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La ruralité dans les contributions socialistes (2)

Publié le 03 août 2008 par Lozsoc

La ruralité dans les contributions socialistes (2)

août 3rd, 2008 Posted in Congrès du PS, Vie du PS

Voici la deuxième et dernière partie de notre lecture des contributions socialistes en ce qui concerne les zones rurales.

11. Et si le Parti restait socialiste ? - Jacques Fleury

Extrait : nada

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 0 entrée

Appréciation : la question est bonne et on remercie l’auteur de l’avoir posée. Et ce dernier de préciser : « Ce texte court n’entend pas être un programme ni même un projet. Ce texte appelle à refuser la défaite idéologique, à refuser l’abdication des socialistes devant l’idéologie libérale et capitaliste ». Tout est dit. C’est donc une dissertation de philosophie politique.


12. Brèves de campagne - Marylise Lebranchu

Extrait

« Au-delà de la seule question des services publics, l’UMP démolit depuis 2004 la structure territoriale de notre pays. Elle concentre les crédits publics sur ceux qui ont déjà les moyens financiers et humains de répondre à ses « appels à projet » - pôles de compétitivité, pôles d’excellence rurale, opération campus… - véritables mises en concurrence des territoires. L’UMP accentue les déséquilibres territoriaux au lieu de les réduire. Il faut dénoncer l’idéologie selon laquelle pour être compétitif il faut être inéquitable. C’est la pensée de l’aménagement du territoire, portée par Eugène Claudius-Petit au début des années 1950 qui a permis à la France de répartir sur tout son territoire les richesses des Trente glorieuses. C’est cette vision qui permet aujourd’hui à la France d’être compétitive ! L’aéronautique à Toulouse, l’informatique à Sophia-Antipolis, la chimie à Lyon, les télécommunications à Lannion, Citroën à Rennes, le CEA à Grenoble… ce sont des décisions d’aménagement du territoire. Cette déconcentration, audacieuse, n’a pas amoindri nos capacités d’innovation. C’est aujourd’hui ce qui fait la richesse de notre territoire. »

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 2 entrées (dont 1 vient d’une citation de Sarkozy, raison pour laquelle on n’a pas cité l’extrait).

Appréciation : la contribution est intéressante, notamment son analyse de l’aménagement du territoire et de la décentralisation. On ne partage pas la critique des pôles d’excellence rurale. S’agit-il, comme il est écrit, de prôner une concurrence entre les territoires ou plutôt de parvenir à compenser les déséquilibres structurels ? La revitalisation des zones rurales, lesquelles souffrent de désertification, suppose des cadres juridiques et fiscaux adaptés. On n’attire pas les entreprises, et donc l’emploi, avec de grands principes. Il faut qu’il y ait des mécanismes (fiscaux) incitatifs qui puissent répondre, très précisément, aux besoins locaux. On n’est pas sûr non plus que la spécialisation des compétences des communautés de communes pour l’aménagement urbain ou pour la gestion des réseaux (eau, déchets, transports urbains, voirie) soit une bonne chose. Même si la mesure risque d’être impopulaire, il conviendrait de privilégier la fusion de communes plutôt que des communautés de communes qui créent un échelon administratif supplémentaire (mais qui dit des communes en moins, dit des mandats en moins). La contribution contient en outre un beau plaidoyer en faveur de la laïcité.


13. Reconstruire à gauche - Laurent Fabius

Extrait : nada

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 0 entrée.

Appréciation : comme souvent, lorsque la recherche par les mots clefs s’est révélée infructueuse, on a élargi à des domaines voisins tels que « territoire(s) » ou «aménagement». La contribution offre quelques passages intéressants sur l’aménagement du territoire, sur la solidarité entre les territoires riches et les territoires pauvres, et des réformes pour aider ceux d’entre eux qui ont subi d’importantes délocalisations d’entreprises. La contribution préconise aussi une réforme ambitieuse de la fiscalité locale notamment, sans autre forme de précision (la conjugaison des verbes au futur – «Nous instaurerons», «nous assurerons», «les mesures incitatives seront prises» – . donne quelques fois des accents incantatoires au texte). On retrouve finalement les thématiques classiques (santé, éducation, sécurité, etc.), mais pas de développements spécifiques aux zones rurales. L’ensemble est finalement sans surprise et manque singulièrement de souffle.


