Magazine Auto/moto

Essai de l’Alpine A110 S : la pistarde pour tous les jours

Publié le 04 novembre 2021 par Caroom Guide Auto @Caroom_fr

L'Alpine A110 S est la plus perforante de la gamme. Mais est-elle toujours aussi fun ? Découvrez notre essai auto complet pour le savoir.

Depuis son grand retour sur le marché en 2017, l'Alpine A110 s'est attirée la sympathie de toute la presse spécialisée, comme des passionnés, qui ont multiplié les critiques dithyrambiques à son sujet. À vrai dire, il est à l'heure actuelle difficile de trouver une voiture qui fait tant l'unanimité que la sportive tricolore, qui semble cumuler tout ce qui se fait de mieux aujourd'hui sur le segment. D'abord, elle est française, elle affiche un style réussi, délicieusement néo-rétro et surtout, elle distille de vraies sensations, sans pour autant faire dans la débauche. Bref, sur le papier, l'Alpine A110 a vraiment tout bon. Revenu après plus de vingt ans d'absence, le coupé dieppois a rapidement retrouvé son public, avec une édition spéciale de lancement qui s'était alors vendue en quelques jours seulement. Plus tard, ce fut donc au tour des versions Pure et Légende de faire leur arrivée, constituant alors la gamme permanente de la sportive. Si la première fait la part belle aux performances, la seconde est quant à elle plutôt typée GT et profite d'un peu plus de confort. Mais très rapidement, les rumeurs ont enflé sur une version encore plus performante.

Jusqu'à l'été 2019, date à laquelle Alpine dévoile officiellement sa nouvelle A110 S sur le circuit Bugatti, à l'occasion des 24 Heures du Mans. Au programme, une quarantaine de chevaux supplémentaires, grâce notamment à une suralimentation revue, tandis que le couple reste quant à lui inchangé. Mais la sportive dieppoise profite également de cette nouvelle déclinaison pour s'offrir un look plus agressif encore, ainsi que des réglages des trains roulants modifiés. Le tout dans le but de profiter d'une efficacité accrue. Mais la berlinette se refuse toujours à passer la barre des 300 chevaux, peut-être en attendant une prochaine version plus performante encore, qui marquerait alors la fin de sa carrière dans quelques années. En effet, vous n'êtes pas sans savoir que la marque va passer au tout-électrique d'ici à 2024, avec trois modèles, une citadine, un SUV ainsi qu'un coupé sportif. Mais nul doute que les 292 chevaux de la version S devraient largement suffire à prendre du plaisir à son volant, alors que la déclinaison standard affiche quant à elle " seulement " 252 équidés.

Mais avant de parler de l'avenir de la marque et d'électrification, profitons encore un peu de ce qu'Alpine a à nous offrir, avec cette A110 S très prometteuse sur le papier. Nous avons donc eu la chance de prendre son volant pour quelques jours, afin de prendre toute la mesure de ses performances.

Extérieur et design de l'Alpine A110 S

Au premier regard, il peut sembler difficile de faire la différence entre une Alpine A110 S et la version standard. En effet, la firme normande n'a pas souhaité offrir un style trop ostentatoire à la sportive, au contraire de certains autres constructeurs, qui multiplient les éléments stylistiques et kits en tout genre, au risque de trop en faire. Pas de ça chez Alpine donc, qui a souhaité conserver les lignes douces et épurées de la sportive originelle. Et ça fonctionne plutôt bien, d'autant plus que son look était déjà très réussi, et ce quelle que soit la déclinaison choisie. Les designers en charge du projet ont en effet réussi à offrir des traits modernes à la berlinette, tout en rendant un vibrant hommage à la version originelle, avec ses lignes tout en courbes et ses quatre petits feux ronds à l'avant. Néanmoins, cette Alpine A110 S n'est pas vraiment une copie conforme des variantes Pure et Légende, puisqu'elle se distingue de ces dernières par quelques éléments esthétiques bien spécifiques. Parmi eux, citons entre autres les étriers de freins orange, une teinte qui change de l'habituel rouge des autres modèles sportifs du marché.

