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Le Poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan

Par Etcetera
Le Poirier sauvage de Nuri Bilge CeylanAffiche du film

Mon « Printemps des Artistes » se termine aujourd’hui et je vous propose de nous pencher pour ce dernier article sur le film du réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan « Le Poirier sauvage », qui date de 2018, et dont le personnage principal est un jeune écrivain qui essaye de publier son premier livre et pour qui les choses ne vont pas être faciles.

Note pratique sur le film

Date de sortie : 2018
Couleur, turc sous-titré français.
Durée : 3h00.
Genre : Drame
Tout public

Résumé du début de l’histoire

Passionné de littérature et tout juste diplômé de l’université, un jeune homme, Sinan, rentre chez ses parents dans leur village d’Anatolie. Ayant écrit un roman, il s’engage dans différentes démarches pour le faire publier et sollicite des aides financières dans ce but. Il passe également un concours pour devenir enseignant, même si les débouchés sont peu attrayants. Son père est lui-même instituteur, cultivé, mais il est un joueur invétéré, accablé de dettes, peu conscient de ses responsabilités familiales et sa réputation dans la région est mauvaise.

Mon humble Avis

C’est un film bavard et long, mais malgré ces défauts je l’ai trouvé très intéressant par ses dialogues, la beauté de ses images et le jeu des acteurs, qui sont tous excellents et très vraisemblables.
Si ce film est bavard c’est parce que le réalisateur a vraiment des choses à nous dire, qu’il veut traiter certains sujets en profondeur et ça fait du bien de ne pas être pris pour un spectateur idiot, contrairement à certains films creux et convenus qu’on peut voir ici ou là.
Le réalisateur prend son temps pour développer son propos, ce qui nous montre la lenteur de l’existence dans ce village d’Anatolie, le désœuvrement du jeune personnage principal nous semble d’autant plus palpable, de même que l’échec de ses projets et son impuissance.
C’est aussi un film pessimiste et amer : Nuri Bilge Ceylan semble vouloir nous dresser un tableau peu reluisant de la Turquie, où la vie intellectuelle n’est pas du tout encouragée, où les études supérieures ne mènent à rien de concret, où on végète sans tellement de perspectives, où on ne peut pas épouser celui ou celle qu’on aime, où les imams font régner leur loi étriquée et où l’apprentissage du réalisme conduit à la déprime, à l’aigreur, au découragement ou à des conduites addictives.
Les efforts du jeune héros pour faire publier son livre m’ont particulièrement touchée car toutes ces scènes sonnent vraies, et on voit le jeune écrivain, très sûr de lui au début et même arrogant, perdre peu à peu son assurance et son optimisme.
Dans une scène particulièrement savoureuse, nous voyons le jeune Sinan essayer de rivaliser d’intelligence et jouer au plus fin avec un auteur à succès qu’il a croisé dans une bibliothèque et devant lequel il multiplie les brillantes provocations. Mais l’auteur à succès, un homme mûr et blasé, n’est pas particulièrement impressionné ou même intrigué par ce jeune importun et Sinan rentre chez lui, dépité.
Compte tenu de ce pessimisme, je croyais que le film finirait sur une note de désespoir et, au contraire, la scène finale a été une très belle surprise – vraiment une scène magnifique – qui m’a rappelé un peu le mythe de Sisyphe dans son principe en nous parlant de persévérance, de filiation et de continuité de la vie.
Un film que j’ai beaucoup aimé !

**

Le Poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan
Une image du film
Le Poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan

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