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Mois d'août : "Un grand signe apparut dans le ciel" - Le Signe (1)

Publié le 04 août 2008 par Hermas
Mois d'août : Peinture italienne Date : vers 1627 Guido Reni (Le Guide) Le mois d’août a son point culminant le jour du 15 août, Solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. La liturgie de cette Fête a retenu significativement comme Chant d’Entrée de la Messe en la forme extraordinaire, le passage de l’Apocalypse de saint Jean qui nous présente un grand SIGNE (chapitre 12, 1) : « Signum magnum apparuit in cælo : mulier amicta sole, et luna sub pedibus ejus, et in capite ejus corona stellarum duodecim » « Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ». Le destinataire de ces Révélations, et de cette Vision, n’est autre que saint Jean, alors exilé à Patmos. Saint Jean, l’Apôtre que Jésus aimait, l’auteur de l’Evangile qui porte son nom et qu’il écrivit ensuite. Deux mots doivent retenir notre attention, car ils portent en quelque sorte sa "signature" : « SIGNUM » (« SIGNE »), et « MULIER » (« FEMME »), qui lui sont propres. LE SIGNE Saint Jean n’utilise jamais le mot « miracle » pour désigner les oeuvres de Jésus, mais le mot « signe » qui revient à plusieurs reprises dans son Evangile. On attendait précisément du Messie qu’il renouvelât les prodiges de Moïse. Jésus accomplit donc des « signes », des « gestes », des « actions », pour inciter les hommes à croire en sa Mission divine. •   Hoc fecit initium signorum Jesus in Cana Galilææ ; et manifestavit gloriam suam, et crediderunt in eum discipuli ejus. •   Jean 2, 11 : Noces de Cana : « tel fut le premier des signes de Jésus... •   Cum autem esset Jerosolymis in Pascha in die festo, multi crediderunt in nomine ejus, videntes signa ejus, quæ faciebat. •   Jean 2, 23 : « beaucoup crurent en son Nom à cause des signes qu’il faisait ». •   (...) nemo enim potest hæc signa facere, quæ tu facis, nisi fuerit Deus cum eo. •   Jean 3, 2 : Entretien avec Nicodème : « Personne ne peut faire les signes que tu fais ». •   (...) quæritis me non quia vidistis signa, sed quia manducastis ex panibus et saturati estis. •   Jean 6, 26 : Discours du Pain de vie : « Vous me cherchez non pas parce que vous avez vu des signes ». •   Quod ergo tu facis signum...? •   Jean 6, 30 : « Quel signe fais-tu donc... » •   Christus cum venerit, numquid plura signa faciet quam quæ hic facit ? •    « Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de signes que n’en a fait celui-ci ? » (Jean 7, 31) •   Quomodo potest homo peccator hæc signa facere ? •   Jean 9, 16a : la guérison de l’aveugle né : « Comment un homme pécheur peut-il faire de tels signes ? » •   Cum autem tanta signa fecisset coram eis, non credebant in eum ; •   « Bien qu’il eût fait tant de signes devant eux, ils ne croyaient pas en lui » (Jean 12, 37). Mais saint Jean réserve le mot « Signe » à deux « miracles » seulement de Jésus, tous deux réalisés à Cana de Galilée. •   Hoc fecit initium signorum Jesus in Cana Galilææ •   Jean 2 11 : « le premier des Signes », à Cana •   Hoc iterum secundum signum fecit Jesus, cum venisset a Judæa in Galilæam. •   Jean 4, 54 : « Ce nouveau signe, le second, Jésus le fit à son retour de Judée en Galilée, à Cana (cf verset 46) : guérison du fils d’un fonctionnaire royal) Et de plus, il faut le noter, il n’a retenu que sept « miracles » de Jésus, le chiffre 7 étant aussi et ainsi une clef de lecture de son Evangile. Saint Jean nous présente en effet les sept premiers jours du ministère de Jésus, la première semaine, qui se termine précisément à Cana de Galilée, où il parle de SIGNE, de l’HEURE qui n’est pas encore venue, de la FEMME, et les sept derniers jours de Jésus, sa dernière semaine, qui se termine au Golgotha, quand  l’HEURE est arrivée, et où la FEMME est présente au pied de la Croix, au moment où se réalise le SIGNE de Cana. Le premier des SIGNES prend ainsi une place privilégiée dans l’Evangile de saint Jean. Un signe, dans le langage courant, indique une réalité que l’on ne peut apercevoir, voir, distinguer, discerner, deviner, ou même supposer et comprendre. Un miracle est une chose que les « spectateurs », les témoins peuvent constater immédiatement, sans nécessairement en percevoir la signification et sans nécessairement croire en la personne qui les accomplit, en une mission qu’il aurait reçue. La signification peut rester cachée tant qu’elle n’est pas révélée, et il n’est pas donné à tous de la découvrir, et d’y adhérer, et il n’est pas prouvé que ce « miracle » vienne de Dieu : ce peut être un « prodige », dont l’auteur serait le « Malin ». Saint Jean utilise, pour la première fois, la parole « SIGNE », dans l’Apocalypse, au chapitre 12°, verset 1 : « UN SIGNE grandiose apparut au Ciel : une FEMME ». Et, à la différence de ce qu’il fera dans l’Evangile, il donne une indication : le SIGNE EST UNE FEMME. Le SIGNE est mis en rapport avec une FEMME, sans qu’il indique QUI EST CETTE FEMME. Mais les deux termes sont associés. Tout comme on les trouve associés lors des Noces de Cana (Jean, 2 pss). (à suivre) Mgr Jacques MASSON

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