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COVID-19 : Les œstrogènes liés au décès chez les femmes plus âgées

Publié le 17 février 2022 par Santelog @santelog
Les niveaux d'œstrogène des femmes plus âgées semblent liés au risque de décès du COVID-19 (Visuel Fotolia)Les niveaux d'œstrogène des femmes plus âgées semblent liés au risque de décès du COVID-19 (Visuel Fotolia)

Les niveaux d'œstrogène des femmes plus âgées semblent liés au risque de décès du COVID-19, révèle cette étude de l’Université d’Umeå (Suède) : précisément, des niveaux plus élevés d'hormone apparaissent ici protecteurs contre les formes sévères de la maladie. Ces données publiées dans le British Medical Journal (BMJ) Open, incitent à explorer la piste de l'hormonothérapie pour réduire le risque de complications chez les femmes âgées ménopausées.

D’une manière plus générale, les femmes semblent avoir un risque plus faible de forme sévère COVID-19 que les hommes, même après prise en compte des facteurs de confusion possibles. Et c'est aussi le cas pour d'autres infections virales récentes graves, comme le MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient). Il a déjà été suggéré que les œstrogènes pourraient jouer un rôle dans cet écart de risque entre les sexes.

Ici, l’équipe suédoise compare les effets possibles de l'augmentation et de la réduction des niveaux d'œstrogène sur la sévérité de l'infection COVID-19.

L'analyse est menée à partir des données nationales de l'Agence suédoise de santé publique de 49.853 femmes ayant reçu un diagnostic de COVID-19 entre février et septembre 2020  ; 16.693 participantes étaient âgées entre 50 et 80 ans. L'échantillon final de l'étude comprenait 14.685 femmes.

  • 227 (2 %) avaient reçu un diagnostic de cancer du sein et prenaient des médicaments bloquant les œstrogènes (traitement adjuvant) pour réduire le risque de récidive du cancer (groupe 1) ;
  • 2535 (17%) prenaient un traitement hormonal substitutif (THS) pour augmenter leur taux ;
  • 11 923 (81%) femmes ont formé le groupe témoin, car elles ne suivaient aucun type de traitement, qui puisse augmenter ou réduire leurs niveaux d'œstrogènes.

L'analyse constate que par rapport à l'absence de traitement aux œstrogènes, le risque de décès du COVID-19 est

  • 2 fois plus élevé chez les femmes sous œstrogènes (groupe 1),
  • mais de 54% inférieur chez les femmes sous THS (groupe 2).
  • Après prise en compte des facteurs de confusion possibles, tels que l'âge, le revenu, le niveau d’études et l’état de santé dont les comorbidités, le risque de décès du COVID-19 reste significativement plus faible (53 %) pour les femmes sous THS (groupe 2) ;
  • l'âge reste significativement associé au risque de décès du COVID-19, chaque année supplémentaire étant associée à une augmentation du risque de 15 % ;
  • chaque comorbidité supplémentaire augmente le risque de décès associé au COVID de 13 % ;
  • de faibles revenus sont associés à un risque multiplié par 3 fois de décès.

Cette étude d'observation n’établit pas de relation de cause à effet et ne précise pas les doses de THS ou d'inhibiteurs des œstrogènes, cependant elle confirme bien une forte association entre les niveaux d'œstrogène et le risque de décès de COVID-19.

Les médicaments augmentant les niveaux d'œstrogène pourraient donc jouer un rôle dans la prévention des formes sévères de COVID-19, en particulier chez les femmes ménopausées.

Source: BMJ Open 14 Feb, 2022 DOI: 10.1136/bmjopen-2021-053032 Association between pharmaceutical modulation of oestrogen in postmenopausal women in Sweden and death due to COVID-19: a cohort study

Équipe de rédaction SantélogFév 17, 2022Rédaction Santé log




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