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Gaslit (Mini-series, 8 épisodes) : le Watergate n'avait pas dit son dernier mot

Publié le 23 juin 2022 par Delromainzika @cabreakingnews
Gaslit (Mini-series, 8 épisodes) : le Watergate n'avait pas dit son dernier mot

Vous pensiez avoir déjà tout vu et savoir déjà tout du Watergate ? Gaslit arrive pour vous raconter une autre histoire de ce scandale politique américain. En huit épisodes, Gaslit nous relate l'histoire de Martha Mitchell, femme d'un proche du président Nixon qui a elle aussi joué un rôle dans l'explosion du scandale. Mais malgré tout l'intérêt que je peux avoir pour Gaslit car le récit est délivré d'un point de vue féminin (pour une fois), seule Julia Roberts s'avère sauver le paquebot de la noyade. L'actrice a ce truc magnétique et charmant qui s'impose tout de suite et permet finalement à Gaslit de ne pas être le pâté dans lequel on nous plonge scénaristiquement parlant. Il n'y a rien d'évènementiel dans Gaslit alors que la mini-série faisait justement la promesse de raconter l'histoire du Watergate autrement, avec le regard d'autres personnages qui ont eux aussi joué un rôle. Je ne connais pas la réalité qui a inspiré cette mini-série mais on sent que le tout a clairement été romancé pour le petit écran et aussi pour tenir huit épisodes. Le temps n'est pas nécessairement long en regardant Gaslit mais la mini-série donne surtout l'impression de ne pas être l'évènement attendu.

Sam Esmail (Mr Robot) offre un rôle parfait pour Julia Roberts avec celui de Martha. J'ai du mal à imaginer qu'une autre actrice puisse incarner ce personnage mais était-ce nécessaire d'en faire une série (de huit épisodes !) ? Non. La série ajoute forcément les éléments qui enrobe l'époque : les fantômes du nazisme, la contre-culture, l'opposition à la guerre du Vietnam et j'en passe. Sauf que plutôt que d'intégrer tout cela de façon soignée, Gaslit a parfois un peu de mal à jongler entre tous ses propres éléments. C'est avant tout grâce au visuel (les décors, les costumes, les prothèses) que Gaslit s'en sort. On sent l'investissement des producteurs pour nous donner l'impression de vivre cette époque avec les personnages que l'on a à l'écran mais est-ce suffisant ? Non. La série tombe dans pas mal de pièges connus du genre, ceux que l'on voit dans toutes les mini-séries actuelles qui pullulent sur le petit écran.

Si Julia Roberts permet d'apporter un brin d'originalité permettant à Gaslit de sortir du lot, ce n'est pas suffisant. Parmi tous les récits politiques récents, je dirais que American Crime Story: Impeachment est pour le coup bien plus percutante et pertinente dans sa façon de traiter le propos dans sa propre époque. Est-ce que Gaslit réussi à impliquer ses personnages ? Pas vraiment non plus. A chaque fois qu'une histoire sur le Watergate est contée, on nous donne l'impression que tout cela a été orchestré par tellement de gens. Ou alors chacun veut sa part du gâteau et décide qu'il est ou elle est le super-héros. Gaslit ne veut pas simplement parler du scandale en tant que tel mais aussi parler de Martha Mitchell. Si cette dernière a été mise en avant de partout pour vendre Gaslit, ce n'est pas forcément toujours le personnage omniprésent. Si la relation entre Martha et son mari est importante dans Gaslit, une autre relation est au centre de l'histoire : John Dean et Maureen Kane.

Là aussi la série ne semble pas forcément aller au bout de ce qu'elle entreprend ce qui est dommage. J'aurais adoré que Robbie Pickering, créateur de la série, trouve une façon de jongler entre les personnages, duos et intrigues de façon plus fluide. Gaslit n'échappe donc pas aux facilités narratives que l'on peut connaître au genre et n'apporte finalement que très peu de nouveauté au Watergate.

Note : 5/10. En bref, une aventure surtout sauvée par Julia Roberts qui prend le scénario pour en faire ressortir le meilleur. Manque tout de même un petit ingrédient qui aurait pu permettre à Gaslit de sortir du lot de toutes ces séries inspirées de faits réels qui tapissent tout le petit écran ces derniers temps.

Disponible sur Starzplay


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