Expédition 48°Nord, au cœur d’une autoroute maritime, en attendant la fin de la 2ème étape aux alentours du 10/15 août 2008, à Fort Lauderdale aux États-Unis.

Expédition 48°Nord, au cœur d’une autoroute maritime, en attendant la fin de la 2ème étape aux alentours du 10/15 août 2008, à Fort Lauderdale aux États-Unis.

Reparti le 19 juillet de la Marina Fort Louis à Saint-Martin, Jean Gabriel Chelala a parcouru plus de 500 miles nautiques (927km) en direction de la Floride. Naviguant contre vents et courants, pédalant jour et nuit, il a traversé les îles vierges, contourné Puerto Rico et s’est lancé à l’assaut de la République Dominicaine.

La navigation dans ces eaux est très différente de ce qu’il a connu durant les 65 jours de traversée entre les îles Canaries et Saint-Martin. Le vent ne souffle pas toujours dans la bonne direction, mais aussi l’important trafic qui rappelle au jeune aventurier son passage du détroit de Gibraltar. « Depuis Puerto Rico, je navigue sur un boulevard. Il y a aussi les dizaines d’avions qui éclairent le ciel en permanence. Il ne se passe pas cinq minutes, sans que je ne les aperçoive ou ne les entende passer dans les airs. Sans compter les cargos, les bateaux de pêche, de tourisme, de croisière qui se suivent et se croisent sans arrêt. La nuit dernière, au même moment, deux bateaux de croisière sont passés très près de mon embarcation. L’un à quelques centaines de mètres derrière moi, le second sur ma gauche. La journée, je suis contraint d’éteindre mon détecteur de radar tant il n’arrête pas de sonner et la nuit, je serais incapable de dormir sans la fatigue que j’accumule durant les heures de pédalage ».

L’aventurier pédaleur se retrouve forcé de contourner les obstacles et d’adapter sa navigation au gré des événements et des éléments. « En repartant des îles Vierges, il m’a fallu naviguer toute la nuit pour ne pas dériver vers une zone indiquée comme dangereuse. Puis, en arrivant sur Puerto Rico, j’ai dû rester près de la côte un long moment pour passer entre un périmètre d’entraînement militaire, une zone d’explosifs et le rail de cargos. La navigation de nuit devient mon quotidien et je tente d’adapter mon rythme de sommeil pour me tenir prêt à tout instant. La terre, les bateaux et les zones à éviter se trouvent constamment à proximité et le vent qui ne me mène pas toujours dans la bonne direction, ce  qui ne me facilite pas la tâche. Il y a deux jours, j’ai dû pédaler jusqu’à 23 heures pour ne pas me faire déporter vers la côte dominicaine, puis le vent a tourné, j’ai dû me remettre au travail à 3 heures du matin pour ne pas me retrouver dans le rail des cargos ».

Contrairement aux premières étapes entre le Portugal et Lanzarote, le franco-libanais use de l’expérience acquise au long de ses premières semaines de navigation, il franchit les obstacles les uns après les autres, dans une aisance et une tranquillité étonnante. « J’évite de penser à la ligne d’arrivée et me concentre sur chaque étape. J’avance en tentant de gagner de petites victoires. De cette manière, je réussis à garder le contrôle de mes forces et je prends à contre-pied les moments de fatigue et de découragement. Lorsque mon détecteur de radars sonne, il me faut désormais peu de temps pour comprendre la trajectoire des bateaux. Ces rencontres sont devenues familières et je finis même par les apprécier » confie l’aventurier Chelala.

Attirés par la forme étrange de son esquif, le jeune breton d’adoption rencontre régulièrement d’autres navigateurs qui, viennent s’approcher pour discuter. Ainsi, un bateau de police l’a interpellé en pleine nuit pour un contrôle d’identité. « Je n’avais qu’une certitude, qu’il n’était pas venu m’arrêter pour un excès de vitesse ou transport de produits illicites ! » plaisante le navigateur. « En tout état de cause, j’apprécie de rencontrer des gens, même si finalement, je me rends compte que le calme de l’Atlantique me manque, je découvre la navigation dans les Antilles, une navigation pleine de vie ».

600 miles nautiques (1.112km) séparent encore Phileas Fogg Junior de l’arrivée. Si les courants et les vents se maintiennent, Jean-Gabriel peut espérer finir sa grande traversée de l’Atlantique entreprise depuis Lagos au sud du Portugal, entre le 10 et le 15 août à Fort Lauderdale, à quelques kilomètres au nord de Miami.

Le livre d'or de l'expédition 48°Nord de nouveau accessible

Après quelques problèmes d’accès depuis le 15 juillet, le livre d’or sur l’expédition 48°Nord est de nouveau accessible. Les internautes peuvent de nouveau laisser des messages d’encouragements, de félicitations, des conseils, … à Jean Gabriel.

L’expédition 48°Nord, 30.000km à parcourir à vélo et en cyclomer.

13 janvier 2008 : départ de Paris
7 février 2008 : arrivée à Lagos au sud du Portugal après avoir parcouru près de 2.200kms à vélo
7 mars 2008 : départ de Sagres (Portugal) en cyclomer en direction de Jacksonville (Etats-Unis) 4.000 miles nautiques (6.500km) à parcourir
21 mars 2008 : escale technique à Safi (Maroc) suite à des problèmes de communications satellites (430 miles nautiques parcourus)
12 avril 2008 : nouveau départ de Safi (Maroc) en cyclomer
21 avril 2008 : escale technique à Punta Mujeres (Iles Canaries) à cause du safran arraché (300 miles nautiques parcourus)
27 avril 2008 : nouveau départ des îles Canaries en cyclomer
2 juillet 2008 : escale à Oyster Pond sur l'ïle de Saint-Martin aux Antilles (3.000 miles nautiques parcourus (5.800km)) et record du monde de la traversée de l'Atlantique en 65 jours entre les îles Canaries et l’île de Saint-Martin
19 juillet 2008 : départ de Marigot (île de Saint-Martin) en cyclomer (1.100 miles nautiques à parcourir pour rejoindre la Floride).
Arrivé en Floride aux Etats-Unis, Jean Gabriel devra remonter sur son vélo jusqu’en Alaska (8.000km), puis en fonction de la saison, ce sera la traversée du Pacifique en direction de la Sibérie (2.200 miles nautiques soit 3.500km) et une dernière étape à vélo (10.000km) le ramènera dans la capitale française.