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Cameroun – Extrême-Nord : La secte Boko Haram reprend du poil de la bête

Publié le 29 juillet 2021 par Tonton @supprimez
Cameroun – Extrême-Nord : La secte Boko Haram reprend du poil de la bête

Une dizaine de morts des forces de défense et civils a été enregistrée en 72 heures suite aux incursions à répétition de la nébuleuse. Le Mindef, Joseph Beti Assomo fait le point sur le terrain.

Un regain de violence est observé dans la région de l´Extrême-Nord depuis quelques mois, avec les incursions à répétition de la nébuleuse Boko Haram. Ces invasions ont causé de nombreuses pertes en vies humaines des éléments des forces de défense et des civils. Face à cette situation urgente, le ministre délégué à la présidence de la République en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo, sur haute instruction du chef de l´Etat est depuis hier dans la région pour faire le point de la situation des opérations, pour la préservation de l´intégrité territoriale de la région.

La secte islamique reprend du poil de la bête, déjà plus d´une dizaine de morts en 48 heures suite aux attaques répétées de celle-ci. La dernière étant celle de lundi dernier à Zigue, qui a fait six morts, dont cinq militaires et un civil, avec 3 blessés. C'est à la suite d'une fusillade du poste de commandement du sous-secteur N°2 de la Force multinationale mixte (Fmm) de la commission du bassin du Lac Tchad. Une attaque qui est intervenue 24h seulement, après celle du poste avancé de Sagme, dans l´arrondissement de Fotokol, qui a causé la mort de 08 militaires, dont 13 blessés et de pertes matérielles. Après la visite de réconfort aux blessés sous soins intensifs, internés à l´hôpital militaire de Maroua effectué par Joseph Beti Assomo hier mercredi, place ce jour, à la réunion de sécurité pour une nouvelle stratégie de lutte contre cette nébuleuse.

L'extrême-Nord du Cameroun, tout près de la frontière nigériane, est régulièrement le théâtre d'attaques de ce groupe extrémiste originaire du nord-est du Nigeria. Les membres de Boko Haram et de sa branche dissidente, le groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), multiplient ces dernières années les attaques meurtrières contre les forces de sécurité et les civils dans cette partie du Cameroun, comme dans les régions limitrophes des trois pays voisins, le Nigeria, le Niger et le Tchad. Ils y enlèvent fréquemment des civils, notamment des femmes et des enfants.
L'une des attaques récentes les plus meurtrières a été perpétrée à Mozogo le 8 janvier, lorsque Boko Haram a tué au moins 14 civils, dont huit enfants, et en ont blessé trois autres, dont deux enfants. Alors que des combattants tiraient sur des habitants et pillaient des maisons, une femme kamikaze s'est infiltrée parmi un groupe de civils en fuite, déclenchant sa veste explosive. Depuis décembre 2020, le groupe armé islamiste Boko Haram a intensifié ses attaques contre les civils dans les villes et villages de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, pillant et incendiant des centaines de domiciles, plongeant la région dans une psychose totale.

Le Cameroun est officiellement en guerre contre Boko Haram depuis 2014, depuis lors, on compte déjà de milliers de morts civils et militaires et plus d'un millier de personnes enlevées dans la région de l'Extrême-Nord. Entre 1 500 et 2 100 combattants de Boko Haram auraient également été tués dans les combats contre les forces de défense camerounaises ou les comités de vigilance. La rébellion de Boko Haram a éclaté en 2009 dans le Nord-Est du Nigeria avant de se propager dans les pays voisins. Plus de 36.000 personnes, principalement au Nigeria ont été tuées, et 3 millions ont dû fuir leur domicile, selon l'Onu. En 2016, le groupe s'est scindé en deux branches, la faction dirigée par son chef historique, Abubakar Shekau, et l'Iswap, affilié au groupe Etat islamique (Ei). Boko Haram a confirmé en juin la mort d'Abubakar Shekau, dans des combats contre l'Iswap.

Moïse Moundi


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