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We Own This City (Mini-series, 6 épisodes) : police corrompue à Baltimore

Publié le 23 juin 2022 par Delromainzika @cabreakingnews
We Own This City (Mini-series, 6 épisodes) : police corrompue à Baltimore

David Simon et George Pelecanos se retrouvent vingt ans après The Wire et délivrent une nouvelle série dans les rues de Baltimore. Cette fois-ci c'est une plongée au coeur de la police de Baltimore et plus particulièrement la police corrompue. Adaptée d'une enquête du Baltimore Sun (où David Simon a aussi travaillé), We Own This City se veut réaliste et ne prend jamais de pincettes pour nous présenter les personnages et les rues dans lesquelles ils opèrent. Grâce à une mise en scène nerveuse, We Own This City prend le parti de parler du racisme systémique dans la police au travers d'une équipe qui est aujourd'hui en roue libre au sein de la police. We Own This City n'est pas là pour peindre le tableau d'une police juste mais plutôt de montrer que le système est pourri jusqu'à os, même par la hiérarchie préférant la politique du chiffre à la justice juste.

Avec le scandale qu'il adapte, David Simon et son comparse font de We Own This City une vraie peinture tant visuellement que scénaristiquement parlant réussie et brillante. Si les deux séries (The Wire et We Own This City) sont différentes à bien des égards elles sont surtout complémentaires. C'est un peu comme si David Simon voulait terminer un travail qu'il n'aurait pas vraiment conclu dans son esprit. Tout cela a clairement été motivé par ce qui s'est passé en 2017 dans sa ville, lui donnant l'envie de raccrocher les gants afin de parler une fois de plus de la corruption et du crime organisé. Le générique de We Own This City est forcément bourré de références et impacte directement le spectateur. Le sentiment et le ton offensant permet aussi de donner le ton de la série et de ce qu'elle veut nous conter durant ces six épisodes. Construite comme une mini-série, We Own This City n'a pas vraiment besoin de nous en dire plus. La saison entière se suffit à elle-même.

Lorsque l'on porte notre regard au travers de ce que David Simon nous raconte, on découvre ici une ville ravagée par la criminalité qui a besoin de plus de policiers dans les rues. Sauf que... tous les policiers ne sont pas des héros et certains sont corrompus jusqu'à l'os, plongeant dans le trafic de drogue et le racket en bande organisée. Ce n'est pas forcément une série qui veut faire des flics les vilains de l'histoire mais seulement de ce groupe qui n'a pas sa place dans la police. Dès le début, We Own This City installe une véritable tension que le scénario cherche à maintenir de façon intelligente. L'équipe - la Gun Trace Task Force - est une cabale de policiers qui mènent à eux seuls une vraie organisation criminelle. Ce n'est pas qu'une série sur des flics corrompus. Rapidement on apprend à connaître d'autres personnages, notamment dans la hiérarchie de la police ou encore parmi les habitants de la ville.

Wunmi Mosaku brille dans We Own This City. C'est presque la plus belle révélation de ces six épisodes alors que chacune de ses apparitions apporte quelque chose de plus solaire et lumineux dans un monde gris et déprimant. Son intrigue permet aussi de faire tourner la saison autour d'elle et de créer quelque chose de plus global. Alors que petit à petit les intrigues se rassemblent afin de délivrer une seule et même chose, We Own This City parvient aussi à défier les autorités afin de parler de ce qui ne va pas dans le système américain. David Simon utilise les mots et le visuel afin de marquer l'esprit du spectateur dans l'espoir qu'il ait envie de voir le monde changer lui aussi. We Own This City a beau être une série procédurale à bien des égards, elle délivre le portrait de tellement de personnages différents et complémentaires que le récit brille par sa richesse. Tant dans l'écriture et les dialogues que par la multiple de points de vue qui sont donnés. Si David Simon pouvait créer plus souvent des petits bijoux comme celui-ci je suis déjà sûr de me jeter dessus.

Note : 8.5/10. En bref, un complément réussi à The Wire qui montre à quel point notre monde est rongé par son côté le plus sombre.


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