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Survivre au suicide de sa mère

Publié le 16 juillet 2021 par Raymondviger
L'objectif d'Humain Avant Tout est de réduire les tabous entourant la santé mentale, briser l'isolement, redonner espoir et inciter les gens à demander de l'aide. L'organisme diffuse des témoignages de personnes qui vivent ou qui ont déjà vécu des troubles psychologiques diagnostiqués ou non. Voici celui de Matthieu.

Il y a bientôt un an, je me suis séparé de ma conjointe, avec qui j'ai eu deux enfants. À ce moment-là, j'ai senti que j'avais atteint le fond, que toutes mes protections et mes carapaces construites au fil des années sont tombées. En réalisant que j'étais fragile émotionnellement, j'ai commencé à consulter une psychologue... Ma mère s'est enlevé la vie quand j'avais 14 ans. Elle était atteinte de schizophrénie. Quand mon père nous a annoncé qu'elle était décédée, je ne savais pas comment réagir et j'ai tenté de rationaliser les événements plutôt que de vivre mes émotions. Son suicide a été difficile pour toute la famille. On n'a jamais été très proche dans ma fratrie et on en a peu parlé.

C'est 20 ans plus tard, peu avant de me séparer de mon ex-conjointe, que je me suis rendu compte que je n'avais pas fait le deuil de ma mère, et c'est seulement à ce moment-là que j'ai pleuré sa mort. Je sens que j'ai des choses à régler envers moi-même et face à la mort de ma mère. Ça implique de reparler de mon passé, de ma mère et de sa maladie, et de l'impact que ça a eu sur la façon dont je me suis construit...Avant ma rupture, ça faisait deux ans que j'avais des symptômes intenses d'anxiété. Je ne m'écoutais pas et je mettais la faute sur d'autres problèmes, en me disant que je ne mangeais pas assez santé ou que je ne faisais pas assez d'exercice. Je n'étais pas heureux et tout a débordé avec la séparation.

Je travaille à reconsidérer qui je suis vraiment, à voir quelle est mon identité. J'apprends à me connaître, et je me rends compte à travers la thérapie que la famille a beaucoup d'impacts sur qui on devient. C'est une chose d'en prendre conscience, et c'en est une autre de changer ses comportements...On a très peu parlé du décès de ma mère dans ma famille. Depuis ma rupture et le début de ma psychothérapie, je me suis rapproché de ma fratrie. On lève tranquillement le tabou entourant sa mort et c'est très libérateur.

Survivre au suicide de sa mère

Ressources sur le suicide

Survivre au suicide de sa mère
  • Québec: 1-866-APPELLE (277-3553). Les CLSC peuvent aussi vous aider.
  • Canada: Service de prévention du suicide du Canada 833-456-4566
  • France Infosuicide 01 45 39 40 00 SOS Suicide: 0 825 120 364 SOS Amitié: 0 820 066 056
  • Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.
  • Suisse: Stop Suicide
  • Portugal: (+351) 225 50 60 70

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Le guide d'intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d'aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu'est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.

Une section du guide est réservée aux endeuillés par suicide.

Le livre est disponible au coût de 9,95$. Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009. Par Internet.

Par la poste: Reflet de Société 4260 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X6.

Maintenant disponible en anglais: Quebec Suicide Prevention Handbook.

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