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Deceit (Mini-series, 4 episodes) : piégé pour être condamné

Publié le 22 août 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Inspirée d’un fait réel, Deceit est une mini-série qui nous plonge dans l’enfer d’une femme qui se retrouve confrontée à la folie d’un homme. Emilia di Girolamo (Londres police judiciaire, Tunnel) n’a pas froid aux yeux et veut nous plonger dans ce récit en imprégnant celui-ci d’un réalisme étonnant. Mais la force de Deceit vient de la performance sans faille et étonnante de Niamh Algar (Raised by Wolves). Cette dernière évolue tout au long des quatre épisodes qui composent la mini-série et l’actrice donne l’impression d’être Lizzie James. Mais Deceit ne pourrait pas fonctionner sans cette photographie travaillée et la réalisation de Niall MacCormick (The Victim) qui parvient à insuffler au récit les angoisses et émotions de chacun des personnages. Deceit devient rapidement troublante tant elle est aussi effrayante que captivante. Une fois plongés dans l’histoire, Deceit happe le spectateur sans jamais le lâcher jusqu’au bout. D’autant plus quand au début de chaque épisode on voit que cette histoire a réellement eu lieu et brisé une femme.

Cinq mois après le meurtre de Rachel Nickell, les enquêteurs ne parviennent toujours pas à coincer Colin Stagg, l’homme dont ils sont convaincus de la culpabilité. L'affaire étant devenue une obsession nationale, les médias relaient chaque détail en réclamant justice. Dan un tel climat sous tension, une jeune officier de police, infiltrée sous le nom de Lizzie James, devient un appât sexuel pour un tueur présumé.

Ce qui a forcément touché les britanniques dans toute cette histoire est le fait que l’enquête sous couverture était controversée. Après la mort de Rachel Nickell, une jeune officier de police s’est retrouvée infiltrée et surtout brisée par tout ce qu’elle a vécu. Rien ne s’est passé comme prévu dans cette enquête et tout au long de ces quatre épisodes, Deceit cherche à questionner le spectateur tout en relatant cette affaire dont je n’avais aucune connaissance avant de regarder la série. Colin Stagg est le suspect numéro un de cette affaire à cause du portrait psychologique réalisé par Paul Britton et que la police à scrupuleusement suivi. Sans aucune preuve, Stagg a par la suite été condamné jusqu’à ce que le vrai suspect soit arrêté seize ans plus tard. On sent dans Deceit tout le travail que la scénariste a fait afin de coller au plus près des évènements. Certaines scènes donnent même l’impression d’être plus proche du documentaire que de la fiction réaliste.

Je ne sais pas trop si tout ce qui est relaté dans Deceit est propre à la réalité qu’elle veut dépeindre mais en tout cas jusqu’au bout la série ne lâche pas son téléspectateur. Tout cela jusqu’à la révélation finale qui vient accabler le spectateur. Ce n’est pas la première affaire qui est traitée sans preuve et qui condamne des gens innocents à la prison mais c’est toujours terrible de voir ce genre de choses. La justice n’est pas imparable et c’est probablement ce qui la rend parfois tellement injuste. Surtout que Deceit démontre que toute l’affaire sur base sur l’analyse d’un psychologue et pas sur des preuves tangibles. Deceit est aussi une série qui étudie le mal qui peut être fait aux femmes : du harcèlement dans les bars à la vision des femmes dans un monde d’homme. Dans le même registre (mais en moins bien), Clarice a aussi su soulever le problème d’être une femme enquêtrice dans les années 90. Niamh Algar est brillante jusqu’au bout, troublante même tant l’actrice est habitée par son personnage. Si vous avez envie de voir une série relatant une affaire policière qui a secoué le Royaume-Uni, Deceit est le meilleur choix actuel.

Note : 8/10. En bref, un drame relatant un terrible fait divers avec réalisme et une approche émotionnelle forte.

Prochainement en France


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