A la fin, je me présenterai devant vous
Presque nu
Avec seulement mes bagues en éventail
Une pour chaque vie que j’ai vampirisée
Les yeux gris d’un trop plein de soleil
L’iris en parchemin
Récit des folies de ma jeunesse
Mes muscles à présent atrophiés d’avoir trop ou mal aimé
De rares cheveux formeront ici ma couronne
Unique récompense pour toutes mes conquêtes
Personne pour laver ma dépouille
Lui donner les derniers sacrements païens
Juste une vieille photo monstrueuse pliée dans mon poing droit
Et qui n’aura plus rien à voir
Avec cette chose sans âge aux traits aguicheurs
Couchée là
Sur son lit de ronces
L’ironie glorieuse aux coins des lèvres
Innocence encadrée dans un miroir de poche
Enfin confrontée à son portrait ravagé
Une vie entière pour un rien
Car privée de tout
Même d’une descendance
***