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(In)visible

Publié le 11 août 2022 par Réverbères

 (In)visible 

Lorsque je lis, il ne m’arrive pas souvent de me dire « Ah, voilà un passage à retenir ». Au contraire de mon meilleur ami, je n’ai d’ailleurs la plupart du temps aucun crayon, stylo à bille ou surligneur à côté de moi tant il est inconcevable pour moi de laisser des marques dans un livre qui aura – je l’espère toujours – une autre vie après celle que je lui accorde. Pourtant, hier, en lisant Sept jours pour une éternité de Marc Lévy, j’ai été interpellé par cette phrase « Au contraire du mal, le bien est invisible » !
Cela m’a fait directement penser aux réseaux sociaux (surtout dans les groupes locaux) où les gens passent plus de temps à se plaindre qu’à parler de bonnes nouvelles. Aussi aux informations qui semblent n’intéresser les lecteurs ou auditeurs que si elles annoncent de mauvaises nouvelles. Bref, je trouvais cette notion d’invisibilité du bien assez intéressante, tout en ne retenant pas les mots qui suivaient le dit extrait.
Ce matin, voulant retrouver ces mots sans avoir le courage de monter dans ma chambre pour me plonger dans le livre, j’ai googlelisé « le bien est invisible ». J’ai directement trouvé une citation : « Contrairement au mal, le bien est invisible. Le bien ne peut s'exprimer sans être galvaudé, perdre de son élégance ou de son sens ». Ça m’allait, sauf que la citation n’était pas attribuée à l’auteur bien connu. J’ai continué mes recherches et ai vite retrouvé le texte de Lévy : « Au contraire du mal, le bien est invisible. Il ne se calcule ni ne se raconte sans perdre de son élégance et de son sens ».
J’étais étonné et me suis demandé qui avait repris l’idée de l’autre. Sept jours pour une éternité date de 2003 alors que l’autre ouvrage a été publié, par auto-édition, en 2019. J’en ai conclu un peu rapidement qu’il y avait là un emprunt un peu léger.
Je me trompais. En réalité, cette notion du bien invisible au contraire du mal est issue d’une longue tradition religieuse, que celle-ci soit d’origine juive pour Lévy, musulmane pour l’autre auteur ou encore chrétienne où il est inutile de se vanter du bien qu’on fait (même si beaucoup ne l'ont pas vraiment compris).

Ma première réaction subodorant une forme de plagiat était totalement infondée. Pourtant, je me suis un peu enflammé. En réalité, j’ai vu le mal partout et trop rapidement.


C’est ça le problème : le bien est invisible !


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