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Bernard Tapie, retour synthétique sur une affaire troublante

Publié le 04 août 2008 par Juan

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Crédit photo: TheTruthAboutMortgage.com / Flickr

1. Bernard Tapie a été ministre de la Ville (sous Mitterrand), patron de l'Olympique de Marseille et des Radicaux de gauche, d'Adidas, golden-boy, tête de liste aux élections européennes. En 1990, Tapie rachète Adidas qu'il revend en 1992, avant de faire faillite en 1994. Tapie "mouille" le Crédit Lyonnais en déclarant qu'il est en fait l'actionnaire occulte d'Adidas.
2. En 1995, le scandale du Crédit Lyonnais éclate. Tapie réclame au CL les 229 millions de plus-value dégagés lors de la cession d'Adidas par le CL à Robert-Louis Dreyfus.. L'affaire dure 13 ans.
3. En 2007, Tapie se déclare en faveur du candidat Sarkozy lors de l'élection présidentielle.
4. Le 21 juillet, 9 radicaux de gauche votent en faveur de la réforme institutionnelle voulue par Nicolas Sarkozy.
5. Le 11 juillet dernier, un tribunal arbitral donne gain de cause à l'ancien homme d'affaires. Il devrait toucher a minima quelques 20 millions d'euros, le solde des 400 millions d'euros prévus étant dédié aux remboursements des créanciers (162 millions de dettes, majorées de 30 à 40 millions d'intérêts, 32 millions de dettes fiscales et une centaine de millions d'intérêts).

L'affaire Tapie est classée. Bernard Tapie empochera quelque 400 millions d'euros, intérêts compris, dont 45 millions pour le préjudice moral, en dédommagement de la vente d'Adidas par le Crédit lyonnais en 1994. Même si, une fois ses différentes dettes payées, il ne lui reste qu'une vingtaine de millions, l'homme d'affaires a gagné la partie.

6. Son opposant de l'époque, Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais et désormais soutien de François Bayrou, s'étonne de ne pas avoir été entendu par le collège d'arbitres.
7. Le ministère de l'Economie a demandé au CDR, l'établissement public qui gère le passif du Crédit Lyonnais, d'abandonner sa plainte au profit d'une procédure arbitrale. Pour Bercy, il fallait arrêter cette affaire qui a déjà coûter 10 millions d'euros de frais d'avocat... Sans surprise, l'Etat n'a pas demandé l'annulation de la sentence du tribunal arbitral lundi 28 juillet.
8. Tapie devrait partir s'installer en Suisse. Lundi 28 juillet, il s'est engagé "à rendre public le montant net" lui revenant et qu'il situe, pour sa part, "dans la fourchette de 20 à 40 millions d'euros".
In fine, l'État devra acquitter quelque 240 millions d'indemnités, 45 millions pour le préjudice moral, et une centaine de millions au titre des d'intérêts. Soit environ la moitié des économies générées par les franchises médicales.
Lire aussi un résumé de l'affaire Tapie-adidas-Crédit Lyonnais.

Lagarde soutient sa thèse [news] 280708
par peanutsie


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