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CHANGEMENT CLIMATIQUE : Faut-il éviter l'anesthésie inhalée ?

Publié le 21 août 2022 par Santelog @santelog
Les gaz anesthésiques inhalés sont de puissants gaz à effet de serre (Visuel Adobe Stock 231425587)Les gaz anesthésiques inhalés sont de puissants gaz à effet de serre (Visuel Adobe Stock 231425587)

Les gaz anesthésiques inhalés sont de puissants gaz à effet de serre, avec des effets jusqu'à des milliers de fois plus puissants que le dioxyde de carbone, et, dans la plupart des interventions chirurgicales, il est également possible de recourir à l'anesthésie intraveineuse ou locale, en toute sécurité. Ces anesthésistes posent ainsi la question de la légitimité de l’utilisation de l’anesthésie par inhalation dans la plupart des opérations, lors du Congrès Euroanaesthesia, de l’European Society of Anaesthesiology and Intensive Care (ESAIC).

Car l'impact environnemental des agents anesthésiques inhalés n’est pas anodin. L’équipe du Dr Niek Sperna Weiland, de l’Amsterdam University Medical Center, souhaite donc sensibiliser à un usage raisonné de ce mode d’anesthésie. Car tous les anesthésiques volatils (gazeux) sont de puissants gaz à effet de serre, dont le potentiel de réchauffement est bien plus élevé que celui du dioxyde de carbone (CO2). L'anesthésique sévoflurane a un GWP (Global Warming Potential) de 440, l'isoflurane de 1.800, et le desflurane de 6.810.

Pour repère, le méthane, émis par le bétail et d'autres processus, a un GWP de 86, et le protoxyde d'azote (émis par l'agriculture, mais également utilisé en anesthésie) est de 289, et ce gaz a une durée de vie atmosphérique extrêmement longue (environ 120 ans).

L'effort de réduction des gaz à effets de serre vaut aussi pour le médical

« La réduction des émissions de ces gaz est une victoire rapide dans la lutte contre le changement climatique », explique le Dr Sperna Weiland. « Après utilisation, ces substances sont émises dans l'atmosphère et des concentrations croissantes ont été enregistrées même dans des régions très reculées comme l'Antarctique et en altitude, dans les Alpes ».

Il existe plusieurs façons de réduire les émissions, notamment l'arrêt immédiat de l'utilisation du protoxyde d'azote, du desflurane et de l'isoflurane, en passant dans de nombreux cas à d'autres modes d'anesthésie tels que le TIVA (total anesthésie intraveineuse ouTotal intravenous anesthesia) et/ou à l’anesthésie régionale. Il est également possible de mieux capter les anesthésiques volatils.

« Nous espérons également qu'une interdiction complète du desflurane sera promulguée par la Commission européenne- avec une entrée en vigueur estimée pour le 1er janvier 2026. Il n'y a aucune preuve que l'anesthésie volatile entraîne des résultats plus favorables pour les patients. Cela dit,

on ne peut pas se passer totalement de ces agents inhalés ».

L'indication la plus courante est sans doute le besoin d'induction de l'anesthésie au masque chez les enfants.

Une expérience concluante : A l’Amsterdam University Medical Center, l’utilisation de ce type d’anesthésie a pu être réduit de 70 %. De plus, l'hôpital va bientôt mettre en œuvre la technologie de capture et de recyclage : « Pour les 30 % restants, le captage et le recyclage seront la seule option ».

« Alors que le changement climatique est vraiment devenu une priorité, chaque secteur, dont la médecine, doit jouer son rôle dans la réduction des émissions de gaz nocifs et dans la réduction de la consommation d'énergie ».

Source: Euroanaesthesia- The European Society of Anaesthesiology and Intensive Care (ESAIC) 4 June, 2022 Climate change – is it time to say goodbye to inhaled anaesthesia?

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Équipe de rédaction SantélogAoût 21, 2022Rédaction Santé log




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