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"La perle et la coquille" de Nadia Hashimi (The Pearl That Broke Its Shell)

Par Cassiopea

La perle et la coquille (The Pearl That Broke Its Shell)
Auteur : Nadia Hashimi
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle Ghez
Éditions : Hauteville (19 juin 2015)
ISBN : 978-2811214562
432 pages

Quatrième de couverture

Kaboul, 2007 : les Talibans font la loi dans les rues. Avec un père toxicomane et sans frère, Rahima et ses sœurs ne peuvent quitter la maison. Leur seul espoir réside dans la tradition des bacha posh, qui permettra à la jeune Rahima de se travestir jusqu’à ce qu’elle soit en âge de se marier. Elle jouit alors d’une liberté qui va la transformer à jamais, comme le fit, un siècle plus tôt, son ancêtre Shekiba.

Mon avis

Nadia Hashimi est pédiatre et c’est également une écrivaine américaine. Ses parents ont fui l’Afghanistan en 1970 et c’est seulement en 2002 qu’ils y sont retournés avec elle. Ce qu’elle a découvert au cours de ce voyage et par la suite en se renseignant l’a inspirée pour écrire ce roman. Il met en scène, à un siècle d’intervalle, deux femmes d’une même famille.

Dans le récit qui se déroule en 2007, Rahima, une fillette, est obligée de se costumer en garçon pour que ses sœurs puissent aller à l’école et qu’elle ait la possibilité d’aider sa famille (elle peut se déplacer librement, faire les courses etc) car son père est défaillant. Un siècle plus tôt, c’est Shekiba qui s’est habillée en homme pour garder le harem du roi.

Quelle vie offre-t-on à ces filles ? A la puberté, Rahima ne pourra plus suppléer le garçon qui n’est jamais venu. Elle devra retourner à sa condition de femme, perdre ce qu’elle avait découvert d’une certaine forme de liberté (pas volée mais tout à fait normale), est-ce que c’est ça la vie ?

Malheur à celles qui sont nées femmes, elles sont « prisonnières » d’une vie qu’on leur impose, elles sont brimées, voire maltraitées et méprisées. Comment se révolter dans un pays où ce fonctionnement est la norme ? Elles se cachent, rentrent dans leur coquille pour se faire oublier alors que ce sont des perles. Parce qu’une fois mères (en espérant qu’elles aient eu au moins un garçon), elles se battent pour leurs enfants.

Et dire qu’il y a encore des hommes qui se comportent ainsi avec les femmes ! Merci à l’auteur d’avoir écrit cette histoire pour que nous n’oubliions pas le bonheur d’aller à notre guise, d’apprendre, de choisir ….

C’est avec une écriture fluide (merci à la traductrice) que Nadia Hashimi présente des faits qui nous révoltent. Elle décrit avec finesse les événements, les ressentis. Comment remettre de la dignité là où les talibans font la loi et rendent les femmes invisibles ? Ce recueil, édifiant, est à partager pour ne pas oublier et qui sait, peut-être faire bouger les choses….



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