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Bob Dylan: le porte-parole d'une génération

Publié le 29 juillet 2008 par Josephanganda

Il rompit avec ses parents par idéalisme….

Légendaire rock star d’Amérique, sa biographie n’est plus à présenter. Son identité se décline – à juste tire – au présent. Bob Dylan est immortel par sa pensée et son engagement. Chercheur infatigable, il se donna

Bob Dylan: le porte-parole d'une génération
du temps pour étudier le christianisme, le judaïsme et les autres traditions. Et cela se comprend : jeune de son temps et de son milieu, il était, lui-aussi, à la recherche d’une identité. Héritier d’une grande expérience et d’une aspiration humaine fondamentale, n’était-il pas le descendant d’un réfugié qui avait fui les pogroms à l’Europe de l’Est pour aspirer à la vie sauve et à la liberté dans le Nouveau monde ? En plus, n’était-il pas ce jeune qui rompit avec le confort de sa famille juive relativement riche, allant jusqu’à changer de nom, pour la poursuite d’une cause idéaliste ?

Il voulut partager cette légitime aspiration et il trouva son identité : citoyen du monde, chanteur engagé et voix d’une génération acquis au changement.

Citoyen du monde, il marqua son pays et le monde par ses actes et par son idéologie de contre-culture et de résistance véhiculée par ses chansons.

Et il était de tous les fronts et présent à toutes les manifestations pour le changement, la liberté, l’égalité, l’amour et la paix. Le 28 août 1963, il est aux côtés de Mahalia Jackson et de Joan Baez, chanteuses engagées et parmi les 300.000 pacifistes, noirs et blancs, et en Marche vers Whashington où Pasteur Martin Luther King jr prononça son discours prophétique : « I Have A Dream ». Il laissa à Mary et Peter chanter sa chanson aussi prophétique « Blowin’ in the wind ». Pour la circonstance, il interpréta « A Pawn in their Game », chanson qui évoquait le meurtre de Medgar Evers, leader de NAACP assassiné par le KKK en 1963. Il dit par ce titre que les assassins ne sont  rien qu’un pion dans le jeu des policiers. Medgar Evers paya de sa vie pour avoir soutenu l’étudiant noir James Meredith à qui l’on refusa une inscription à l’Université d’Oxford Town, dans le Mississippi.

Ce fut en avril 1962 qu’il sortit son célèbre protest song « Blowin’in the wind » et révéla au monde sa dimension sociale et politique.

Interrogé à propos de sa cette chanson archétype de protestation, il déclara : « Je n’ai pas grand-chose à dire sur cette chanson sinon que les réponses sont dans le souffle du vent. Elles ne sont pas dans les livres, les films, la Télé ou dans les discussions politiques. Mec, les gens branchés prétendent me dire où se trouve la vérité, mais je n’y crois pas. Je dis toujours qu’elle est dans le souffle du vent et que comme une feuille de papier jetée dans l’air, elle retombera un jour….Mais le problème en fait, c’est que personne n’attrape la réponse au moment où elle redescend du ciel, si bien qu’il n’y a pas grand-monde qui aille y voir, et savoir….et, elle reprend son envol » (Bob Dyland pour Sing Out, Anthony Scaduto, Bob Dylan, p.205.

Dans « The Times They Are a-Changin’ », Bob Dylan annonce la mutation du monde et demande aux bien-pensants et aux représentants de l’ordre établi de ne pas faire barrière à la montée des eaux de changement :

« Comme mothers et fathers

Throughout the land

And don’t criticize

What you can’t understand

Your sons and your daughters

Are your beyond your command

Your old road is rapidly agin’

Please get out of the new one

If you can’t lend your hand

Cause the times they are a-changin

 

Traduction:

 

Rassemblez-vous, pères et mères/ de tous le pays/ et ne critiquez pas/ ce que vous ne pouvez comprendre.

Vos fils et vos filles/ sont au-delà de votre contrôle/ Votre vieille route/ se détériore rapidement.

Si vous ne pouvez donner la main, alors s’il vous plaît/ dégagez la nouvelle route

Car le temps commence à changer.

Dans « Another Side », il prend partie pour l’amour, la liberté, les bons rapports humains et remet en question les symboles et les discours futiles.

Plus qu’un porte-parole, Bob Dylan fut l’inspirateur sinon l’un de grands idéologues de baby-boomers et des jeunes d’ailleurs qui, excédés par les injustices et les conservatismes, se battaient pour le changement. A ce titre, son nom reste jamais gravé en lettres de noblesse dans l’histoire de contre-culture et de résistance.

Sa pensée prophétique produit encore ses effets de nos jours !

Les morts ne sont pas morts’

Birago Diop

Poète sénégalais

Joseph Anganda

Animateur radio

Liège (Belgique)


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