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COVID-19 : Contagiosité, alors quelle durée ?

Publié le 22 août 2022 par Santelog @santelog
Il est recommandé aux personnes atteintes de COVID-19 de s'isoler pendant 5 jours après le début des symptômes et de faire des tests à partir du 6è jour (Visuel Adobe Stock 409238884).Il est recommandé aux personnes atteintes de COVID-19 de s'isoler pendant 5 jours après le début des symptômes et de faire des tests à partir du 6è jour (Visuel Adobe Stock 409238884).

Alors que la vague COVID de cet été, parfois négligée en dépit de pics d’incidence à 130.000 cas certaines semaines, se calme en France, est publiée la première étude menée dans le monde réel sur la durée de contagiosité du COVID-19. Les chercheurs de l’Imperial College London qui ont suivi, dans la vraie vie et évalué 57 patients diagnostiqués avec un COVID léger, recommandent aux personnes atteintes de COVID-19 de s'isoler pendant 5 jours après le début des symptômes et de faire des tests à partir du 6è jour.

Ces nouvelles données, publiées dans le Lancet Respiratory Medicine, estiment la durée moyenne de contagiosité à 5 jours, 20 % des cas positifs apparaissant contagieux avant le début des symptômes du COVID-19 et les 2 tiers des cas étant encore contagieux 5 jours après le début des symptômes. Enfin, 25 % sont toujours contagieux 7 jours plus tard. Alors que l'infectiosité d'une personne est un facteur majeur de transmission bien sûr, en combinaison avec des facteurs comportementaux et environnementaux, ces données peuvent contribuer à affiner les stratégies de prévention, et notamment « d’auto-isolement ».

L’étude qui a suivi 57 personnes atteintes de COVID-19 léger, d'âge moyen, avec IMC sain et exemptes de comorbidités, estime pendant combien de temps ces personnes sont restées infectieuses et donc en mesure de transmettre le virus ; De ces données, les auteurs déduisent au bout de combien de temps en moyenne, il est possible d’arrêter l'isolement en toute sécurité.

L’étude n'a pas évalué les variantes d'Omicron actuellement en circulation. Il existe certaines preuves que les variantes d'Omicron ont une charge virale plus faible et sont éliminées plus rapidement que les autres variantes, ainsi les conclusions de l’étude peuvent être considérées comme « prudentes » mais toujours néanmoins, « applicables », précisent les chercheurs.

Enfin, les chercheurs ont suivi très rigoureusement les personnes chez elles depuis leur première exposition au virus, identifiant le moment précis où elles ont développé l’infection jusqu'à la fin de la période de contagiosité, avec l’aide de tests quotidiens spécifiques permettant de mesurer la charge virale, d’évaluer les symptômes et de définir la fenêtre d’infectiosité.

Une telle méthodologie, pourtant fondamentale pour un contrôle de la pandémie, n’avait jamais été pratiquée.

L’analyse suggère que :

  • chez les personnes qui développent des symptômes, la majorité ne sont pas contagieuses avant que les symptômes ne se développent, mais les 2 tiers des cas sont toujours contagieux 5 jours après le début des symptômes ;
  • la durée médiane globale de contagiosité est estimée à 5 jours ;

  • bien que 24 participants sur 38 aient été testés positifs par test PCR avant de développer des symptômes de COVID-19, cela n'indique pas une infectiosité, et la plupart d’entre eux ne sont devenus infectieux qu'après avoir développé des symptômes ; Seul un participant sur cinq *a été jugé contagieux avant l'apparition des symptômes (soit 7 cas sur 35) ;
  • bien que les niveaux d'infectiosité aient diminué au cours de l'infection, 22 des 34 cas ont continué à excréter le virus infectieux 5 jours après le début des symptômes, et 8 durant 7 jours ;
  • en combinant ces données avec celles déjà disponibles sur la dynamique des infections à Omicron, il semble très probable que la durée de l'infectiosité observée dans cette étude, soit généralisable aux variantes actuelles du SRAS-CoV-2- bien que leur fenêtre infectieuse puisse être un peu plus courte.

Ces données vont être d’une grande utilité pour éclairer les politiques de contrôle des infections et les recommandations d’isolement visant à réduire la transmission du SRAS-CoV-2.

Le Dr Seran Hakki, de l'Impérial et co-auteur de l’étude, rappelle : « il n'y a plus d'obligation légale de s'isoler si vous êtes testé positif pour COVID-19, mais s'isoler reste utile, jusqu'à la fin de la contagiosité. Cependant, il subsiste un manque de clarté des recommandations sur l'auto-isolement, ces nouvelles données précisent quand mettre fin à l'auto-isolement en toute sécurité ».

« Enfin, avant de sortir de l’isolement, il est recommandé de faire un test antigénique. Si ces tests ne détectent pas bien le début de la contagiosité, ils identifient plus précisément quand la personne n'est plus contagieuse. Ainsi, si une personne continue d'être testée positive ou n'a pas accès à ces dispositifs de test, afin de minimiser la transmission, il est recommandé de ne cesser l’isolement que le 10e jour après le début de ses symptômes ».

Source: The Lancet Respiratory Medicine 18 Aug, 2022 DOI : 10.1016/S2213-2600(22)00226-0 Onset and window of SARS-CoV-2 infectiousness and temporal correlation with symptom onset: a prospective, longitudinal, community cohort study

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Équipe de rédaction SantélogAoût 22, 2022Rédaction Santé log




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