement, c'est principalement le marché Mokolo. Les prix d'arachides fraîches varient entre 2000 et 2500 Fcfa le seau, selon la race. Dans les autres marchés de la ville, ils sont un peu plus chers. Les revendeuses s'associent des fois pour acheter un gros sac pour se départager ensuite. Ce qui leur permet de dépenser moins.

Au carrefour de l'Entrée Simbock, les vendeuses sont postées aux quatre côtés du carrefour. " Ce n'est pas facile ", confie l'une d'elles. " Il est presque 18 heures et demie, et je n'ai même pas 2000 Fcfa de recette ", ajoute-t-elle. " Le marché est dur mama !", renchérit sa collègue. Si les recettes sont au rabais, c'est parce que les consommateurs se plaignent de la vie chère. Mais en plus, les enfants qui ne vont plus à l'école, ont envahi le secteur.

De Dasse Bony(stagiaire)


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