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Exposition “Mad about Hollywood” – Toulouse

Publié le 04 septembre 2021 par Philippe Cadu

MAD about Hollywood est un projet qui cherche à retrouver et à identifier l'empreinte laissée à Madrid et dans sa région, durant les années 50 et 60, par la présence d'acteurs et d'actrices du cinéma hollywoodien qui vinrent y travailler et y résider, notamment après la création des Studios Bronston.

La fin du Système des studios ( Studio System) à Hollywood (Décision de la Paramount, 1948) permit aux acteurs et actrices, aux producteurs, réalisateurs et scénaristes de jouir d'une plus grande liberté de mouvements. Ava Gardner, qui s'installa à Madrid entre 1954 et 1968, devint la protagoniste incontestable de cette nouvelle manière de faire du cinéma.

Dans les années 50, Madrid commença à accueillir les tournages des premières superproductions majeures d'Hollywood en Espagne telles que "Alexandre le Grand" ( Alexander The Great, 1956) de Robert Rossen et "Orgueil et Passion" ( The Pride and the Passion, 1957) de Stanley Kramer.

C'est essentiellement en raison des circonstances suivantes que l'on venait tourner des films à Madrid : la variété des lieux et des paysages naturels ; les faibles coûts techniques et de rémunération (figurants) ; les facilités pour obtenir les autorisations de tournage, et enfin la ville elle-même, qui exerçait un fort attrait sur les acteurs et leurs agents.

À la fin des années 50, Samuel Bronston s'installe à Madrid en tant que producteur, avec l'objectif de réaliser tous ses films en Espagne. C'est ainsi que voit le jour la société Samuel Bronston Productions, " l'Empire Bronston ". Aux budgets colossaux dont elle dispose s'ajoute l'atout de pouvoir tourner dans des châteaux, des palais ou d'autres monuments historiques.

L'exposition que nous vous proposons est structurée en deux sections : OFF THE SET, qui retrace le quotidien du Star System et la singulière présence d'Ava Gardner à Madrid. Dans la seconde

section, ON THE SET, acteurs et actrices, réalisateurs et autres personnages clés de l'industrie cinématographique installée dans la région vous entraînent eux-mêmes sur certains des plus importants tournages.

Esperanza García Claver

Commissaire

OFF THE SET

Dès le milieu des années 50 et durant la décennie des 60, Madrid accueille la presque totalité du Star-system de l'Âge d'Or hollywoodien, qui vient se montrer dans les rues de la capitale et en d'autres endroits de la région madrilène.

L'aéroport de Barajas prend les allures d'un pont aérien mêlant glamour et business, fourmillant de journalistes, de photographes et d'admirateurs enthousiastes à l'idée d'approcher leurs vedettes.

Le Star System est le processus de création et de promotion de l'image d'une star d'Hollywood. Les studios fabriquent la vie de ces actrices et acteurs en fonction des attentes et des rêves du public, qui lui ne connait ces personnages qu'à travers les revues ou les écrans de cinéma.

Grâce à ces images spontanées, naturelles, tirées du quotidien, à mi-chemin entre le paparazzo aimable et le photojournalisme, on peut encore aujourd'hui suivre leurs traces, retrouver leurs pas dans nos rues ; rêver qu'en tournant au coin de la rue Víctor Hugo avec l'avenue Gran Vía, nous allons tomber sur Frank Sinatra et Ava Gardner entrant chez Loewe ou au Chicote ; passer dans la rue Caballero de Gracia et voir Grace Kelly sortir de l'atelier de Cristóbal Balenciaga ; prendre la Travesía del Nuncio et penser que l'odeur de tabac que l'on perçoit est celui du cigare d'Orson Welles qui descend ces mêmes escaliers ; croiser Ingrid Bergman au Musée du Prado ; s'assoir sur le même rocher que Charlton Heston face au château de Manzanares ; pénétrer dans le Monastère de Saint-Laurent-de-l'Escurial par la Cour des Carrosses et sentir l'effervescence autour de Sophia Loren... ou prendre un café au bar de l'hôtel Castellana Hilton, où séjournèrent Bette Davis ou Bing Crosby, tout en écoutant le Concerto d'Aranjuez de Miles Davis sur son album Sketches of Spain de 1959, ou croiser Géraldine Chaplin, encore aujourd'hui, dans une quelconque rue de Madrid et céder à l'impulsion de la saluer (et hésiter entre l'appeler Tonya ou Geraldine).

Madrid se prend d'engouement pour le mode de vie américain, pour la modernisation et la rénovation de l'image impulsées par les nouvelles tendances esthétiques venues de l'étranger.

Parfois, Américains et Espagnols se rencontraient dans un tableau des plus fascinants associant acteurs, groupes folkloriques, aristocrates, ministres, diplomates... à l'occasion de fêtes, de réunions ou de manifestations artistiques. Ils formaient alors un groupe bigarré, jamais vu auparavant dans la capitale et difficilement rééditable.

Madrid allait peu à peu devenir un petit Hollywood.


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