2022 : Année Molière

Il y a précisément 400 ans en janvier 1622, naissait Jean Baptiste Poquelin plus connu sous le nom de Molière. 2022 sera donc l’année Molière. Mais plutôt que d’évoquer la venue au monde de cet homme de théâtre, j’ai décidé de vous parler du dernier acte de sa vie ; à savoir sa mort !

Nous sommes le 17 février 1673. La Troupe du Roy est en train de donner la quatrième représentation du Malade imaginaire. Molière y interprète le rôle d’Argan. Mais il est bien malade et fatigué. Malgré sa fluxion de poitrine qui le fait souffrir et l’épuise, il décide de ne pas annuler le spectacle.

L’exercice est difficile pour Molière. Au bord du malaise, il sera surpris, plusieurs fois par  des convulsions ce qui n’est pas sans échapper aux spectateurs. Mais il réussit cependant, aux prix de grands efforts, à bout de souffle,  à déclamer la pièce et ses nombreuses tirades jusqu’au dernier vers. Lorsque le rideau tombe, Molière s’en retourne dans les loges, transi de froid, alors qu’il s’est déjà couvert de sa robe de chambre.  Son état inquiète, la troupe qui s’affaire autour de lui, décide de le faire raccompagner chez lui par des porteurs.  On tente de lui faire avaler un bouillon qu’il refuse au profit d’un morceau de parmesan, puis il se couche.

Pris d’une forte toux, le malade sort malheureusement de son rôle imaginaire, il crache bel et bien du sang.  Sentant sans doute que la fin est proche, Molière fait mander sa femme qui se trouve à l’étage inférieur. Malheureusement, lorsque celle-ci se présente à son chevet, où se trouve aussi 2 religieuses, elle ne peut que constater sa mort.

En tant que comédien, Molière n’a pas le droit,  selon les coutumes et lois ayant cours à cette époque, de bénéficier d’une sépulture religieuse. Sa femme, Armande Béjart tente des recours auprès de l’archevêque de Paris et même du roi. Elle ne réussira qu’à obtenir une cérémonie « sans aucune pompe et avec deux prêtres seulement, et hors des heures du jour et qu’il ne sera fait aucun service pour lui, ni dans la dite paroisse, ni ailleurs ». Molière sera donc inhumé de nuit, le 21 février dans le cimetière de la chapelle Saint-Joseph.

A peine 7 jours après la mort de Molière, sa troupe reprend les représentations du Misanthrope et du Malade imaginaire, puis se disloque avec le départ de certains acteurs. Un mois plus tard, Louis XIV retire à la troupe la jouissance de la salle qu’il avait accordée à la « troupe de Monsieur ». Elle sera désormais réservée aux représentations des opéras d’un autre Jean-Baptiste,  le musicien et chef d’orchestre, Lully, autre « chouchou » du roi soleil.

Le 6 juillet 1792, soucieux de rendre hommage à deux grands hommes, Molière et La Fontaine, le pouvoir révolutionnaire décide d’exhumer leurs restes présumés reposant dans le même lieu. Mais leurs dépouilles (tout du moins ce qu’il en restait) demeurèrent  en transition pendant plusieurs années avant de rejoindre, en l’an VII, le musée des monuments français. Ce n’est qu’en 1816, que les cercueils furent transportés au cimetière du Père-Lachaise. Ils y reçurent enfin, une concession définitive le 2 mai 1817.

Suivront d’autres récits sur Molière…si le cœur vous en dit !

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