14. Changer ! - Marie-Noëlle Lienemann

Extrait : nada

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 0 entrée.

Appréciation : comme souvent, lorsque la recherche par les mots clefs s’est révélée infructueuse, on a élargi à des domaines voisins tels que « territoire(s) » ou «aménagement». A part une dénonciation du libéralisme qui prône la mise en concurrence des territoires, on n’a pas trouvé de développements circonstanciés sur l’aménagement du territoire (le terme n’apparaît pas une seule fois). La contribution est une collection de vœux pieux et de clichés. L’impératif « changer ! » qui constitue le titre de la contribution est assez savoureux. Il faudrait juste que Marie-Noëlle Lienemann consente à se l’appliquer. Mais ça relève de l’utopie.


15. D’abord, redistribuer les richesses - Gérard Filoche

Extrait : nada

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 0 entrée.

Appréciation : les zones rurales sont oubliées, même s’il y a des allusions à la politique agricole. L’aménagement du territoire est réduit à la portion congrue. La contribution rappelle que « l’État et les collectivités territoriales ont la mission d’aménagement et de développement des territoires, de façon cohérente, y compris en pesant sur les grands choix productifs et en encadrant toutes les activités sociales pour faire respecter les droits démocratiques. » Ca ne mange pas de pain et ça peut constituer une bonne introduction pour une dissertation de concours.


16. Pour un socialisme écologique - Géraud Guibert / Christophe Caresche

Extrait

« [La crise énergétique] conduit au renforcement des inégalités non seulement entre les différentes régions du monde mais aussi à l’intérieur de tous les pays. Elle aura notamment pour conséquences d’accroître les inégalités de revenus ou de pénaliser ceux qui habitent en zone rurale et en grande banlieue et ne peuvent réduire l’utilisation de leurs véhicules ou ceux qui ne peuvent pas prendre en charge l’amélioration de l’isolation thermique de leur logement

[…]

le développement accéléré d’infrastructures de transports plus propres, que ce soit en ville (tramway), en zone périurbaine et rurale (aide au transport partagé), pour les grandes distances (TGV et transports ferrés régionaux) et pour le fret (lignes ferroviaires dédiées, sortie de la logique actuelle du tout-camion, développement du transport maritime et fluvial) ;

[…]

consacrer des moyens supplémentaires aux services publics dans les secteurs géographiques en difficulté, en particulier dans certains quartiers urbains et certaines zones rurales. »

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 3 entrées.

Appréciation : les zones rurales sont mentionnées. Les répercussions de la crise énergétique sont pertinents. La contribution fait écho aux préoccupations des Lozériens qui sont très dépendants de la voiture en raison de la physionomie du département et qui voient avec inquiétude la flambée du prix des carburants. Les transports en commun sont inexistants (sauf à Mende). Le rappel de l’importance des services publics en zone rurale est également fondamental même si les contributeurs, hélas, ne vont guère au-delà du constat. Cette contribution développe des thèmes classiques, pour ne pas dire orthodoxes, de l’écologie politique (pavlovienne ? N’est-ce pas Caresche?). En ce qui concerne l’aménagement du territoire, la contribution paraît faible, voire décevante.


17. Urgence sociale - Pierre Larrouturou

Extrait : nada

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 0 entrée.

Appréciation : contribution originale au style incisif et aux démonstrations percutantes (ex: sur la réduction du temps de travail). Son champ de préoccupation principal est l’économie sociale. Elle contient une analyse du marché du travail très intéressante. Même si cette contribution ne consacre pas de développements aux zones rurales et à l’aménagement du territoire (c’est quand même grosse une lacune), il n’en demeure pas moins qu’elle a le mérite de poser les problèmes sous un angle européen et international. Les solutions qu’elle préconise impliquent un engagement européen et international fort. Par exemple, pour mettre en œuvre un système de péréquation entre territoires, les contributeurs défendent l’idée d’un impôt européen sur les bénéfices. L’idée mériterait d’être davantage creusée.


