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Sommes-nous déjà entrés dans le postcapitalisme ?

Publié le 21 janvier 2022 par Diateino

Sommes-nous déjà entrés dans le postcapitalisme ?Certains pensent que la crise de 2008 n’a finalement eu que peu d’impact, d’autres, comme Paul Mason, y voient le début du passage au post-capitalisme. Dans son ouvrage « Postcapitalisme » Paul Mason dresse un tableau sombre du capitalisme mais les progrès technologiques exponentiels observés ces vingt dernières années l’incitent à se montrer optimiste et à distinguer les prémisses du post-capitalisme :

« Presque sans que l’on s’en aperçoive, dans les niches et les creux du système de marché, des pans entiers de la vie économique commencent à évoluer à un autre rythme. Conséquence souvent directe de l’éclatement des anciennes structures après la crise de 2008, les monnaies alternatives, les banques du temps, les coopératives et les espaces autogérés ont proliféré tout en échappant au regard des économistes.

Avec l’apparition de nouvelles formes de propriété, de nouvelles méthodes de prêt et de nouveaux types de contrats, c’est toute une sous-culture commerciale qui a vu le jour au cours des dix dernières années. Cette sous-culture commerciale, les médias l’ont baptisée « économie du partage ». Partout on entend des expressions à la mode telles que « communs » ou « production entre pairs », mais bien peu d’entre nous se sont posé la question de savoir quel sens ces termes revêtent au regard du capitalisme.

J’ai l’intime conviction que ces phénomènes émergents nous offrent une sorte d’échappatoire, mais seulement s’ils sont nourris, encouragés et protégés par une action gouvernementale d’un nouveau type. Cette évolution doit, à son tour, s’accompagner d’une modification de notre conception de la technologie, de la propriété et du travail lui-même. Lorsque nous concevrons les éléments du nouveau système, nous devrons être en mesure de nous dire, à nous-mêmes et aux autres : ce n’est plus ma technique de survie, mon échappatoire au monde néolibéral, c’est une nouvelle façon de vivre qui se développe sous mes yeux. (…)

L’émergence de ce nouveau paysage symbolise la fermeture des anciennes voies. Mais une autre, différente, a également vu le jour. La production collaborative, qui consiste à exploiter la technologie du réseau pour produire des biens et services qui ne sont viables que lorsqu’ils sont gratuit ou partagés, pave la route qui s’étend au-delà du système de marché. L’État doit encore définir le cadre, après quoi le secteur postcapitaliste pourrait bien coexister avec le secteur marchand pendant des décennies. C’est déjà ce qu’il se passe.

Les réseaux redonnent de la « granularité » au projet postcapitaliste, c’est-à-dire qu’ils peuvent être la base d’un système non marchand qui se reproduit lui-même, qui n’a pas besoin d’être créé à nouveau chaque matin sur l’écran d’ordinateur d’un commissaire. (…)

En mettant en réseau des millions de personnes, exploitées financièrement, mais disposant de toute l’intelligence humaine à portée de main, le capitalisme de l’information a créé un nouvel agent de changement dans l’Histoire : l’être humain éduqué et connecté. »

Paul Mason voit dans l’économie de partage et le développement des réseaux une opportunité de renouveler en profondeur le système capitaliste qui a montré ses limites. Voilà qui devrait nous redonner de l’espoir et nous inciter à contribuer à ces nouvelles formes de production.


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