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La tyrannie des minorités, de Jean-Claude Schwarz

Publié le 17 juillet 2022 par Francisrichard @francisrichard
La tyrannie des minorités, de Jean-Claude Schwarz

Notre civilisation, au nom du modernisme, d'internet, du cloud, etc. prétend que jamais l'homme n'a été aussi libre qu'actuellement. Mon dessein est de montrer le contraire par quelques exemples concrets et d'exprimer tout haut ce que d'autres pensent tout bas.

Pour Jean-Claude Schwarz, la pierre angulaire de la transformation de notre société est Mai 68 et, depuis, la contestation de l'autorité et de ce qui à ses yeux est incontestable est devenue le leitmotiv de certaines minorités actuelles sans que personne ne tente de s'interposer.

OUTRANCES ET DÉMESURES

Les outrances et les démesures de minorités se manifestent dans:

- L'éducation: à l'école il s'agit de plus en plus d'apprendre à contester; en famille il ne faut plus punir et ne pas s'opposer, par exemple, aux jeux vidéo, qui peuvent être d'une rare violence, et à l'usage des téléphones portables, ce au nom de l'ouverture d'esprit, sans tenir compte du degré de maturité de l'enfant.

- Les informations: l'oppression physique est désormais également psychologique; la connaissance de ce qui marche bien ailleurs, conjuguée aux guerres, favorise l'émigration et le non-respect de la laïcité par des nouveaux venus, faute de mesures contraignantes.

- Le féminisme: l'égalité n'est plus seulement revendiquée. Il s'agit de discréditer les hommes, voire de les traduire devant le tribunal de l'opinion publique et de ne pas réserver les procédés reproductifs sans relations aux seuls couples infertiles, quelles qu'en soient les conséquences psychologiques pour les enfants à naître.

- Le racisme: s'il est condamnable, parce qu'il se traduit par de l'agression envers les autres ou par des privilèges accordés à d'aucuns aux dépens des autres, il ne doit pas non plus être instrumentalisé pour couvrir les méfaits commis par ceux qui s'en prétendent victimes.

- Les idéologies radicales: le wokisme, l'islamo-gauchisme ou le suvivalisme sont destructeurs.

- L'écologisme: il est parvenu de manière insensée à imposer les éoliennes, la sortie du nucléaire, la généralisation des voitures électriques, sans considérer leur bilan carbone catastrophique à la fabrication...

- La justice dont il donne des exemples de failles et de laxisme.

CONDAMNATIONS SÉLECTIVES

Ces constats sont admissibles. L'auteur est moins convaincant quand il s'en prend:

- aux Gilets Jaunes qui, à l'origine, se révoltaient légitimement contre la hausse de la taxation, déjà prohibitive, des carburants, puis ont été récupérés par l'extrême-gauche, enfin ont été discrédités par les exactions commises par les nervis de celle-ci;

- aux GAFAM, non pas pour leur connivence avec les pouvoirs publics ou pour leurs idéologies délétères, mais parce qu'ils sont le pouvoir de l'argent;

- aux réseaux sociaux parce qu'ils répandent les fake news des uns et des autres, qu'ils s'en prennent violemment à des personnes et qu'il faudrait donc réguler;

- à la junk science, qui sert les intérêts de grandes entreprises pour valider l'innocuité de leurs produits mais dont il exonère curieusement les fabricants des prétendus vaccins (parfaits en théorie, très imparfaits dans la pratique) contre le SARS-CoV2;

- au complotisme, qui voit dans des événements le résultat de complots ourdis par des minorités actives, ce qui peut s'entendre, mais dont on accuse dorénavant ceux qui récusent la vérité officielle, comme, pendant la pandémie, le firent des médecins qui ont soigné précocement (de plus en plus d'études leur donnent maintenant raison) et ont mis en cause les prétendus vaccins, lesquels s'avèrent beaucoup moins protecteurs qu'annoncé, n'empêchent pas de contaminer et ont des effets indésirables qu'il ne faut pas minimiser.

(j'ai sursauté quand j'ai lu sous la plume de l'auteur que se faire vacciner est un devoir citoyen: c'est une décision personnelle à prendre après avoir mis en balance, avec son médecin, les bénéfices et les risques)

D'UNE TYRANNIE L'AUTRE

Comme remède à ce que l'auteur appelle La tyrannie des minorités, qui ne l'est qu'avec la complicité tacite des pouvoirs publics et des médias, il préconise... une autre tyrannie, celle du mondialisme, autrement dit d'un gouvernement mondial. À qui faudrait-il confier ce gouvernement mondial? Peut-être à l'ONU, cette merveilleuse institution...

Or, pour ne prendre que les exemples récents de la prétendue urgence climatique et de la pandémie de CoViD19 (dont il ne fallait ni minimiser ni surestimer le danger), les Nations Unies, via le GIEC et l'OMS, qui appartiennent à son système, ont surtout défendu, sous couvert scientifique, les intérêts politiques de certains dominants qui les financent.

Que devrait faire un gouvernement mondial, selon l'auteur? L'énoncé de quelques tâches, qu'il lui attribue, suffit à en montrer le rôle tyrannique qu'il jouerait, conforme à la doxa, qui est de ne pas faire confiance aux personnes et de réduire leurs libertés individuelles au nom d'un intérêt général indéfini et indéfinissable:

- réguler les naissances pour éviter la surpopulation;

- prendre des mesures pour gommer certaines inégalités et aider d'une manière intelligente les pays pauvres à s'en sortir;

- repenser notre monde industriel et agricole qui dans ses excès, détériore la planète;

- lutter contre le réchauffement climatique;

- maîtriser la surexploitation des ressources;

- trouver un meilleur équilibre entre les riches et les pauvres.

CONCLUSION

Afin de nous libérer de tous les problèmes abordés, il est indispensable que notre société prenne conscience que sans interdits, elle est vouée à l'échec.

N'en déplaise à l'auteur, la seule issue pour résoudre les vrais problèmes qui se posent à l'humanité, ce n'est pas de multiplier les interdits pour résoudre de faux problèmes, c'est de mettre l'humanité au centre de l'univers, de lui faire confiance, en développant dès l'enfance l'esprit critique et en mettant au-dessus de tout les droits naturels, d'où découlent des règles universelles:

Personnalité, Liberté, Propriété - voilà l'homme, disait Frédéric Bastiat, dans La Loi (1850).

Francis Richard

La tyrannie des minorités, Jean-Claude Schwarz, 110 pages, Éditions de l'Aire


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