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Lenny Popkin trio au Sunset: la Quintessence du Cool

Publié le 12 mars 2022 par Assurbanipal

Paris, Ile de France, France

Vendredi 4 mars 2022, 21h

Lenny Popkin; saxophone ténor

Gilles Naturel: contrebasse

Carol Tristano: batterie

Ce soir, révision des standards. Lenny Popkin (1941), fut l'élève du pianiste et compositeur Lennie Tristano (1919-1978). La fille de Lennie Tristano, Carol Tristano, est aujourd'hui l'épouse et la batteuse de Lennie Popkin. Gilles Naturel est à la contrebasse. Ce n'est pas un vaudeville mais un concert de Jazz puisque jouent ensemble sur scène le mari, l'épouse et l'ami. " I am getting sentimental over You ". Batteuse aux baguettes. Pulsation constante, régulière aux cymbales avec quelques ponctuations sur les tambours. Ce flux tendu permet au saxophone de filer léger comme un oiseau. Subtilement, légèrement, la batteuse introduit des ponctuations alors que la contrebasse garde la ligne directrice. Fin nette dans un souffle.

Comme Lee Konitz (1927-2020), autre disciple de Lennie Tristano, Lenny Popkin joue toujours les mêmes morceaux mais jamais de la même manière tout en gardant son style. Lee prétendait qu'il suffisait de connaître 7 chansons par coeur pour être musicien de Jazz. C'est une ballade. Carol Tristano est aux balais. Ca masse encore mieux les tympans. Un piano prendrait trop de place dans cette musique. Les notes du ténor glissent aussi impalpables et mobiles que des nuages. Contrebasse et batterie tiennent la ligne. Le sax se glisse au dessus, en dessous, en courbes harmonieuses comme un oiseau qui monte et descend au gré du vent.

" What is this thing called love? " . Cf vidéo sous cet article. Batteuse aux baguettes. Ca pulse. Le tempo est à la fois souple et vigoureux. Le sax ténor poursuit son chemin sans aucune trace de John Coltrane ce qui est très rare de nos jours. Solo de batterie aux baguettes. Les tambours chantent et roulent. Petit friselis de cymbales en arrière plan. Puis le trio reprend son chemin, tranquille.

Intro en solo de Gilles Naturel à l'archet. Le sax ténor reprend. La batteuse arrive doucement aux balais. Un standard dont le titre m'échappe. Silence religieux du public attentif. Me parviennent à l'oreille quelques bavardages de l'étage au Sunside où le concert du trio de Dexter Goldberg n'a pas encore commencé. Ca avance doucement, tranquillement, avec nonchalance et élégance. Solo de contrebasse en pizzicato., soutenu doucement par la batteuse aux balais. La contrebasse mène la danse et le chant du saxophone ténor monte pour reprendre le dessus sans crainte ni contrainte. Un vrai trilogue.

" All of Me ". Baguettes. Baguettes. J'entends les paroles dans l'introduction du sax ténor tant elles sont jouées au plus près. Comme Sonny Rollins mais dans un style totalement différent. Maintenant, Lenny Popkin a quitté la chanson et improvise librement. Du connu il nous mène vers l'inconnu. Le temps de m'en apercevoir et il est déjà parti au loin.

PAUSE

La musique de fond se poursuit alors que les musiciens ont rejoint la scène. Un trio piano, contrebasse & batterie plutôt agréable. Lenny Popkin commence à jouer. La musique de fond cesse.

" Just Friends ". Batteuse aux balais. Une ballade. A écouter jouée par le duo Lee Konitz & Martial Solal. Je suis bercé par de douces vagues de musique. Un concert de Lenny Popkin, c'est comme lire un classique. Vous pouvez l'écouter/le lire plusieurs fois. Cela vous apportera toujours quelque chose de frais et de neuf.

Une ballade. Batteuse aux balais. Le titre m'échappe. Quel subtil massage cérébral! Montée surprise dans l'aigu du sax ténor et retour subit au grave. Solo de contrebasse bondissant avec un soutien souple et constant de la batteuse aux balais. Pas d'applaudissement à la fin du solo. Le public est concentré.

" There will never be another You ". Joli dialogue contrebassiste & batteuse aux balais. Ca pulse et vibre sans forcer. Le tapis mouvant relance le saxophone ténor. Dialogue subtil entre époux pour finir.

Un standard dont je n'entends pas le titre car Lenny Popkin parle sans microphone. Je ne reconnais pas le thème. Le ténor mord plus fort mais toujours dans l'esthétique Cool Jazz. Solo de contrebasse finement poussé par la batteuse aux baguettes sur les cymbales avec ponctuations des tambours. Yeah! conclut joyeusement Lenny Popkin.

Batteuse aux baguettes. Un air plus tranquille, moins énergique que le précédent. Grosse pulsation de la contrebasse. Bercé par le dialogue contrebasse & batterie, je m'endors dans le confort.

PAUSE

La partie se joue en 3 sets gagnants mais j'ai eu ma dose de beauté pour la soirée. La chronique est donc finie.


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