Magazine Culture

Sainte Marguerite-Marie et moi, de Clémentine Beauvais (éd. Quasar)

Publié le 25 août 2021 par Onarretetout

Aujourd'hui, 25 août 2021, sort ce livre de Clémentine Beauvais.

fullsizeoutput_40cb

Clémentine Beauvais a accepté d’écrire à propos de cette femme, une aïeule du XVIIe siècle, une sainte. Elle a accepté d’être bienveillante et d’éviter les sarcasmes. Alors, elle y va. Elle se livre elle-même. D’abord en mettant toute la distance qu’elle peut, des précautions, de l’humour. Et puis, elle se prend au jeu. 

Mais de quel jeu s’agit-il ? 

Celui de l’écriture.

Car c’est elle qui est au coeur du livre, c’est elle qui écrit et nous dévoile plus que de la technique : en parler autour de soi, faire lire les chapitres déjà écrits, poser des questions, se relire et corriger, prendre en considération ce que les lecteurs et lectrices privilégié.e.s lui disent.

C’est elle qui est au coeur du livre : agnostique, enceinte pour la première fois, son compagnon et « co-responsable » de l’enfant à naître étant « très catho », sa grand-mère, fervente admiratrice de la sainte, perdant peu à peu la mémoire.

C’est elle et c’est nous. Si nous lisons ce livre avec bienveillance et sans sarcasme, il nous faut bien admettre que nous y sommes sensibles. Clémentine nous raconte une histoire comme elle le fait dans d’autres livres. Elle s’y engage un peu plus, peut-être, mais elle ne devient pas hagiographe. Elle cite les sources (témoignages, lieux), elle s’interroge sur ce qui a poussé Marguerite-Marie Alacoque à écrire, écrire, écrire. Ce qu’elle a vu ? Le « coeur sacré » de Jésus. Il n’y a qu’elle qui l’a vu. Mais les souffrances qu’elle s’est infligées, personne ne l’y a contrainte. D’autres héros, sans doute, plus imaginaires, ont aussi vécu de terribles atrocités et la réalité parfois, dit-on, dépasse la fiction. 

Clémentine va jusqu’au bout de la démarche engagée, tandis qu’elle écrit simultanément un autre livre (Décomposée), et assure des cours à York. Elle va jusqu’au bout, jusqu’au coeur.

Et je pense au double portrait de Frida Kahlo (Musée d’art moderne de Mexico) et, quand je finis ma lecture, que je lève les yeux, je vois par la fenêtre que le soleil a dessiné un coeur dans les aiguilles du sapin.

Las_Dos_Fridas

ooapin-28


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onarretetout 3973 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine