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S'il en est encore temps, de Sophie Nauleau (éd. Actes Sud) - suite

Publié le 17 mars 2022 par Onarretetout

l'éphémère 10

Ce petit livre nous entraîne bien loin, depuis l’existence des éphémères, bien avant l'homo sapiens, et de leur existence bien avant et après leur apparition ailées, de la naissance donc à la mort puisque tout finit. Si Sophie Nauleau cite, avec une gourmandise évidente et un plaisir du partage non moins évident, des poètes, elle ne s’y limite pas. Et même parmi ces poètes, elle les trouve à toutes les époques, sur plusieurs continents, qu’il s’agisse d’Ovide ou de haïkus, d’Alfred de Musset ou de Frank André Jamme. Elle m’a remis en mémoire la revue qui portait ce nom, L’éphémère, et en couverture un dessin de Giacometti (j’ai lu aussi une autre revue, FMR, dont le titre était fait des initiales de son créateur, Franco Maria Ricci). Revues qui ont disparu mais qui ont fait leur oeuvre et laissé des traces. Des poèmes, des formes courtes, des vers isolés comme celui de Barbara (« au jour qui meurt, au jour qui vient ») ou celui de Racine (« que le jour recommence et que le jour finisse »), Sophie Nauleau nous fait signe et nous indique « la joie sans fin de l’éphémère », comme l’écrit Vincent Van Gogh.

Il faudrait que je relise ce petit livre, car il me semble que, même si n’y est pas citée cette célèbre phrase de Perec : « Je cherche en même temps l’éternel et l’éphémère », bien souvent, c’est au présent qu’y sont conjugués les verbes.


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