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Jurassic World : Le Monde d’avant

Par Balndorn
Jurassic World : Le Monde d’avant

J’ai longtemps hésité à écrire cette chronique depuis que j’ai vu Jurassic World : Le Monde d’après fin juin. Entre autres raisons : le film est vraiment nul et ne mérite pas qu’on s’y attarde. Jusqu’à ce qu’un soir, alors que je n’avais pas pris la plume depuis de longs mois, une petite voix me souffla pendant mon sommeil : « Tu dois dire au monde – bien qu’il le sache déjà – à quel point ce film est une bouse ».

Alors allons-y gaiement.

Dinosaures numériques…

Si vous avez lu ce blog ces dernières années, vous savez déjà le peu d’amour que je porte aux effets spéciaux numériques. Jurassic World : Le Monde d’après ne déroge pas à la règle des derniers blockbustersen la matière : plus c’est gros, plus c’est laid. Les reptiles géants crèvent l’écran… et d’ennui le spectateur, tant il se lasse de voir leurs pâles peaux sans relief. Pour vous faire une idée des émotions que peuvent pourtant susciter de telles créatures, revoyez le premier épisode de la saga.

Cet art de la mise en scène qu’avait Spielberg, c’est pourtant la seule chose que le dernier opus de cette nouvelle trilogie ne lui vole pas. Car tout le reste, malgré le titre pompier, relève du « monde d’avant » – celui du premier Jurassic Park et de son légendaire parc à thèmes. À quelques détails près, on retrouve exactement et littéralement la même histoire, les mêmes scènes, les mêmes personnages et les mêmes acteurs que dans le premier film de la saga. Tout était déjà contenu dans les deux premiers épisodes de cette nouvelle (et inutile) trilogie : la nouvelle production se contenterait d’habiter les ruines de Spielberg, non pour imaginer d’autres manières de les habiter, mais pour les reconstruire à l’identique, faute de trouver de nouvelles sources d’imagination (et de profits).

… et souvenirs mélancoliques

Par son titre paradoxal, Jurassic World : Le Monde d’après est un témoin solide de son époque. Tant sur le plan cinématographique – il n’est qu’à voir la profusion de remakes, de reboots et de prolongements de sagas historiques (Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, Star Wars, etc.) – que dans le reste de la société, le monde d’après – le Covid, le dérèglement climatique ou l’irruption des dinosaures – se contentera de rejouer le monde d’avant capitaliste.

Pourtant, les premières images du film n’étaient pas sans intérêt. Un film qui aurait sérieusement étudié l’introduction de dinosaures dans notre biodiversité contemporaine aurait poursuivi la veine des plans mêlant animaux en prises de vue réelles et dinosaures en images numériques. Ou bien, dans un autre genre, se serait concentré sur le filon policier du marché noir de dinosaures, qui montrait une autre facette de cet univers. Mais ce caractère hybride – entre animaux contemporains et créatures du passé, entre prises de vue réelles et imagerie numérique –, on ne le retrouvera littéralement qu’à la toute fin du film, au générique, sur des plans dignes d’un documentaire de National Geographic… En somme, comme dans Les Animaux fantastiques, le récit a pris le pas sur l’image, celle-ci ne servant qu’à illustrer une fable trop bien connue.

Jurassic World : Le Monde d’avant
 

Jurassic World : Le Monde d’après, Colin Trevorow, 2022, 2h26

Maxime

 
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