Le reste de l'auto change de son côté assez peu, alors qu'aucun kit spécifique n'a été ajouté, pas même un petit aileron ou une lame avant. Les plus observateurs remarqueront toutefois que la hauteur de caisse a quant à elle été rabaissée de quatre millimètres, ce qui devrait notamment profiter au comportement routier, plus qu'à l'esthétique. Les connaisseurs remarqueront également les pneus spécifiques à cette version, plus larges de 10 millimètres, au profit là encore de la tenue de route. Vous serez sans doute d'accord avec nous pour dire que cette Alpine A110 S reste très séduisante sous tous les angles, avec une partie arrière également très réussie. On apprécie notamment le toit incliné, qui guide le regard vers une poupe très épurée, qui ne manque néanmoins pas de caractère, avec sa signature lumineuse caractéristique. Sans parler de son diffuseur, qui intègre une seule sortie d'échappement au milieu. L'ensemble est donc très harmonieux, affichant une sportivité assumée sans jamais tomber dans le too much. Alors qu'elle commence tout doucement à prendre de l'âge, la berlinette ne semble pas subir le passage du temps, grâce à son style intemporel.

Poste de conduite et habitabilité de l'Alpine A110 S

Si vous avez déjà eu la chance de vous asseoir à bord d'une Alpine A110, vous ne serez pas franchement dépaysé une fois à bord de cette déclinaison S, qui reste quasiment identique à la version standard. En effet, le poste de conduite est inchangé, avec une présentation toujours très épurée et tournée vers le conducteur, sans aucun artifice. Cependant, quelques éléments spécifiques et petits détails permettent de faire la différence entre cette variante radicale et la sportive standard. Parmi eux, les surpiqûres orange, que l'on retrouve sur les sièges ainsi que la planche de bord et qui remplacent alors les détails bleus de l'A110 classique. Une couleur pour le moins originale, que l'on retrouve également sur le point milieu du volant, et qui change de l'habituel rouge. Le reste demeure quant à lui assez austère, et surtout plus typé sport que la version Légende, adoptant plutôt l'esprit GT. Les sièges sport habillés de cuir laissent alors place à des baquets Sabelt à dossier fixe, livrés de série et offrant un excellent maintien latéral. L'intérieur est quant à lui plus dépouillé, avec la suppression de la sellerie sur les contre-portes.

Le reste ne change pas du tout par rapport à la version standard, et l'on retrouve notamment l'écran tactile de 7 pouces, au design toujours un peu daté, notamment du côté de la navigation GPS. À noter qu'il n'est toujours pas compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, ce qui peut rapidement s'avérer gênant, notamment lors des longs trajets, même si cette déclinaison de la sportive est surtout conçue pour un usage sur piste. Dommage, d'autant plus que l'auto n'est quand même pas donnée... Les amateurs de circuit apprécieront néanmoins le système Alpine Telemetrics, qui donne de précieuses informations sur la puissance, le couple ou encore la température du moteur, entre autres. Certes, ce n'est pas forcément indispensable au quotidien, mais cette fonction est cohérente avec la philosophie de l'auto. Le combiné numérique adopte quant à lui un affichage raffiné, qui change alors selon le mode de conduite choisi. On reprochera en revanche le manque de rangements de la berlinette, qui fait notamment l'impasse sur les bacs de portes. Deux coffres sont disponibles pour le conducteur et son passager, l'un de 100 litres à l'avant et l'autre de 96 litres situé à l'arrière.

Que vaut l'Alpine A110 S sur la route ? Essai en conduite

En développant cette nouvelle A110 S, Alpine n'a pas souhaité modifier la recette originelle, qui fonctionnait déjà très bien avec les versions Pure et Légende. Cela ne l'a cependant pas empêché de l'améliorer, afin de proposer une sportive encore plus radicale, moins typée confort, mais plutôt conçue pour un usage sur piste. Cela passe donc par pas mal d'améliorations techniques, notamment du côté des trains roulants et des suspensions, raffermies de 50 % par rapport à la version standard, alors que la barre antiroulis est quant à elle plus raide de 100 %. Autant dire que la sportive n'est pas vraiment là pour faire de la figuration, et qu'elle se sentira sans doute encore plus à l'aise sur piste et sur les routes montagneuses que l'Alpine A110 Légende. Deux terrains de prédilection pour la berlinette, à condition toutefois de ne pas être trop douillet tout de même. Car la sportive n'a pas vocation à chouchouter ses passagers, même si les sièges restent relativement confortables malgré tout. Malgré un typage plus ferme que sur le reste de la gamme, l'amortissement de l'A110 S n'est pas caricatural non plus, car ne l'oublions pas, il ne s'agit pas ici d'en faire une véritable supercar, mais plutôt une sportive affirmée et efficace.

