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le grave... et le pire ! ( Victor Hugo )

Par Jmlire

le grave... et le pire !  ( Victor Hugo )

"À la Convention l'intempérance de langage était de droit. Les menaces volaient et se croisaient dans la discussion comme les flammèches dans l'incendie.

- PÉTION : Robespierre, venez au fait.

- ROBESPIERRE : Le fait, c'est vous, Pétion, j'y viendrai, et vous le verrez.

- MARAT : Le jour où Marat mourra, il n'y aura plus de Paris, et le jour où Paris périra, il n'y aura plus de République...

Un jour, ... Robespierre prend la parole et parle deux heures, regardant Danton, tantôt fixement, ce qui était grave, tantôt obliquement, ce qui était pire. Il foudroie à bout portant. Il termine par une explosion indignée, pleine de mots funèbres :

- On connaît les intrigants, on connaît les corrupteurs et les corrompus, on connaît les traîtres ; ils sont dans cette assemblée. Ils nous entendent ; nous les voyons et nous ne les quittons pas des yeux. Qu'ils regardent au-dessus de leur tête, et ils y verront le glaive de la loi ; qu'ils regardent dans leur conscience, et ils y verront leur infamie. Qu'ils prennent garde à eux. - Et quand Robespierre a fini, Danton, la face au plafond, les yeux à demi fermés, un bras pendant par-dessus le dossier de son banc, se renverse en arrière, et on l'entend fredonner :

Victor Hugo, extrait de " Quatre-vingt-treize ", 1874. Du même auteur, dans Le Lecturamak :

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