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Le Silence de Don Delillo

Par Etcetera
Le Silence de Don DelilloCouverture chez Actes Sud

Pourquoi ai-je lu ce livre ? Déjà, parce que, depuis longtemps, je voulais découvrir cet écrivain américain extrêmement réputé et que, « Le Silence » étant son tout dernier roman, une dystopie dont les média disaient beaucoup de bien, j’ai eu très envie de sauter le pas.

Note pratique sur le livre :

Editeur : Actes Sud
Année de publication : Avril 2021
Traduit de l’américain par Sabrina Duncan
Nombre de pages : 108.

Présentation de l’auteur :

Don DeLillo est né en 1936 dans le Bronx. Il est issu d’une famille d’immigrés italiens et reste très marqué par la religion catholique. Après ses études il travaille dans la publicité et d’intéresse au cinéma. En 1971 parait son premier roman, Americana. L’œuvre de Don DeLillo se compose d’une vingtaine de romans, de pièces de théâtre, de nouvelles, d’articles et d’un livre d’entretiens. (Source : Wikipedia, résumé par mes soins).

Quatrième de Couverture :

Par un dimanche soir de 2022, cinq amis ont prévu de se réunir pour regarder le Super Bowl. Soudain l’écran de télé devient noir et toutes les connexions numériques se coupent. Une catastrophe semble avoir frappé le monde autour d’eux. Alors, dans le huis clos de l’appartement de Manhattan, les mots se mettent à tourner à vide.
La vie s’échappe, mais où ?
Et le silence s’installe. Jusqu’à quand ?

Mon humble avis :

Ce roman d’anticipation est trop court pour que nous puissions vraiment nous installer dans cette « histoire » (difficile d’employer ce mot ici, tellement l’intrigue est mince !) qui patine quelque peu et ne donne pas grand-chose à se mettre sous la dent quand on est un lecteur curieux et avide de réflexions. Dans trois ou quatre passages du livre, j’ai pensé que ça allait enfin devenir intéressant et que nous allions entrer dans le vif du sujet, mais malheureusement le soufflé retombait aussi vite qu’il était monté. Beaucoup de dialogues ou de monologues qui brassent du vent et qui montrent le vide intérieur des personnages, intellectuellement et moralement perdus de se retrouver privés de leurs écrans et de leurs connexions, mais c’est devenu banal de le dire et, encore plus, d’en faire le thème principal d’un roman.
Je ne veux pourtant pas critiquer ce livre trop durement car je sens de la part de l’écrivain tout une recherche littéraire, complexe et subtile, et de multiples références à des œuvres du passé. Ainsi, il cite James Joyce, « Finnegans Wake », que je n’ai pas lu et pas tellement envie de lire, et il cite aussi abondamment Einstein, que je ne songerais certainement pas à critiquer ou à contredire.
Mais, tout de même, je me suis bien ennuyée et je ne crois pas garder de ce « Silence » un souvenir impérissable – loin de là !
En bref, j’ai l’impression qu’il me faudra lire un autre roman de Don DeLillo pour vraiment découvrir son œuvre car ce livre-ci me semble être un coup pour rien.

J’ai recopié un des trois ou quatre extraits qui m’ont bien plu :

Un Extrait page 56 :

Jim, en surplomb au-dessus de la femme, se pencha vers elle pour lui montrer sa blessure, avec l’impression d’être un élève qui s’est fait mal pendant la récréation.
« La réalité physique du corps humain n’est pas de mon ressort. Personnellement je ne regarde pas je ne touche pas. Je vais vous envoyer dans une salle d’examen où une personne compétente soit vous prendra directement en charge soit vous dirigera vers quelqu’un d’autre, déclara-t-elle. Chaque personne que j’ai vue aujourd’hui avait son histoire. Vous deux, c’est l’atterrissage forcé. Pour d’autres, c’est le métro abandonné, les ascenseurs bloqués, et ensuite les immeubles de bureaux vides et les devantures de magasins barricadés. Je leur explique que nous sommes là pour les personnes blessées. Je ne suis pas là pour dispenser des conseils sur la situation en cours. C’est quoi la situation en cours ?
Elle pointa l’écran noir inséré dans le dispositif technique au mur en face d’elle. C’était une femme entre deux âges qui portait des bottes montantes, un jean en grosse toile, un épais chandail et des bagues à trois de ses doigts.
« Je vais vous dire. On ne sait pas ce qui se passe, mais ce qui est sûr c’est que ça a dézingué notre technologie. Rien que le mot me semble obsolète, perdu dans l’espace. Qu’est-ce qui est arrivé au transfert de responsabilité, à nos machines sécurisées, à nos capacités de cryptage, nos tweets, trolls et bots. Est-ce que tout, dans la datasphère, est sujet au détournement et au pillage ? On n’a plus qu’à rester assis là à pleurer sur notre sort ? » (…)


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