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Bohuslav Reynek – La joie

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Bohuslav Reynek – La joieMon Dieu, je brûle de l’espoir
que les choses qui n’existent pas
adviennent,

de voir le bout de la steppe dédaigneuse
où je risque mes pas en aveugle,
et de brûler :

je dormirai, comme un oiseau la joie viendra
m’ouvrir le cœur, comment – je ne sais pas,
et rageusement

tuera le serpent dedans, le monstre, le suspendra
en sang, à la branche, au plus profond humide des bois
du désespoir,

Et, sentinelle aux portes de mon âme,
adoucira de larmes les pervenches de l’attente
en chantant.

*

Radost

Bože můj, hořím nadějí,
že věci, které se nedějí,
se stanou,

že přece skončí se výsměšná step,
v které, cest nevida, chodím jak slep
a prahnu:

usnu, a přiletí radost jak pták,
srdce mi otevře, aniž zvím jak,
a v hněvu

zabije hada v něm, obludu zavěsí,
zčernalou, na haluz ve vlhkém zálesí
zoufání,

ve branách duše mé zaskví se stráží,
čekání barvínky slzami svlaží
zpívajíc.

***

Bohuslav Reynek (1892-1971)Le Serpent sur la neige (1924) (Editions Romarin, 1997) – Traduit du tchèque par Xavier Galmiche.


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