18. Réinventer la gauche - Jean-Luc Mélenchon

Extrait : nada

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 0 entrée.

Appréciation : comme souvent, lorsque la recherche par les mots clefs s’est révélée infructueuse, on a élargi à des domaines voisins tels que « territoire(s) » ou «aménagement». Peine perdue. Tous les clichés de la radicalité de gauche y sont exprimés avec un ton catastrophiste. C’est bien du Méluche, de la première à la dernière ligne. C’est à se demander pour quelles raisons il n’a pas présenté une contribution commune avec Marie-Noëlle Lienemann. Question d’ego sans doute. Par conséquent, si le PS veut se groupusculiser et effrayer le citoyen, Méluche nous montre la voie.


19. Debout la gauche ! - Marc Dolez

Extrait : nada

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 0 entrée.

Appréciation : comme souvent, lorsque la recherche par les mots clefs s’est révélée infructueuse, on a élargi à des domaines voisins tels que « territoire(s) » ou «aménagement». C’est pire que se retrouver au milieu du Causse Méjean en pleine nuit. Rien. Pas une seule allusion aux problématiques qui nous intéressent. Le désert. On voudra bien noter cependant que la contribution est une adresse aux militants pour vanter les mérites de « l’authenticité socialiste ». Il n’empêche qu’on y retrouve toute la radicalité de l’extrême gauche du PS. Autrement dit, du Méluche en version ch’ti, avec au bout l’impasse politique.


20. Reconquêtes - Henri Emmanuelli / Benoît Hamon

Extrait : nada

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 0 entrée.

Appréciation : comme souvent, lorsque la recherche par les mots clefs s’est révélée infructueuse, on a élargi à des domaines voisins tels que « territoire(s) » ou «aménagement». On a trouvé cette position de principe sympathique : « Les socialistes doivent réaffirmer avec force que la puissance publique est souvent la seule à pouvoir assurer, durablement, égalité d’accès, péréquation tarifaire, continuité du service, aménagement du territoire et investissements stratégiques à long terme -non immédiatement rentables-, bref de garantir l’intérêt général. » Il est difficile de ne pas être d’accord avec cette position de principe. Le problème est qu’il ne s’agit que d’une position de principe. On retrouve des développements classiques sur l’importance du rôle des services publics, sur les énergies renouvelables. La création d’un service public local de l’eau est intéressante. Cependant, il ne figure dans cette contribution aucun développement spécifiquement consacré aux zones rurales de notre pays et aux moyens à mettre en œuvre pour assurer une meilleure cohésion entre les différents territoires. C’est dommage. Le reste de la contribution est sans surprise, voire faible.


21. Unité et refondation (s) ! - Frédéric Léveillé

Extrait : nada

« Rural », « ruraux », « ruralité » : 0 entrée.

Appréciation : comme souvent, lorsque la recherche par les mots clefs s’est révélée infructueuse, on a élargi à des domaines voisins tels que « territoire(s) » ou «aménagement». Le résultat est plutôt maigre. On retrouve quelques passages sur la nécessité de maintenir des services publics sur l’ensemble du territoire. Mais rien sur les zones rurales et l’aménagement du territoire. On a noté ce passage : « Remarquons avec ironie que nous qui nous battons contre l’anomalie démocratique que représente le Sénat, nous venons de le reconstituer au sein de notre Parti avec le conseil des territoires ! S’il s’agit de donner plus de cohérence à nos actions locales pourquoi pas, s’il s’agit de conforter la primauté des élus dans un parti où ils sont déjà dominants, c’est plus discutable. Sauf à considérer que l’orientation socialiste n’est que la résultante des politiques locales là où au contraire, c’est l’orientation politique qui doit se déployer partout où les socialistes exercent le pouvoir ou souhaitent l’exercer. » Une autre façon, en somme, de poser le dilemme de la poule et de l’œuf.


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