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#OFF21 – Thélonius et Lola

Publié le 19 juillet 2021 par Morduedetheatre @_MDT_
#OFF21 – Thélonius et Lola

Critique de Thélonius et Lola, de Serge Kribus, vu le 17 juillet 2021 au Théâtre du Chêne Noir (10h)
Avec Sarah Brannens et Charly Fournier, dans une mise en scène de Zabou Breitman

Je crois que c’est la première fois que je m’intéresse aux spectacles jeunes publics à Avignon. Après le Normalito de Pauline Sales, encouragée par les bonnes critiques de Thélonius et Lola, je me décide à voir ce spectacle, mise en confiance par le nom de Zabou Breitman à la mise en scène, et par un rapide coup d’oeil au résumé. J’y ai lu une histoire d’amitié entre une fille et un chien, et ça m’a rappelé un dessin animé de mon enfance, Clifford le gros chien rouge qui vit des aventures avec sa maîtresse Émilie.

C’est quand même un peu différent ici. Pour pimenter un peu son quotidien, Lola va se promener toute seule et tombe sur un chien errant en train de chanter du dogstep. Elle va faire sa connaissance, s’étonnant de le comprendre alors qu’elle ne parle pas chien – c’est lui qui comprend sa langue. Elle lui trouve un vrai talent pour la musique et l’encourage à essayer de se faire connaître, ne voyant aucun problème au fait qu’il soit un chien, mais il lui explique qu’il est impossible pour lui de trouver du travail du fait de sa condition de « sans collier »…

J’ai vraiment passé un agréable moment. La mise en scène est très rythmée, les musiques sont très chouettes, on a l’impression d’être toujours en mouvement. L’apparition de Thelonius lors de son dogstep est très réussie et le personnage du chien est vraiment bien dessiné avec son style vestimentaire particulier et son barda qu’il traîne sur ce diable qui accentue son allure de sans abri. Le contraste avec Lola est très marqué et le duo n’en est que plus captivant. Les deux comédiens sont très convaincants avec une mention spéciale pour Charly Fournier qui campe un Thélonius très authentique et touchant, dans les dialogues comme dans la chanson, avec notamment une interprétation de J’avais un ami aux accents de Brel.

Néanmoins, et encore une fois ceci est le commentaire d’une Mordue qui découvre le jeune public, je suis étonnée de retrouver, comme dans Normalito, le besoin du message. L’histoire d’amitié entre une petite fille et un chien ne suffit-elle pas à prôner la tolérance ? Cette histoire de sans collier – seuls les adultes peuvent saisir la référence aux sans-papiers – et les différents messages du style « ils ont peur de ce qui est différent, de ce qu’ils ne comprennent pas » alourdit l’histoire d’amitié entre les deux personnages. On les sent venir, les scènes moralisatrices, le rythme y est différent et l’intérêt faiblit légèrement. Et dans le style « ça tombe comme un cheveu sur la soupe », je n’ai pas bien compris l’intérêt de faire demander à une enfant de huit ans comment sont les relations sexuelles chez les chiens. S’il y a bien un mot qui sonne faux, c’est celui-là.


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