Magazine Info Locale

Mettre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon au même niveau de détestation est une insulte à notre intelligence

Publié le 24 juin 2022 par Gezale

Mettre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon au même niveau de détestation est une insulte à notre intelligence

Jean-Luc Mélenchon auprès des travailleurs de M Real.

L’entrée en force des député(e)s du Rassemblement national a surpris l’ensemble du monde politique (et des sondeurs !) et Marine Le Pen elle-même qui ne s’attendait pas à ce que 89 des siens deviennent parlementaires. Il a fallu une conjugaison de circonstances qui fait que quatre députés de l’Eure sur cinq appartiennent au parti des Le Pen. En 2017 Emmanuel Macron avait fait élire cinq députés…sur 5 ! Dans le département de Sébastien Lecornu et de Bruno Le Maire, ça la fout mal.

La campagne électorale : Emmanuel Macron a voulu endormir les Français, les anesthésier. Les macronistes ont attendu des signes du chef…qui ne sont pas venus. Il n’a même pas pensé à faire adopter — avant le premier tour des présidentielles — par l’Assemblée nationale le paquet de mesures prévues en faveur du pouvoir d’achat. Alors les Français se sont réveillés. Non pas pour aller voter puisque l’abstention a atteint 53 % des inscrits mais pour aller dire à M. Macron « ça suffit ! » Emmanuel Macron a paru fatigué, sonné par la guerre en Ukraine mais pourtant rasséréné par le second tour des présidentielles. Erreur fatale !

Mais il y a plusieurs manières de dire non. On peut choisir la voie républicaine. C’est ce qui s’est fait dans l’agglomération de Louviers. Philippe Brun, un homme qui n’a pas de couteau entre les dents, a coiffé sur le fil une parfaite inconnue du RN…que personne ne regrettera. Philippe Brun a conduit une campagne acharnée, collective, et finalement, il a touché l’en-but. C’est positif pour l’agglomération, pour la circonscription et pour les Eurois.

On peut aussi choisir…de ne pas choisir. C’est ce que la droite bien pensante a suggéré aux électeurs et électrices de la 4e circonscription. En adoptant le « ni, ni » les Priollaud, Questel, Terlez et consorts, ont placé au même niveau de détestation Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Pitoyable. D’autant que Philippe Brun n’a pas caché qu’il était socialiste et que Marc-Antoine Jamet a affirmé que la NUPES était le produit de la démission regrettable des dirigeants actuels du PS. Les arguments de la droite n’étaient donc que prétexte pour ne pas mettre en selle un adversaire bien inscrit dans le paysage local. Diego Ortega — il a joué le jeu de l’union — va plus vite que la musique en extrapolant et en visant les futures municipales. Aucun scrutin ne se ressemble et les enjeux locaux ainsi que les personnalités en lice dépassent souvent les simples règles arithmétiques. Il est bien trop tôt pour viser la mairie de Louviers.

Quant à JLM, il n’est pas ma tasse de thé. Il parle haut et fort. Il bouscule, harcèle, apostrophe. Il a l’ego bouffi mais ce n’est pas un adversaire de la République. Il est dans le champ de la démocratie puisqu’il a été conseiller général, sénateur, député européen, député national et même ministre de la formation professionnelle où il n’a pas laissé de mauvais souvenirs. Le mettre au niveau d’incompétence de Marine Le Pen est une insulte à notre intelligence à celle des citoyens et des citoyennes. Et c’est aussi commettre un contre sens politique et idéologique. Mélenchon est certes un tribun populiste mais il respecte le fonctionnement institutionnel, même s’il veut le changer, et sacrifie à l’idéal démocratique français. Ni lui, ni son parti ne veulent assumer le pouvoir autrement que par le suffrage. Tout est dit.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Gezale 7337 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine