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RAJEUNISSEMENT : Les facteurs Yamanaka redonnent de la résilience cellulaire

Publié le 03 avril 2022 par Santelog @santelog
Une thérapie de rajeunissement cellulaire, basée sur les facteurs Yamanaka, inverse, ici,  en toute sécurité les signes du vieillissement chez la souris (Visuel Fotolia). Une thérapie de rajeunissement cellulaire, basée sur les facteurs Yamanaka, inverse, ici,  en toute sécurité les signes du vieillissement chez la souris (Visuel Fotolia).

Cette équipe du Salk Institute (La Jolla) propose une thérapie de rajeunissement cellulaire, basée sur les facteurs « Yamanaka » qui inverse, ici,  en toute sécurité les signes du vieillissement chez la souris. Traitée avec cet anti-âge à partir de l’âge moyen, le modèle animal ne présente aucune augmentation du risque de cancer ou d’autres problèmes de santé. Ces premières données, présentées dans la revue Nature Aging, participent plutôt à l’atteinte d’un objectif de vieillissement en bonne santé plutôt qu’un accroissement de la longévité.

Car si prolonger la vie est certainement un graal dans la recherche scientifique, l’âge est avant tout un chiffre qui entraîne souvent des effets secondaires indésirables, comme la perte osseuse ou musculaire, le risque accru de maladie cardiovasculaire et de cancer. Cette équipe de scientifiques de l’Institut Salk, en collaboration avec les chercheurs de Genentech (Groupe Roche), ouvrent ici une nouvelle voie d’inversion du processus de vieillissement. Cette voie apparaît plutôt sûre et efficace, chez des souris d’âge moyen et plus âgées.

Réinitialiser partiellement les cellules à un état plus jeune

C’est un peu le concept de l’équipe de Juan Carlos Izpisua Belmonte, co-auteur et professeur au Salk : « En plus de s’attaquer aux maladies liées à l’âge, cette approche pourrait apporter aux équipes de recherche un nouvel outil pour restaurer la santé des tissus et des organes en améliorant la fonction cellulaire et sa résilience dans le contexte de différentes pathologies, telles que les maladies neurodégénératives ».

Exploiter les facteurs Yamanaka : chaque cellule du corps porte son horloge moléculaire qui enregistre le temps et l’ADN porte des modèles chimiques différents avec l’âge, des marqueurs épigénétiques. Les scientifiques se concentrent ici sur les « facteurs Yamanaka », une combinaison de protéines ou molécules de reprogrammation – Oct4, Sox2, Klf4 et cMyc, capable de réinitialiser ces marques épigénétiques à leurs modèles ou stade d’origine. Cette approche pourrait théoriquement « faire remonter » des cellules adultes au stade de cellules souches.

  • En 2016, le laboratoire d’Izpisua Belmonte suggérait déjà qu’il était possible, en utilisant les facteurs Yamanaka de contrer certains signes du vieillissement et d’augmenter la durée de vie – alors sur des souris modèles de vieillissement prématuré ;
  • plus récemment, la même équipe montrait, même chez les jeunes souris, que les facteurs Yamanaka peuvent accélérer la régénération musculaire. D’autres équipes « ont suivi » scientifiques suggérant, à l’aide de la même approche qu’il était possible de « rajeunir » d’autres tissus et d’autres organes, comme le cœur, le cerveau ou encore le nerf optique.

Cette nouvelle recherche teste des variantes de la même approche de rajeunissement cellulaire chez la souris, tout au long du vieillissement. Un groupe de souris a reçu des doses régulières de facteurs Yamanaka à partir de l’âge de 15 mois jusqu’à 22 mois, ce qui équivaut à l’âge de 50 à 70 ans chez l’Homme. Un autre groupe a été traité de 12 à 22 mois, soit l’équivalent de 35 à 70 ans chez l’Homme. Un 3è groupe a été traité pendant un mois seulement à l’âge de 25 mois, soit l’équivalent de l’âge de 80 ans chez l’Homme. La recherche révèle que :

  • Une approche pendant une période plus longue est sûre : les chercheurs n’observent aucun effet délétère chez les souris traitées ;
  • ces souris traitées, contrairement aux animaux témoins, ne présentent aucune altération des cellules sanguines ni aucun changement neurologique ;
  • aucune maladie « liée à l’âge » comme le cancer, n’est constatée chez les animaux traités.
  • les souris traitées, à bien des égards, ressemblent à des animaux plus jeunes : au niveau des reins et de la peau notamment, l’épigénétique des animaux traités ressemble davantage aux schémas observés chez les animaux plus jeunes ;
  • lorsqu’elles sont blessées, les cellules cutanées des animaux traités ont une plus grande capacité à proliférer et à cicatriser, sans former néanmoins de cicatrices permanentes ;
  • les molécules métaboliques dans le sang des animaux traités sont globalement épargnées par les changements normaux liés à l’âge ;
  • cette jeunesse est observée chez les animaux traités pendant 7 à 10 mois ;
  • le traitement ne consiste pas simplement à suspendre le vieillissement, mais apparaît le faire reculer activement.

De futures recherches vont maintenant analyser comment des molécules et des gènes spécifiques sont modifiés par un traitement à long terme avec les facteurs Yamanaka. Avec toujours le même objectif : « redonner de la résilience et de la fonction aux cellules plus anciennes afin qu’elles soient plus résistantes au stress, aux blessures et aux maladies ».

Source: Nature Aging 7 March, 2022 DOI: 10.1038/s43587-022-00183-2 In vivo partial reprogramming alters age-associated molecular changes during physiological aging in mice

Équipe de rédaction SantélogAvr 3, 2022Équipe de rédaction Santélog




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