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Les crises et la FinTech

Publié le 28 juin 2022 par Patriceb @cestpasmonidee
ChuteDifficultés de recrutement (en France) et licenciements en série (aux États-Unis), sursaut de prudence des investisseurs, baisse des valorisations… Décidément, les temps sont durs pour la FinTech (comme pour le reste du monde, incidemment). L'adage nous dit que ce sont dans les crises que naissent les plus grands succès. Que nous réserve(nt) donc celle(s) que nous connaissons actuellement ?
Une possible conséquence des tensions apparaissant sur le front des financements, abordée à l'occasion de la conférence Finovate de printemps, serait l'opportunité créée de la sorte pour les banques les plus ambitieuses d'acquérir à coût relativement modéré les pépites avec lesquelles elles imaginent bâtir les plates-formes de demain. Un tel mouvement constituerait un aboutissement logique et rassurant pour les démarches d'innovation et de transformation focalisées jusqu'à maintenant sur des collaborations.
D'un côté, le retour à des prix raisonnables, voire bradés, pour des sociétés qui se trouveraient en position délicate à court terme pour cause de raréfaction des fonds, est susceptible de stimuler les velléités de s'approprier entièrement les solutions jusqu'alors partagées avec la concurrence. De l'autre côté, il s'agit également de protéger les efforts précédemment consentis, en évitant de laisser disparaître les partenaires essentiels aux projets déjà engagés, qui sont souvent la seule piste envisagée pour l'avenir.
Mais il existe un autre argument qui peut séduire les grands groupes dans l'époque présente. En effet, alors que leurs besoins de talents atteignent des sommets (l'exemple de Citigroup, avec sa recherche de 4 000 profils, est loin d'être unique) – notamment, mais pas seulement, dans les domaines des technologies et de l'expérience utilisateur – et que la grande vague des démissions se propage, il va devenir (encore plus) tentant de racheter des jeunes pousses fragilisées pour leurs seules ressources humaines.
Naturellement, le drame est que, dans cette dernière hypothèse, la valeur développée par les startups absorbées disparaît immédiatement. Ceci étant, dans une large mesure, le même destin attend probablement, quoique sous la forme d'une mort plus lente, celles dont l'offre a vocation à être intégrée, en raison des frictions de cultures qui affectent presque systématiquement ce genre d'opération (seules les entreprises faisant preuve d'une maturité « digitale » exceptionnelle peuvent espérer y échapper).
En synthèse, la FinTech semble se préparer à une mutation systémique, dans laquelle une partie des acteurs, particulièrement solides (dont ceux qui génèrent des revenus significatifs), devraient parvenir à survivre, vraisemblablement en abandonnant leur rêves d'hyper-croissance, une autre (petite) partie aurait la chance de prolonger l'aventure dans une grande structure bienveillante… et le reste sera balayé. Enfin, une fois cette mauvaise période passée, il faudra inventer la prochaine génération de trublions !

Crises

Illustration par Gerd Altmann via PixaBay


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