Bien plus efficace que l'A110 classique, cette version conserve en revanche son moteur, qui n'est autre que le quatre cylindres 1,8 litre turbocompressé, dont la puissance passe néanmoins de 252 à 292 chevaux. Un net gain qui ne se ressent en vérité pas tant que cela à la conduite, alors que le couple maximal est toujours plafonné à 320 Nm, tout en étant désormais disponible jusqu'à 6 400 tr/min, contre 5 000 sur les versions Pure et Légende. De quoi améliorer le dynamisme de la sportive ainsi que les reprises, tout en faisant attention au sous-virage, bien plus présent sur cette version S. C'est d'ailleurs particulièrement le cas sur les routes cabossées, où il peut être facile de perdre le contrôle si l'on ne tient pas fermement le volant. Sur un sol très lisse en revanche, la sportive se comporte de manière tout à fait exemplaire, avec des suspensions bien plus fermes, mais offrant toujours un bon compromis, sans pour autant pouvoir parler de vrai confort. En effet, si vous cherchez une voiture vraiment confortable et plus polyvalente, il vaudra alors mieux opter pour une A110 Légende, qui fera sans doute plus de bien à votre dos.

Très agile, que ce soit dans les virages serrés où dans les courbes plus larges, notre Alpine A110 S se révèle très saine, et ce malgré son architecture propulsion. Attention cependant si vous souhaitez adopter une conduite sportive sur des routes plus humides, car les pneus Michelin Pilot Sport 4 manquent parfois un peu de grip, notamment lors des démarrages rapides, même lorsque l'ESP est activé. Sur le sec en revanche, cette monte de 18 pouces se montre très convaincante, tout comme le châssis, qui permet alors au coupé dieppois de passer chaque virage avec une facilité déconcertante. Avec un poids affiché à seulement 1 123 kg sur la balance, normal que la sportive affiche une belle agilité, bien que l'on puisse cependant regretter sa direction trop floue, ne permettant pas de savoir avec précision où l'on place ses roues. Si le comportement de cette Alpine A110 S est donc très rigoureux dans l'ensemble, cela n'empêche pas la berlinette de rester très fun et joueuse, avec un train arrière qui devient mobile lorsque l'on le souhaite, d'un simple petit coup d'accélérateur bien placé. Cela n'aurait peut-être pas été le cas si elle avait été équipée d'un différentiel, qui aurait néanmoins pu améliorer encore un peu plus le comportement général.

De son côté, le freinage se montre très mordant, bien qu'il manque quelque peu d'endurance, alors qu'ils ont tendance à se mettre rapidement à chauffer s'ils sont trop sollicités. Si la boîte mécanique robotisée à double embrayage est tout à fait satisfaisante globalement, gagnant alors en réactivité en mode Sport, l'usage des palettes au volant est cependant hautement recommandé, afin de profiter de sensations accrues et d'une efficacité optimale. L'occasion également de profiter du son de l'échappement à clapets actifs, très agréable, mais que l'on aurait aimé encore un peu plus agressif sur notre version d'essai plus radicale. Sur autoroute, cette Alpine A110 S est également convaincante, malgré quelques bruits de roulement que l'on doit aux pneus élargis. Plutôt confortable, le coupé pâtit cependant d'une importante et surprenante prise au vent. En revanche, nous avons été agréablement surpris par la consommation, affichée à 8,3 l/100 km en moyenne, sur un parcours sinueux ne favorisant pas vraiment l'éco-conduite.

Notes et avis sur l'essai de l'Alpine A110 S

Bilan de notre essai de l'Alpine A110 S

Plus efficace et rigoureuse que la version classique, cette Alpine A110 S n'en reste pas moins amusante, alors qu'elle conserve un comportement très joueur. Saine et agile dans tous les types de virages, la sportive dieppoise possède un vrai caractère sans pour autant tomber dans la radicalité. Bien sûr, elle se veut moins polyvalente qu'une Légende, qui est quant à elle plus adaptée aux longs voyages, notre modèle d'essai étant plutôt fait pour la piste. Ses suspensions bien calibrées lui permettent néanmoins d'être conduite sur la route, à condition de privilégier le macadam bien lisse. Si le comportement est quasiment exemplaire, on reprochera cependant le manque cruel de praticité, alors qu'elle n'est pas équipée de boîte à gants ni de bacs de portières. Dommage, car dans l'ensemble, cette auto se montre très satisfaisante, malgré quelques petons détails décevants.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Caroom Guide Auto 2 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines