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Mangerons-nous les singes jusqu’au dernier?

Publié le 06 août 2008 par Jcvie

Indri (Madagascar) - Photo JC ViéLes défenseurs de la cause environnementale sont fréquemment dépeints comme des rabat-joies, des catastrophistes, qui à force de mauvaises nouvelles lassent l’opinion pour qui la vie quotidienne n’est déjà pas toujours gaie. Certes ! Mais comment faire prendre conscience de la réalité des problèmes et surtout motiver des réactions d’envergure, des changements à la mesure de l’ampleur de l’éradication de la vie sur terre. Nous cherchons les bonnes nouvelles et nous empressons de les relayer quand nous en trouvons. Malheureusement elles ne sont pas si nombreuses et, si on peut se réjouir de l’amélioration de la situation des tamarins lion dans ce qu’il reste de la forêt atlantique brésilienne après 30 ans d’efforts ou de l’augmentation du nombre de gorilles de montagne, la situation générale des primates est plutôt catastrophique.

Dans un rapport rendu public le 5 août, l’UICN et Conservation International ont annoncé que près de la moitié des 634 espèces et sous-espèces de singes de la planète étaient menacées d’extinction. La situation est particulièrement dramatique en Asie du Sud Est comme le Cambodge, le Laos et le Vietnam où plus 90% des espèces sont menacées d’extinction. La Chine, objet de toutes les attentions ces jours ci, vient au 5ème rand des pays abritant le plus gros pourcentage d’espèces menacées avec 77.8%. En comparaison, le Brésil et Madagascar, respectivement 1er et 2ème pays à abriter le plus grand nombre d’espèces (110 et 92) n’en compte « que » 36,4% et 40.2%.

En cause un peu partout la déforestation qui, même si elle n’est pas toujours responsable directement de la disparition d’une espèce, permet aux chasseurs d’accéder à des zones toujours plus reculées en créant de nouvelles pistes dont l’accès est rarement contrôlé.  C’est ce que l’on constate par exemple en Guyane française qui abrite 8 espèces de singes ; bien que protégés ils régressent sur toute la bande littoral et subissent, à l’intérieur du territoire, une pression de chasse très importante associée à l’orpaillage clandestin. On peut ajouter que les singes restent des animaux de compagnie convoités et que certaines espèces sont utilisées dans les médecines traditionnelles.

Colobe de Zanzibar - Photo JC Vié

Les primates vivent le plus souvent en groupe et sont relativement bruyants ; la grande majorité est également diurne ce qui en fait une cible de choix pour les chasseurs.  Le taux de reproduction de la plupart des espèces est relativement faible ce qui les rend très sensible à une pression de chasse même modérée.

Les primates habitent les régions tropicales. Un grand travail de sensibilisation, de protection est nécessaire au niveau local.  Européens, américains du nord… peuvent sembler démuni de moyens d’action mais ce serait oublié que nous importons de nombreux produits provenant  de régions où les singes sont bien présents : bois tropicaux, huile de palme, minerais… Pour aider les singes, il est impératif de réduire cette demande et de s’assurer que les sources d’approvisionnement sont gérées de façon irréprochable.

Pendant ce temps une espèce de primates se prétendant « sage », en toute modestie, se porte à merveille, avec une augmentation exponentielle de sa population, de son besoin d’espace et de son appétit illimité pour les ressources naturelles…

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